George W. Bush a admis être sensible à la chute de sa cote de popularité aux États-Unis.
Photo Reuters
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Olivier Knox - Le président George W. Bush a admis jeudi être sensible à la chute de sa cote de popularité aux États-Unis mais a assuré n'éprouver aucun regret à propos de la guerre en Irak, très critiquée jusque dans les rangs de ses soutiens républicains.
«Je suppose que je suis comme n'importe quelle autre personnalité politique: tout le monde veut être aimé», a dit M. Bush, de plus en plus isolé politiquement, dans un rare moment d'introspection publique alors qu'il défendait sa stratégie en Irak lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche.
«Parfois, ce sont tout simplement les décisions que vous prenez et leurs conséquences qui vous empêchent d'être aimé», a dit le président américain, après la publication d'un rapport destiné au Congrès et brossant un tableau mitigé de la situation en Irak.
«Quand tout aura été dit et fait, si jamais vous venez me rendre visite à Crawford (ranch texan), quand je serai vieux et fatigué, je pourrai vous dire: ‘Je me suis regardé dans la glace et ai pris des décisions basées sur des principes et non sur la politique politicienne’ et c'est ce qui compte pour moi», a-t-il ajouté.
La guerre en Irak -- entrée dans sa cinquième année, coûtant des milliards de dollars et ayant tué plus de 3600 soldats américains -- a fait faire un plongeon à la cote de popularité de M. Bush, actuellement l'une des plus basses de l'histoire américaine.
M. Bush a dit avoir voulu éviter la guerre en usant de la pression de l'ONU pour contraindre l'Irak à abandonner les armes de destruction massive ou s'exposer à de «graves conséquences». «C'était le message, un message clair, à Saddam Hussein. Il a choisi cette voie (la guerre). C'était sa décision».
Le président américain n'a pas souligné que l'Irak ne possédait pas les vastes stocks d'armes chimiques et biologiques ni le programme avancé d'armes nucléaires dont l'accusait à répétition l'administration Bush.
M. Bush, commandant en chef, a reconnu quelques-unes des principales critiques de sa stratégie, en particulier les accusations selon lesquelles les forces conduites par les États-Unis en Irak, après l'invasion, étaient inadaptées pour contrer l'instabilité et la violence confessionnelle.
«Aurions-nous dû envoyer plus (de soldats) au début (de l'invasion)? Eh bien, j'ai demandé au général Tommy Franks: ‘Avons-nous besoin de plus (de soldats’)?», a dit M. Bush, en référence à l'ancien responsable du Commandement central qui a dirigé l'invasion en mars 2003.
«Ma question fondamentale au général Franks a été: ‘Avez-vous ce qu'il faut pour réussir? Avez-vous ce qu'il faut pour réussir après avoir réussi à renverser Saddam Hussein? Et sa réponse a été ‘Oui’», a ajouté le président.
«Maintenant, l'histoire va nous dire s'il aurait fallu ou non prendre une décision différente. Mais, à l'époque, tout ce que je peux vous dire, c'est que je m'étais appuyé sur notre commandant pour prendre la bonne décision sur les capacités d'action de notre armée», a-t-il poursuivi.
Face à des Américains de plus en plus opposés à la guerre en Irak et à des critiques émanant d'influents républicains jusque-là fervents partisans de la stratégie de M. Bush, ce dernier a indiqué qu'il ne prendrait aucune décision avant un nouveau rapport qui sera remis en septembre par le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak.
«Je vais attendre que David Petraeus revienne (d'Irak) et nous remette le rapport sur son évaluation de la situation. Puis nous utiliserons son rapport pour travailler avec les autres membres de la chaîne de commandement et des membres du Congrès pour prendre une autre décision, si cela s'avère nécessaire», a dit M. Bush.
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