Israël

Des amis d'un second Holocauste

Tribune libre 2010



« M. Pérez, vous nous parlez de militants humanitaires
"pro-islamistes", "antisémites", et même "terroristes", tandis que vous
nous présentez les soldats israéliens comme totalement neutres, sans
positions politiques et simples gardiens d'un pays légitime.
À qui espérez vous faire avaler ça ? »* Gébé Tremblay

Ce commentaire de M. Gébé Tremblay, émis suite à mon article Un guet-apens
prévu dans le ‘['Mavi Marmara''. POURQUOI L'ONU EVITE DE CONDAMNER
ISRAËL->http://www.vigile.net/Un-guet-apens-prevu-dans-le-Mavi] (publié à Vigile.net), m'a incité à faire un bref rappel du conflit
arabo-israélien afin de remémorer certains événements qui pourront mettre
un peu plus de lumière sur ce que l'obstination aveugle ne veut pas voir.
Ainsi pourrons-nous comparer la rhétorique des pro-arabes d'idéologie
antijuif avec la réalité des faits concernant un litige ou toute autre
affaire dont la jurisprudence, régissant ce droit international, est
assujettie à ce droit et doit pouvoir s'en prévaloir. Effectivement, le
Droit International Public reconnaît exécuter ou veiller à l'application
des règles de ce droit et porter la responsabilité de sa violation à ceux
qui agissent contre ce principe fondamental du droit international moderne.
Dans ce contexte de dualisme permanent entre le monde pro-arabes et Israël,
les pouvoirs arabes et leurs complices occidentaux qui n'ont jamais caché
leur intention de détruire l'État d'Israël et de jeter les Juifs à la mer.
Cette intention, ils l'ont démontrée plusieurs fois, au moyen, entre autre,
d'un terrorisme indistinct n'épargnant même pas les enfants. Durant des
décennies, les réussites de l'État israélien ont suscité une admiration
considérable en Europe, incluant d'autres pays où l'Inquisition fut un des
moyens politiques des plus efficaces pour l'anéantissement des Juifs.
Ce contexte de rivalité entre ces deux mondes a changé depuis le milieu des
années soixante, et la dynamique d'un tel changement qui s'est produit
mérite une attention particulière : ce fut à la suite des grands attentats,
des séquestrations d'avions, etc., d'Al Fatah et des groupes similaires. Le
terrorisme est fondamentalement une propagande faite dans le but de
provoquer le plus de « bains de sang » possible. Ainsi, les leaders d'Al
Fatah et des groupes plus ou moins semblables ne se cachaient pas de se
féliciter quand, grâce aux attentats et leur répercussion internationale,
ils réussissaient à détourner l'opinion mondiale de la situation "réelle"
de centaines de milliers de palestiniens expulsés de leur foyer, et leurs
revendications, jamais très spécifiées mais qui consistaient en définitive
en l'annihilation de l'État israélien.
C'est donc à partir de cette réalité, de la situation des palestiniens, que
ces leaders et groupes cachaient qu'une partie considérable du peuple
palestinien continue à vivre en Israël, ayant beaucoup plus de droits et de
prospérité que les exilés; et ces leaders et groupes, au lieu de leur
faciliter l'intégration dans les pays périphériques, les maintenaient dans
des champs de réfugiés vivant de l'aide internationale(1) et ayant l'espoir
de revenir afin d'expulser les Juifs une fois pour toutes. Concernant les
exilés, une partie d'entre eux l'ont été dû à des expulsions délibérées
résultant de la guerre de 1948, et une autre partie, en raison des
promesses de leurs leaders assurant un prompt retour à côté des armées
arabes pour enfin détruire Israël.
Ce serait une erreur croire que les méthodes terroristes discréditent ceux
qui emploient ces moyens. Au contraire, elles ont démontré une efficacité
extraordinaire à de multiples occasions ; en Espagne ou en Colombie, pour
ne citer que deux exemples, nous avons ces cas paradigmatiques de l'ETA et
des FARC. Ainsi, le terrorisme palestinien avait suscité une grande
sympathie en Occident, grâce surtout à l'appui de l'appareil de propagande
communiste, car ses exigences se présentaient comme une question de
justice, et ses méthodes, comme résultat inévitable de l'immense oppression
subie.
Les pouvoirs terroristes palestiniens, desquels une partie avaient adopté
l'idéologie marxiste-léniniste, constitueraient au Liban(2) et en Jordanie
des vrais États à l'intérieur de l'État, jusqu'au point que ces pouvoirs
terroristes avaient presque réussi à renverser le régime hachémite. Face à
ce danger le roi Hussein de la Jordanie avait répondu avec un brutal et
indiscriminé massacre de palestiniens, connu comme le "septembre noir". Si
le massacre avait été commis par Israël, il aurait soulevé une flambée
inextinguible de haine et de condamnation. Mais comme cette extermination
fut réalisée par un régime arabe —en légitime, mais démesurée,
défense—, à peine est-elle remémorée. Au Liban le problème a été plus
grand : un État presque permanent de guerre civile à sévi pendant de
longues années, causant la ruine de l'un des pays les plus prospères de la
zone, et souffert des attaques de la Syrie et d'Israël.
Le problème a semblé être résolu par la reconnaissance mutuelle de l'État
israélien et un possible État palestinien à Gaza et Cisjordanie : une vaine
illusion. Les autorités palestiniennes corrompues employant souvent le
terrorisme se sont mises d'accord pour rejeter toutes les progressions
visant à solutionner le problème palestinien. Effectivement, telle est la
situation stagnante vécue jusqu'aujourd'hui, qui est née du fait que les
grands États arabes et les autorités palestiniennes persistent dans leur
aspiration à une revanche générale qui aboutirait probablement à un second
Holocauste.
Avec le temps les politiciens palestiniens ont dérivé de leur tendance
laïciste et sympathisante avec les mouvements communistes, pour se
focaliser dans un plus grand intégrisme islamique employant les méthodes de
diffusion de la propagande hitlérienne. Leurs sympathisants en Europe
—des amis d'un second Holocauste, bien qu'un grand nombre de ceux-ci
ne soient pas tout à fait conscients de cette dérive que d'autres nient
avec une grande hypocrisie— s'en fichent de provoquer un second
holocauste : Israël est l'unique démocratie et pays pro occidental du
Proche Orient, ce qui est suffisant pour attirer toute leur haine. Il est
évident que l'on ne doit pas oublier que ces attitudes perverses et
rhétoriques justificatives proviennent des mouvements marxistes en Occident
créés durant la « guerre froide » par la propagande soviétique, mouvements
qui sont encore très actifs, camouflés sous divers déguisements. Cela,
malgré la chute du Mur de Berlin.
***
Jean-Louis Pérez
1. Seule la fortune de Yasser Arafat —un de leaders terroristes de
l'OLP— a été évaluée à plus de 800 millions de dollars. Pour d'autres
détails sur cette fortune accumulée à partir des fonds destinés au peuple
palestinien, consulter :
http://www.algerie-dz.com/article1258.html
2. En 1971, étant responsable de l'information touristique et membre du
service protocolaire au Consulat général du Liban à Montréal avec le DR.
Pierre Ziade —de confession maronite—, celui-ci m'avait confié
que l'élimination de l'OLP en Jordanie ferait déplacer les combattants
palestiniens au Liban et que son pays serait attaqué par l'armée
israélienne en raison des méthodes terroristes employées par les membres de
l'OLP. Effectivement, les multiples raids de représailles des forces
aériennes d'Israël conduisaient, quelques années plus tard, à la guerre
civile qui ravagea le Liban entre 1975 et 1990. N'oublions pas que ce pays
connut, entre son indépendance et le début de la guerre, une période de
relative prospérité économique et de stabilité politique, permises par la
forte croissance des secteurs du tourisme, de l'agriculture ainsi que du
secteur des finances et services (banque, assurances…). Le pays était
de ce fait considéré comme le « coffre-fort » de cette partie stratégique
du Proche Orient, étant également connu comme « La Suisse du Moyen-Orient
», du fait de son poids économique et de sa puissance financière. Le Liban
a vécu près de 15 ans de guerre civile, ce pays ayant un caractère
confessionnel très marqué. Dès lors les tensions, batailles et crimes
commis de part et d'autre, sont dans tous les esprits. La crainte de
l'autre qui n'est pas de la même confession persiste.
Au Québec, la ghettoïsation de Montréal, l'anglicisation des allophones,
l'insécurité juridique provenant des décisions arbitraires de la Cour
suprême, la corruption en système du gouvernement Charest, la trahison
d'une certaine élite francophone, la laïcité irrationnelle, le
multiculturalisme …, provoqueraient-ils une spirale d'anarchie qui
détruirait les acquis conquis par le travail acharné et dévoué des
Canadiens français sans que n'intervienne une organisation terroriste ?
Jean-Louis Pérez


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2010

    La version française de la réflexion de Chomsky sur la flottille de la liberté.
    http://www.legrandsoir.info/La-veritable-menace-a-bord-de-la-Flottille-de-la-Liberte-In-These-Times.html
    M. Perez je suis toujours en attente de vos réponses aux questions posées sur le coup d'État au Honduras dont le 28 juin prochain marquera le premier anniversaire. Les faits, comme vous dites, doivent fonder la liberté de penser.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2010

    @ Gébé Tremblay,
    J'ai bien dit « généralement » de droite et il est aussi faux de laisser entendre qu'il y autant d'Israéliens de droite comme de gauche qui soutiennent ces horreurs. La grande majorité de ces «Rambo» en guoguette sont d'extrème droite.
    Je précise que je parlais des Israéliens et non des sionistes. Nuance.
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2010

    Belle analyse de la dérive palestienne. Un seul bémol: les négociations de paix ont achoppé sur le statut de Jérusalem. Si Clinton avait forcé un peu plus...
    ------
    Après la Deuxième guerre mondiale, l'Europe comptait 10 millions de réfugiés, dont 4 millions "d'Allemands" coincés à l'extérieur de l'Allemagne. Dix ans plus tard, tout le monde était replacé. Dix millions!
    En 1948, on ne comptait que quelques centaines de milliers de réfugiés palestiniens. Le monde arabe compte 22 États...

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2010

    Ça fait 3000 ans que les Hébreux et Juifs sionistes se font massacrer par tous les Empires car ils tentent de former un pays dans les pays ou ils habitent .
    Ils n'en sont pas à un deuxième génocide mais à au moins 12 exodes .
    Et l'offensive brutale des sionistes depuis 1948 contre les arabes et les musulmans prépare un nouvel exode dans toutes les violences .
    Il faut savoir que les arabes et les musulmans dont les Palestiniens sont souvent des sémites et les sionistes sont souvent des Caucasien Allemands Russes et USA et non pas des sémites .

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2010

    "Généralement, on les retrouvent dans les journeaux de droite, parfois d’extrème droite, ou alors à l’ombre d’une multi et souvent à faire les jobs de bras."(André Vincent)
    Affirmation gratuite, car facilement vérifiable comme étant fausse.
    Les mondialistes sionistes ont investis toutes les tendances politiques. Ce combat est celui de la morale. La force du sionisme est dans sa tromperie des gens moraux. Les sionsites n'ont aucune morale mais se sont construit comme étant le symbole suprême de la morale. C'est une nouvelle religion.
    Le dévoilement de cette supercherie se fait autant à droite qu'à gauche et on vois de plus en plus d'union entre les tendances pour ce combat fondamental.
    Moi-même je suis actif dans ce combat au sein de groupes d'extrême droite, en passant par les modérés, jusqu'à des groupes d'extrême gauche, qui ont prit conscience du problème.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2010


    Y'aura toujours de ces êtres, nombreux malheureusement, qui vont se ranger en douceur du côté du plus fort. Généralement, on les retrouvent dans les journeaux de droite, parfois d'extrème droite, ou alors à l'ombre d'une multi et souvent à faire les jobs de bras.
    Pour justifier leur actions ou leurs propos, ils utilisent toujours les mêmes trucs ou prétextes ; parfois ils ont tant de peine à justifier l'injustifiable qu'à la fin, on se demande comment ils en arrivent à soutenir de tels propos ou poser de telles gestes sans en crever de honte, et comment, à force de contorsion idéologiques, ils en arrivent à tordre à ce point la réalité d’une situation pour arriver à la conclusion commandée (pour ne pas dire commanditée). André Pratte est le spécialiste du genre.
    Si Israël a le droit de se défendre comme vous dites, et comme Harper le répète, il n'a pas celui d'étrangler son voisin et surtout pas en disant surpris ou indigné lorsque ce dernier gigote. On peut toujours tenter de justifier les crimes Israël ; aujourd'hui comme hier, y'aura de ces tordus pour soutenir Sabra et Chatilla, l'intervention au Liban, les guerres du golf ou le blocus de Gaza.
    Ce qui est insoutenable, monsieur Pérez, est la force démesurée d’Israël, la façon dont elle s’en sert, et le fait que contre une dent Israélienne, ils arrachent une machoire Palestinienne. Soutenir inconditionnellement Israël comme vous le faites, même dans ses crimes contre l’humanité, vous enlève toute crédibilité.
    La Palestine a le droit de chanter, de danser, de rire et de vivre la Palestine.
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2010

    De très bons articles pour vous M.Perez. Vous pourrez y puiser de quoi augmenter votre véritable liberté de penser.
    La collaboration d’Israël avec l’Afrique du Sud au temps de l’Apartheid:
    http://www.legrandsoir.info/Israel-a-offert-des-armes-nucleaires-a-l-Afrique-du-Sud-de-l-Apartheid-pour-les-utiliser-contre-ses-voisins-noirs.html
    Les contours de l’ordre mondial actuel:
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-05-31-Chomsky

    Dialogue sur la vérité et le pouvoir en lien direct avec l’action d’Israël contre la flottille de paix:
    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=107502 (espagnol et anglais)

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2010

    "...au point d’obtenir que les Éditions Casterman, les éditeurs de Tintin, retirent de l’épisode « Tintin au pays de l’or noir » certaines planches des premières éditions où l’on voyait des « bandits » de l’Irgoun s’apprêter à faire sauter un pipe-line."(Richard Le Hir)
    C'est loin d'être le seul album. Toutes les planches qui montraient des terroristes juifs ont été redessinées sous la pression du lobby juif. Non pas retirées mais modifiées pour les habiller en arabes. Exactement comme ils étaient habillés en arabes pour faire l'attentat du King David Hotel.
    C'est hallucinant les modifications qu'ils ont imposé à notre littérature et nos livres d'enseignement dans tous les domaines.
    Jusqu'à la modification et les rajouts à la King James Bible de Oxford afin de faire concorder les textes avec l'idéologie sioniste.
    Notre culture est un champ de propagande sioniste.
    C'est assez. Il faut retrouver notre histoire et retirer tous ces mensonges.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    8 juin 2010

    M. Perez,
    Votre article laisse à croire que attentats et terrorisme sont uniquement le fait des arabes et de leurs amis occidentaux. Dans votre long exposé qui se veut pédagogique, j’aurais aimé trouver le rappel du fait que ce sont les juifs qui ont « inventé » le terrorisme politique, avec l’Irgoun (ארגון צבאי לאומ) que dirigeait, au moment de l’attentat contre le secrétariat du Gouvernement britannique de Palestine logé à l’hôtel King David à Jérusalem le 22 juillet 1946 (91 morts) celui qui allait devenir dans les années 1980 le premier ministre d’Israël, Menachem Begin.
    Votre article passe également sous silence un attentat commis au début de cette année par les services secrets israêliens dans un hôtel de Dubaï.

    Si le terrorisme est à la base de la formation de l’État d’Israël, comment ce pays peut-il le reprocher aux autres. Y aurait-il deux poids, deux mesures ?
    Je comprends qu’Israël a tout fait tout pour qu’on oublie ces pages gênantes de son histoire, au point d’obtenir que les Éditions Casterman, les éditeurs de Tintin, retirent de l’épisode « Tintin au pays de l’or noir » certaines planches des premières éditions où l’on voyait des « bandits » de l’Irgoun s’apprêter à faire sauter un pipe-line.
    Mais vient un moment où, malgré toute la sympathie qu’on peut avoir pour la cause des juifs et d’Israël, trop c’est trop. Et je crois que nous y sommes.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2010

    M. Pérez, vous parlez de droit international tout en évoquant un conflit arabo-israélien. Pourtant, Israel est un pays, nation, dont une bonne part des citoyens sont arabes. Comment pouvez-vous parler de conflit "arabo-israelien" tout en donnant des leçons de "droit international" ?