Le Parti québécois (PQ) et son chef, Paul St-Pierre Plamondon, commettraient une erreur colossale en faisant confiance à l’ex-député de Québec solidaire (QS), Vincent Marissal [1]. Pourquoi diable ? Parce que c’est une vraie girouette, voilà pourquoi.

     Rappelons qu’en début d’année il a évoqué les possibilités d’abandonner son siège à l’Assemblée nationale en plein mandat (c’est qu’il avait droit déjà à sa pleine pension de député, qu’il additionnera un jour à celle de journaliste [2]), de créer un nouveau parti au municipal à Montréal et de se présenter à la mairie [3] (où les souverainistes ne sont guère les bienvenus, en passant [4]). Rappelons également qu’avant d’offrir ses services au PQ et à QS, il les a offerts au Parti libéral du Canada (comme candidat dans une circonscription) et à Justin Trudeau (comme conseiller) [5]. Rappelons de même sa longue expérience de chroniqueur à La Presse, durant laquelle il n’a cessé de critiquer négativement le mouvement souverainiste. Enfin, tout au long de son passage chez QS, ménageant la chèvre et le chou [6], nous n’avons jamais su clairement s’il faisait partie des deux tiers des quésolistes qui s’opposent à l’indépendance du Québec ou du tiers qui, à l’inverse, la soutienne et ne se gêne pas pour le dire publiquement (à l’instar de Ruba Ghazal et Sol Zanetti) [7].

     Si Marissal devenait un candidat péquiste aux élections de 2026, des électeurs iraient voter en se pinçant le nez. C’est que les gens n’aiment généralement pas les transfuges (et, pour les Rosemontois qui ont voté pour le PQ en 2018 et en 2022, surtout pas celui qui a arraché au chef péquiste Jean-François Lisée sa circonscription, alors que beaucoup de souverainistes espéraient ardemment un rapprochement entre les deux partis [8]).

     Le PQ a déjà trouvé son candidat de qualité dans Rosemont, qui, bien que certain de perdre face à Marissal en 2022 [9], s’était mis courageusement sur les rangs malgré tout, j’ai nommé Pierre-Luc Brillant [10], vice-président de l’Union des artistes et probable prochain ministre de la Culture et des Communications.

     Laissons le député indépendant Marissal prendre sa retraite (il aura près de 60 ans en octobre 2026 [11]), écrire ses mémoires, un traité d’œnologie ou un nouvel opus « Le Vin pour les nuls » [12].

Sylvio Le Blanc

[1] https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2025-11-23/vincent-marissal-quitte-quebec-solidaire/les-identites-politiques-fluides.php

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/936003/quebec-solidaire-songe-suspendre-vincent-marissal