L’ADQ implique Charles Sirois dans une autre combine de FIER

Corruption libérale - FIER - CDP - etc...

QUÉBEC – Après les révélations du péquiste François Legault sur de potentiels conflits d’intérêts entre des administrateurs de fonds régionaux et des investissements dans leurs propres entreprises, François
Bonnardel de l’ADQ a soulevé un nouveau cas mardi à l’Assemblée nationale, impliquant l’homme d’affaires Charles Sirois, un autre proche de Jean Charest, responsable du recrutement des candidats libéraux lors de
l’élection de 1998.



Bonnardel a révélé en Chambre, où il est protégé par l’immunité parlementaire, que la compagnie I Perceptions inc., «une entreprise détenue par Télésystème dont l’actionnaire principal est Charles Sirois»,
a reçu 517 000 $ de FIER Succès, 450 000 $ de Fier Cap-Diamant et 800 000 $ de Fier ID Montréal. On sait que les deux tiers du capital investi par les Fonds d’intervention économique régional (FIER) proviennent de fonds publics.
Le Fier ID est commandité par Télésystème appartenant à Charles Sirois, a précisé le député. De plus, a-t-il ajouté, la Compagnie ID Capital, propriété de Télésystème, a aussi investi dans I Perception, grâce en partie avec de l’argent de Anges Québec, un programme d’investissements relevant du ministère de Développement économique dirigé par Raymond Bachand.
Fait à noter, les adresses de Fier ID, de Télésystème inc., de ID Capital et de Anges Québec sont toutes la même: le 1250, boulevard René-Lévesque Ouest à Montréal, dans l’ancien édifice de IBM dans le centre-ville. «Est-il normal que FIER ID ait donné du financement à une entreprise dont l’actionnaire majoritaire, Télésystème, a aussi comme adresse le 1250, boulevard René-Lévesque, tout comme Anges Québec?», a interrogé François Bonnardel.



En point de presse, Bonnardel a dit ne vouloir «accuser personne» mais a questionné cette façon de faire où dirigeants d’entreprises et administrateur de fonds publics se trouvent des deux côtés de la table en
même temps. «Il va falloir qu’Investissements Québec nous convainque que cette façon de faire est normale» et ne relève pas du conflit d’intérêts pur et simple.
Bachand cite le nom de Claude Blanchet
Le ministre Raymond Bachand a pour sa part continué à défendre bec et ongles ces fonds régionaux, défendant leur «interrégionalité» et continuant à soutenir que Investissements Québec a mis en place «une politique de conflits d’intérêts» (sic). Il a accusé le Parti québécois de «chercher les allégeances politiques» plutôt que de voir un réseautage inter-région économique.
En matinée, en commission parlementaire, Raymond Bachand a sorti une carte de sa manche en révélant que le conjoint de Pauline Marois, Claude Blanchet, était un administrateur de la compagnie I Perception, une preuve selon lui que les FIER ne sont pas un nid de libéraux.
I Perception est une compagnie œuvrant dans l’analyse des sites Internet. Elle aide dans des entreprises majeures à améliorer la qualité de leur site. Dell Computer et Ford comptent parmi ses clients. Elle était
détenue pour environ la moitié de ses actions par Télésystème, détenue majoritairement par Charles Sirois.
Selon nos sources, afin de devenir publique, Télésystème a pris possession au début de 2007 de Demcap, une petite compagnie publique dont Claude Blanchet était l’administrateur principal sans être majoritaire. L’achat a permis à Blanchet de mettre la main sur 330 000 actions de I Perception, d’une valeur de 30 000 dollars, ce qui représente moins de 1 pour cent de son actionnariat. Charles Sirois possède pour sa part 12,3 millions d’actions de I Perception, soit quelque 31 pour cent des actions de l’entreprise.
Parallèlement à la prise de contrôle de Demcap, Charles Sirois a obtenu des investissements publics des trois FIER où lui ou un membre de sa famille siège. Son cousin, Denis Sirois, siège au FIER Succès et
lui-même siège à celui de Cap Diamant. Quant à Anges Québec, il est présidé par François Gilbert, réputé pour être un proche collaborateur de Sirois, et qui a œuvré dans ses entreprises.
François Legault n’a pas manqué de dire mardi que «suivre les règles, c’est rendu de la partisanerie» et que Raymond Bachand «a l’air de l’arroseur arrosé».


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