Fédérales 2019: le Bloc renaît de ses cendres

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De 10 à 32 députés : une victoire pour Blanchet


Le Bloc québécois était en voie de tripler son nombre d’élus lundi soir, un retour en force après un repli de près d’une décennie.  


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Au moment de mettre sous presse, le Bloc avait 18 élus et 17 candidats en voie de le devenir.    


Les 10 députés sortants du Bloc ont d’ailleurs tous été réélus. Donné pour moribond en début de campagne, le Bloc a bel et bien réussi à renverser la vapeur en obtenant son meilleur résultat depuis la vague orange de 2011.     


Blanchet élu   


Le chef Yves-François Blanchet est parvenu à se faire élire dans sa circonscription de Beloeil-Chambly en Montérégie, battant sa plus proche rivale Marie-Chantal Hamel du Parti libéral et délogeant le député sortant, le néodémocrate Matthew Dubé.   


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Il fera ainsi son entrée à la Chambre des communes en compagnie de plus d’une trentaine de députés, selon les derniers résultats disponibles.     


«On veut un pays», ont scandé entre deux hourras les militants bloquistes réunis au théâtre National à Montréal.     


Le Bloc a notamment réussi à l’emporter dans Rivière-du-Nord à Saint-Jérôme, devant les libéraux et le Parti conservateur, représenté par la médaillée olympique et candidate vedette Sylvie Fréchette.     


Retour de vague  


En 2011, le parti avait presque été effacé de la carte lors de la vague néodémocrate qui a balayé le Québec, ayant fini la soirée avec seulement quatre élus.     


Lors l’élection de 2015, le Bloc avait pu faire quelques gains. Mais avec seulement 10 sièges, il n’avait toujours pas retrouvé le statut de parti officiel à la Chambre des communes, qui exige un minimum de 12 députés.      


En 2018, le Bloc s’est retrouvé au bord de l’implosion après la démission de sept députés mécontents du leadership de l’ex-cheffe Martine Ouellet.      


Ce portrait contraste avec celui des années 1990 et 2000. Le Bloc pouvait à l’époque compter sur environ une cinquantaine d’élus à presque chaque scrutin.     


Il a même formé l’opposition officielle lors de sa première élection en 1993.     


Avec un nombre d’élus qui s’enlignait vers 35 tard hier soir, le Bloc se rapprochait du nombre de 38 sièges qu’il avait récoltés en 2000.     


Renaissance  


Pour expliquer cette renaissance du Bloc, plusieurs analystes ont noté la bonne performance de M. Blanchet, tant pendant les débats télévisés que tout au long de la campagne.      


Celui qui s’est longtemps fait surnommer le «goon» du Parti québécois aura donc réussi son pari de refaire du Bloc un parti incontournable.     


Avec son slogan «Le Québec, c’est nous», la stratégie nationaliste aura été payante pour le Bloc.     


La formation s’est notamment moulée aux priorités du gouvernement caquiste en s’affichant par exemple comme défenseure de la loi provinciale sur la laïcité de l’État.     


De plus, la piètre performance du chef conservateur Andrew Scheer au Québec peut aussi poussé plusieurs électeurs vers le Bloc, ont interprété plusieurs commentateurs.     


Sur le grand échiquier, le Bloc québécois a brouillé les cartes en allant gruger des circonscriptions aux libéraux, qui n’ont pas réussi à former un gouvernement majoritaire.     


Blanchet triomphant lors de son discours    


Les «fous» du Bloc québécois, donné pour moribond il y a quelques mois, ont réussi à tripler leur députation hier soir, un retour en force après un repli d’une décennie.



«Il y a six mois, on était encore des fous. Il y a des [candidats] fous qui ont dit oui et qui s’en viennent à la Chambre des communes», a déclaré le chef Yves-François Blanchet. 


Au moment de mettre sous presse, le Bloc avait 30 élus et 2 candidats en voie de le devenir. Les 10 députés sortants du Bloc ont d’ailleurs tous été réélus. 


Considéré comme pratiquement désuet en début de campagne, le Bloc québécois a bel et bien réussi à renverser la vapeur en obtenant son meilleur résultat depuis la vague orange de 2011. 


«Parlables», mais...


Ses députés seront «parlables», a promis M. Blanchet devant ses militants. Mais le Bloc se «dressera sur le chemin» de tout gouvernement dont les propositions viendraient nuire aux intérêts des Québécois, commes celles de «faire passer plus de pétrole» sur leur sol ou de «compromettre leur engagement envers la laïcité», a-t-il prévenu.


M. Blanchet est parvenu à se faire élire dans sa circonscription de Beloeil-Chambly, battant sa plus proche rivale Marie-Chantal Hamel du Parti libéral et délogeant le député sortant, le néodémocrate Matthew Dubé. 


Bon nombre de ces gains ont été faits au détriment du Nouveau parti démocratique, qui a récolté moins de sièges que le Bloc québécois à l’échelle du pays. 


En fin de soirée, le bloquiste Yves Perron était en tête dans Berthier-Maskinongé, coiffant de peu la députée sortante néodémocrate Ruth Ellen Brosseau, pourtant très populaire dans sa circonscription. 


Avec un nombre d’élus qui s’enlignait vers 32 tard hier soir, le Bloc n’était toutefois pas en position d’atteindre le nombre de 38 sièges qu’il avait récoltés en 2000. 








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.





En 2011, le parti avait presque été effacé de la carte lors de la vague néodémocrate qui a balayé le Québec, ayant fini la soirée avec seulement quatre élus. 


Lors l’élection de 2015, le Bloc avait pu faire quelques gains. Mais avec seulement 10 sièges, il n’avait toujours pas retrouvé le statut de parti officiel à la Chambre des communes.  


En 2018, le Bloc s’est retrouvé au bord de l’implosion après la démission de sept députés mécontents du leadership de l’ex-cheffe Martine Ouellet.  


Ce portrait contraste avec celui des années 1990 et 2000. Le Bloc pouvait à l’époque compter sur environ une cinquantaine d’élus à presque chaque scrutin. 


Campagne propre


Pour expliquer cette renaissance du Bloc, plusieurs analystes ont noté la bonne performance de du chef Blanchet, tant pendant les débats télévisés que tout au long de la campagne. 


M. Blanchet s’est d’ailleurs félicité de sa campagne «positive» et «propre». «Le Québec vient de nous récompenser», a-t-il conclu. 


Pour le candidat Denis Trudel, élu dans Longueuil-Saint-Hubert, le premier tournant positif pour le Bloc s’est produit lorsque M. Blanchet a réagi au «blackface» de Justin Trudeau en affirmant que ce dernier n’était pas raciste. 


«Les Québécois se sont reconnus dans cette réaction-là», a déclaré M. Trudel.




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