Le PQ a remis sur le parquet un séjour de quatre jours de Jean Charest au Mexique, en 2000. Alors chef de l'opposition libérale, il y a prononcé une conférence devant 600 délégués de l'Association canadienne de la construction. L'organisation a payé le billet d'avion et les quatre nuitées d'hôtel. Photothèque Le Soleil
Simon Boivin - (Québec) Jean Charest n'est pas «blanc comme neige», lui qui a voyagé aux frais du lobby de la construction, ce qui explique peut-être son refus de déclencher une commission d'enquête, soulève Pauline Marois.
«Pourquoi le premier ministre est-il en politique?» a demandé la chef de l'opposition en Chambre, hier. «Pour servir ses intérêts ou pour servir la population? À qui est-il redevable?»
Les débats se sont animés lorsque le Parti québécois a remis sur le parquet un séjour de quatre jours de M. Charest au Mexique, à Puerto Vallarta, en 2000. Alors chef de l'opposition libérale, M. Charest y a prononcé une conférence devant 600 délégués de l'Association canadienne de la construction. L'organisation a payé le billet d'avion et les quatre nuitées d'hôtel du chef libéral, qui n'a touché aucun cachet pour son allocution.
«Le premier ministre essaie toujours de nous accuser comme s'il était blanc comme neige, au-dessus de la mêlée, souligne Mme Marois. Il essaie toujours d'insinuer des choses. C'est terminé. S'en aller en voyage, faire payer ses billets par l'industrie de la construction, je trouve que ça soulève pas mal de questions.»
Devant les informations sur la collusion, les appels d'offres truqués, l'intimidation et la violence dans l'industrie de la construction, le premier ministre n'a d'autre choix que de déclencher une commission d'enquête publique, croit la chef péquiste. Il ne peut se «défiler» de sa responsabilité sans attiser la curiosité de l'opposition.
D'après Mme Marois, le projet de loi sur le financement occulte des courses à la direction des partis, que compte déposer le ministre Claude Béchard, n'est qu'une diversion.
Pour Jean Charest, les insinuations de la chef péquiste sont «gratuites». Elle devrait être plus prudente, elle qui habite «une maison de verre», dit-il.
À cet effet, les libéraux ont rappelé l'existence du groupe Réflexion Québec. Mis sur pied par des collaborateurs de Mme Marois, l'organisme aux donateurs mystères a moussé sa candidature dans la course à la succession de Bernard Landry.
«Je me suis toujours conformé aux directives du Directeur général des élections», a répliqué Mme Marois.
Autre élément surprenant, hier, la chef intérimaire de l'Action démocratique du Québec, Sylvie Roy, a évoqué la possibilité que certains entrepreneurs aient été prévenus d'une enquête à leur endroit. Une «ingérence politique». Elle a parlé d'une information «dans l'air», du «triple ouï-dire pour l'instant», pour laquelle elle n'a aucune preuve.
«Quand tu es prévenu que tu es sous enquête, tu fais disparaître des preuves», spécifie-t-elle quand même. L'ADQ s'inquiète que les policiers n'aient pas accès à toutes les preuves.
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