L'aquarelle noyée

Tribune libre


Or le projet de règlement semble taillé sur mesure pour la mise en oeuvre de l’entente intervenue l’automne dernier entre la ministre et six écoles privées juives orthodoxes, des écoles illégales en ce sens qu’elles ne respectent pas le régime pédagogique en ne dispensant pas tous les cours requis. Dans une lettre dont Le Devoir a obtenu copie et qui est adressée à Mme Courchesne, les six écoles soulignent qu’elles dispenseront «des cours dans les matières visées au régime pédagogique le dimanche». Datée du 29 septembre dernier, cette lettre faisait suite à une rencontre qui avait eu lieu le 14 septembre entre la ministre et les représentants des écoles. Le «ministère partage leur] point de vue à l’effet que des cours peuvent être dispensés le dimanche malgré l’article 19 du régime pédagogique, compte tenu des exigences imposées par la religion des personnes fréquentant nos établissements», peut-on lire. [Le Devoir
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Ce n’est pas grave que Madame Courchesne joue au rubicube en tortillant le régime pédagogique. Mais c’est comme ça que se désintègrent les choses, mais surtout les êtres, au fil des ans.
Ce n’est pas grave que l’on ouvre les magasins le dimanche. Cette « loi » a fait disparaître au moins 70 % des petits commerces de la région en dérivant les revenus vers les grandes surfaces. Monopole. Toujours monopole. Et c’est laïc! Et c’est le hic! Et que les familles soient déchiquetées au nom de l’avoir. Si, au moins, c’était le nôtre…
Ce n’est pas grave que des psychotiques sans âmes sont à des postes ou « administrer » est un mot plus grand et plus important que celui « d’humain. »
Ce n’est pas grave qu’ils soient payés au rendement… Que l’étudiant est depuis 20 ans devenu un « Client ».
Ce n’est pas grave que des gens viennent chez- nous, veulent vivre comme chez-eux, et nous montrent comment et où placer les meubles de nos maisons.
Ce n’est pas grave que l’on entretienne une poupée-fétiche représentante de la reine à 775,000$ par an.
Ce n’est pas grave que dans la construction les coûts de l’asphalte et du reste est de 30% de plus, pris dans les poches des contribuables. Les parties de golf cellulaires est un nouveau sport aux olympiques de la filouterie et du crime beige.
Ce n’est pas grave que l’on soit reçu en anglais à Montréal dans un magasin.
Ce n’est pas grave que certains syndicats ont l’air plus intéressés aux placements de leur cagnotte qu’à défendre un employé lointain.
Ce n’est pas grave que nos médecins partent. Ils ont les moyens de faire chanter le « gouvernement ». Ce que n’a pas le petit employé qui les sert à l’épicerie.
Ce n’est pas grave que la seule religion qui nous reste est d’être à genoux devant des étrangers.
Ce n’est pas grave que l’on ait donné à des américains tous les arbres du Québec. Par les coupes à blanc du sauvagisme néo-libéralisme. L’horreur boréale…
Ce n’est pas grave que l’on fasse un peu de lobbyisme. En autant que ça ne se sache pas.
La loi du silence, pareille à celle de la mafia… La loi du mensonge tout pieux, tout délicat… Du bout des lèvres…
Ce n’est pas grave que l’on perdre un petit 40$ milliards à la caisse de dépôt dans une « tempête parfaite ». Seuls des génies de la finance trouvent brillant d’acheter des dettes et les titriser. Le pays est un casino, et les joueurs roulent sur nos roulettes et notre argent.
Ce n’est pas grave que l’on instaure des taxes provisoires… Le provisoire n’est qu’un mot qui se cache derrière la permanence.
Ce n’est pas grave que des gens, à Ottawa, sont engagés pour contrôler l’information.
Ce n’est pas grave que le tiers des enseignants abandonnent après quelques années. C’est presqu’autant que les décrocheurs que l’on veut « raccrocher. »
Ce n’est pas grave qu’au Québec soit le champion du suicide. Même si on se tue à le dire…
Rien n’est grave.
Mais c’est comme ça que ma gouttière trouée a lentement détruit, par pourriture, le plancher du patio, rongé le coin de la maison, et permis à l’eau de s’infiltrer jusqu’à la cave.
C’est comme ça que l’on perd le plancher d’une maison nommée Québec, d’une tradition, d’une couleur, et que la beauté des gens simples s’engouffre dans la souffrance, peu à peu.
Puis on leur dit que le désarroi vient d’eux.
C’est comme ça que l’on gomme un pays.
Tout le monde s’efface…
Un pays d’aquarelle, de filigrane, tout fragile encore…
Votons pour l’eau…


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