La loi 101 dans les garderies

Je salue l'intention du gouvernement d'abolir le libre choix aux immigrants

Tribune libre

Dans son projet de loi visant à renforcer la Charte de la langue française qui doit être déposé dès la rentrée parlementaire de l’automne, je salue l’intention du gouvernement d’abolir le libre-choix laissé actuellement aux immigrants, en élargissant l’application de la loi 101 aux services de garde. En conséquence, dans un tel scénario, leurs enfants âgés de 0 à 5 ans et fréquentant un service de garde devront donc s’initier très tôt au français, accélérant ainsi le processus d’intégration de la famille à la majorité francophone.
Rappelons que, depuis son adoption en 1977, la loi 101 visait uniquement l’intégration des enfants d’immigrants en âge de fréquenter l’école primaire et secondaire. On savait déjà que le gouvernement Marois voulait en étendre l’application aux adolescents et jeunes adultes du cégep. À l’heure actuelle, le réseau des garderies, en croissance exponentielle, n’est régi par aucune norme linguistique.
Même si la plateforme électorale du Parti québécois n’abordait pas la question de la langue des services de garde, le projet d’intervenir en cette matière apparaît en toutes lettres dans le programme du parti, qui prévoit imposer à ces établissements d’accueillir les petits enfants en français et d’interagir en français avec eux.
Statistiquement, le Québec accueille quelque 50 000 immigrants, dont 38 % ne savent pas un mot de français à leur arrivée à Montréal. Le Québec compte environ un millier de Centres de la petite enfance au Québec, et 600 garderies privées subventionnées, sans compter les autres formules, à savoir les garderies en milieu familial, les garderies privées non subventionnées, les haltes-garderies et les garderies en milieu de travail.
À mon sens, il m’apparaît tout à fait juste et raisonnable qu’une politique efficace sur l’apprentissage de la langue officielle au Québec vise d’abord les enfants des immigrants. À cet effet, il est reconnu depuis longtemps par tous les spécialistes de l’apprentissage d’une langue que les enfants en bas âge sont les mieux préparés pour recevoir adéquatement les rudiments de cette langue et l’appliquer correctement.
Bien sûr, il est à prévoir qu’une telle mesure subira les tollés des « vierges offensées » sur le libre choix en matière linguistique ou les écorchures à quelques articles de la Charte des droits et libertés. Toutefois, face à un tel branle-bas de combat prévisible, le gouvernement pourra toujours consulter les principaux intéressés, à savoir les parents immigrants des enfants touchés par cette mesure, et je crois qu’il pourra trouver un appui auprès d’eux…une réaction qui contribuerait à faire taire « les mauvaises langues » en plus d’ajouter un poids politique de taille à ses intentions.
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 octobre 2012

    Infrastructures municipales - Québec abandonne la vérification des projets
    Le président du SPGQ a fait parvenir une lettre au nouveau ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, pour lui demander de le rencontrer au sujet de cette « situation préoccupante ». Le fait que le ministère « procède à la vérification, plutôt que de la confier aux municipalités, nous semble davantage compatible avec la volonté ferme d’intégrité manifestée par madame Marois », écrit-il. Il n’a pas reçu de réponse à ce jour.
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/362025/quebec-abandonne-la-verification-des-projets
    Des heures de plaisirs en perspective à l'Assemblée Nationale...

  • Chrystian Lauzon Répondre

    21 octobre 2012

    À monsieur Pierre Bourassa,
    Alors là, je vous suis totalement! Votre sens critique, positif, correspond au mien. Ce n’est pas le temps (menaçant et limité, répètent à outrance tous les médias) d’agir qui justifie de mal le gérer ou d’en minimiser la valeur politique tout autant qu'en placement électoral (car il y déjà campagne, observez les libéraux aller!).
    Et effectivement, la qualité du personnel est là au PQ. Je suis questionnant comme vous, les bras tombant et pantois devant cette gouvernance à doublure de sens et pouvoir paradoxal : gouvernance collaborative par en Haut (lobbies d’argent) et dysfonctionnant par le bas, sans solidarité recherchée avec les milieux affectés par les mesures (comportement presqu’anti-social dans cette coupure), et, passant par les médias ennemis interposés, manipulable avec aisance dans la dévalorisation auprès de l’opinion publique.
    Ce « j’avance, donc je recule » est d’un cartésianisme stratégique des plus douteux… et désolant pour la promotion de la souveraineté, projetée comme une pensée de la confusion (ce qui n’est pas sans une certaine « logique » dramatique inhérente à notre contexte fédéralisant, mais à dominer!).

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2012

    Une phrase de De Courcy me fatigue:''« Il n'y a pas lieu de s'inquiéter »''
    Loi 101 dans les garderies : De Courcy corrige le tir
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2012/10/18/002-francais-garderies-pressecan.shtml
    Justement moi je ne m'inquiétais pas de la déclaration de la ministre Léger,au contraire je me sentais rassuré.
    Alors De Courcy s'adresse à qui?
    Je dois considérer que nous avons à faire à des professionnels de la communication qui ont occupés plusieurs ministères antérieurement et qui connaissent la musique.
    Cela ne fait pas 2 mois que le PQ est au pouvoir et ces professionnels n'arrêtent pas de gaffer de la sorte.
    Vu le calibre de la députation je me pose les questions suivantes:
    Sont-ce vraiment des gaffes?
    Il y a des députés au PQ qui vont tout donner pour la souveraineté mais le plan de match global à présenter à la population par l'intermédiaire des médias,qui tire les ficelles derrière les rideaux?
    Qui donne à l'avance des munitions pour nous faire ridiculiser à l'Assemblée Nationale?
    Qui semble vouloir équilibrer les forces en présence,suite aux révélations à la Commission Charbonneau?
    Le PQ a toutes les cartes en main pour remonter dans les sondages,même minoritaire,alors quelles sont les forces nous contraignant à redescendre?

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2012

    Vous touchez le bobo monsieur Marineau et voici ma petite évaluation, positive malgré l’apparence, suite à votre commentaire « en dernière heure » où vous dites «Une belle intention qui a fondu comme "neige au soleil" avant même que la neige ne se mette à tomber...il faudrait vous parler mesdames les ministres avant de lancer dans les airs des intentions contradictoires. Ça ne fait pas très sérieux ! »
    La mesure présentée, touchant familles et petits enfants, méritait un traitement passablement plus subtil – ce que confirme le commentaire de recul de la ministre Diane De Courcy devant les médias, suite à la gaffe de la première sortie publique de la ministre Nicole Léger. Cette dernière n’en est pourtant pas à ses premières armes, ni en politique, ni à titre de ministre de la famille ?! En 1998, Nicole Léger était déjà ministre déléguée à la famille et à l'enfance dans l'équipe de Lucien Bouchard.
    C’est ce qui est remarquable depuis le début de la mise en application des décisions du PQ tout autant qu’inquiétant : il y a pénurie argumentaire et défaillance stratégique. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme… ?
    Ce fut le cas lors de la campagne électorale, avant l’arrivée au pouvoir du PQ le 4 septembre dernier, cela se poursuit avec la gouvernance maintenant.
    Vivre, gouverner dans un cadre britanico-monarchique de représentation politique et maintenir son agir, sa nature, voire son essence patriotique à hauteur d’une vision social-démocrate : tout un défi, un vertige, une maladie, une thérapie schizophrénique en soi.
    À combler vite, ça presse:
    La faille d’en haut : argumentaires et stratégies erratiques ;
    La faille vis-à-vis du bas : ne pas rencontrer le milieu citoyen affecté directement par les décisions – comportement social-démocrate inhibé.
    Le mot-clé: la congruence*... partagée collectivement (sic).
    À éviter : présenter ses mesures d’abord (qu')aux médias et subir la mise en sandwich écrasé par les oppositions – PLQ/CAQ surtout, la résistance du milieu affecté par la décision/indécision, la rogne anti-social-démocrate des milieux affairistes/corporatistes (l’Économie) et, pire encore électoralement, accumuler des pertes de faveur de l’opinion publique (le 56% de québécois insatisfaits du sondage d'hier, rendu public par TVA et SRC… avec un plaisir féroce !).
    Favoriser l'approche Harper inversée: au lieu de décider en circuit fermé sur soi comme lui, le faire en circuit ouvert aux citoyens d'abord, la base. Harper est muré, blindé contre les médias, le PQ en est assailli et contrôlé de toutes parts.
    Vivre, gouverner dans un cadre britanico-monarchique de représentation politique et maintenir son agir, sa nature, voire son essence patriotique, à hauteur d’une vision social-démocrate : tout un défi, un vertige, une maladie, une thérapie schizophrénique en soi.
    Devise de rappel : gouverner quand on prône la souveraineté, ça doit se concevoir à chaque instant comme une guerre à finir, pas qu’un combat en braquant d’abord un drapeau d’attaque décisive, puis de repli tout en blanc!
    *Retenons ces 2 définitions de "congruence" :
    Littéraire: fait de coïncider, de s'ajuster parfaitement;
    En anatomie, la congruence désigne une surface articulaire constituée d'un emboîtement parfait des deux parties interagissant.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2012

    Le Parti Québécois se discrédite encore dans cet autre dossier. Comment voulez-vous que la population suive les dirigeants de ce parti sur la question nationale alors qu'ils se montrent aussi incapable de gouverner la province ?

  • Henri Marineau Répondre

    18 octobre 2012

    En dermière heure...
    Le gouvernement du Parti québécois revient sur les déclarations de sa ministre de la Famille, Nicole Léger. Sa collègue, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, soutient qu'il est hors de question, pour l'instant, d'appliquer la loi 101 dans les garderies de la province.
    Ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Mme De Courcy contredit ainsi la ministre Léger, qui a soutenu, mercredi, que son gouvernement s'apprêtait à appliquer la loi 101 dans les garderies. La ministre De Courcy s'est employée à rassurer la population : « Il n'est pas question d'appliquer la loi 101 dans les CPE telle qu'elle est appliquée dans les écoles primaires ou les écoles secondaires...Il n'y a pas lieu de soulever des inquiétudes et tout ça va se faire dans le respect des uns et des autres. »
    Une belle intention qui a fondu comme "neige au soleil" avant même que la neige ne se mette à tomber...il faudrait vous parler mesdames les ministres avant de lancer dans les airs des intentions contradictoires. Ça ne fait pas très sérieux!

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2012

    Moije ne veux pas que mes taxes financent des garderies anglophones au Québec.
    Si certains veulent faire apprendre l'anglais à leurs enfants, les immigrants n'ont qu'à se payer une garderie anglaise.
    Ce raisonnement s'applique aussi pour le système d'enseignement de langue anglaise au Québec financé par nous les moutons. Et je suis contre le fait que mes impôts financent deux universités anglaises à Montréal autant pour le primaire, le secondaire ou le CEGEP.
    Je suis contre le fait de financer ma propre noyade linguistique au Québec. C'est un non sens.
    Ce n'est pas une question de loi 101, c'est simplement le bon sens qui doit prévaloir lorsqu'on est un peuple et qu'on veut continuer d' exister.