Alors que le gouvernement Couillard s’apprête à débourser des millions de dollars pour mettre fin au contrat d’Hydrocarbures Anticosti, l’entreprise qui dirige le projet n’a toujours pas obtenu les autorisations fédérales nécessaires pour poursuivre les travaux d’exploration, a appris Le Devoir. Et rien ne garantit qu’elle les obtiendra un jour, ce qui bloquerait complètement les forages à venir.
Afin de réaliser les trois forages avec fracturation qui étaient prévus cette année sur l’île, la société en commandite Hydrocarbures Anticosti, dont Québec est le principal bailleur de fonds, est obligée d’obtenir des autorisations environnementales du gouvernement fédéral.
Une demande a donc été déposée il y a quelques mois, en vue des travaux qui seraient menés par Pétrolia. Ceux-ci prévoient de puiser de l’eau dans trois rivières de l’île, mais aussi de rejeter les eaux de fracturation directement dans le golfe du Saint-Laurent, après les avoir traitées sur place.
Le hic, c’est que le fédéral n’a toujours pas accordé les autorisations essentielles pour poursuivre le controversé projet d’exploration pétrolière. « L’analyse du projet est en cours. Aucune décision n’a été prise pour le moment », affirme Pêches et Océans Canada.
Le ministère précise ainsi qu’il est responsable de certaines dispositions de la Loi sur les pêches, « qui interdit d’exploiter tout travail ou entreprise qui pourrait entraîner des dommages sérieux à l’habitat du poisson ». Cela signifie qu’il analyse notamment la question des rejets d’eaux de fracturation, qui peuvent justement contenir des substances toxiques. Il peut aussi tenir compte des impacts possibles du prélèvement de millions de litres d’eau dans la rivière Jupiter, une rivière à saumon.
Environnement Canada
Pêches et Océans indique en outre qu’il pourrait décider de refuser de délivrer l’autorisation réclamée. Mais même s’il répondait à la demande d’Hydrocarbures Anticosti, l’entreprise devrait se conformer à des dispositions de la Loi sur les pêches qui sont de la compétence d’Environnement Canada. Celles-ci prévoient qu’il est formellement interdit de déverser des « substances nocives dans les eaux où vivent les poissons ». Dans ce cas-ci, l’analyse porterait donc principalement sur le rejet des eaux de fracturation, une fois traitées sur place, dans le golfe du Saint-Laurent.
Or, après vérifications auprès d’Environnement Canada, le ministère fédéral souligne d’abord qu’il n’a pas accordé d’autorisation pour les travaux d’exploration qui seraient à venir. « Il n’existe aucun cadre réglementaire en vertu des lois sous la responsabilité d’Environnement et Changement climatique Canada autorisant les rejets d’eaux de fracturation dans les eaux du fleuve Saint-Laurent ou dans tout autre milieu », insiste aussi le ministère.
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