Paris — « Injurié » par le premier ministre qui avait jugé « assez minable » son exil fiscal en Belgique, l’acteur Gérard Depardieu a dit dimanche vouloir « rendre » son passeport français, s’attirant les foudres du gouvernement, à deux doigts de l’accuser de haute trahison.
C’est ce qualificatif de « minable » qui semble être resté en travers de la gorge d’un des monstres sacrés du cinéma français qui adresse au chef du gouvernement une lettre ouverte publiée par le Journal du dimanche. « Tous ceux qui ont quitté la France n’ont pas été injuriés comme je le suis. Je vous rends mon passeport. Nous n’avons plus la même patrie », écrit l’un des acteurs les mieux payés du cinéma français. « Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait la différence doit être sanctionnée », poursuit celui qui va aller vivre dans le village de Néchin, frontalier de la France. Le Devoir
Si je ne m’abuse, les personnalités qui ont quitté un pays pour « garder et faire fleurir » leur fortune sont bien nombreuses :
George Simenon est allé vivre en Suisse… Pourtant écrivain Belge.
Si vous ne le connaissez pas, c’est celui qui s’est vanté « avoir eu » au moins 5000 femmes dans sa vie lors d’une conversation avec Fellini. J’ignore s’il est allé en Suisse pour se soustraire aux femmes et à ses désirs inassouvis, ou bien dans l’intérêt de garder ses « biens », mais il trouva enfin la bonne… Térésa… Puis il prit un petit appartement, quittant son château…
Mais c’est une autre histoire…
Frédéric Dard déménagea en Suisse, et si mon souvenir est exact, ce sont pour des raisons « économiques ».
Quant à Johnny Hallyday, il prit la route de la Belgique…
Pour la galerie de personnages, nous pouvons continuer :
Paul Desmarais, ami « intime » de Sarkozy, aurait plusieurs compagnies enregistrées dans des paradis fiscaux.
Luc Plamondon placerait son argent en Irlande…
Jacques Villeneuve aurait déménagé à Andore.
Qu’ont en commun toutes ces célébrités fortunées?
L’âge!
C’est à se demander si ces « éternels » n’ont pas trop perdu le sens de la réalité. Les dieux ne meurent pas… Du moins, pas pour le moment… Les vieux dieux sont morts, le reste des dieux morts est à venir.
75% d’impôt dépassant le million d’Euros…
Il m’apparaît qu’à un certain moment de la vie où, malade, vieillissant, on peut se questionner sur ce dont on peut se payer de plus. Si c’est la santé, c’est raté. Monsieur Johnny a eu sa part de maladie, dont un cancer du colon…
Ils doivent vivre d’applaudissements… Clap! Clap! Je ne sais trop, et je ne porte pas de jugement. Je suis comme tout le monde : j’essaie de « comprendre ».
Alors, j’ouvre mon tiroir de bureau et je constate que j’ai encore le porte-monnaie de ma mère décédée il y a sept ans… Et quand je fouille dans le garage, je vois toujours cette petite boîte à chaussures qui contient quelques effets personnels du beau-père parti en l’an 2000.
Et quand je regarde tout ce que j’ai, je me dis que c’est moi le crétin et que si je partais en « Suisse-lumineuse », je laisserais à mes enfants tout ce bordel d’objets ramassés pendant toute une vie.
Jack Kerouac disait : « Posséder un tapis, c’est déjà trop ».
Je viens de me souvenir d’un article que j’avais écrit : Ventre de garage .
On a dit que la pauvreté cesse lorsqu’on a un pantalon et que la richesse commence quand on en a deux, puisque l’on n’en porte qu’un.
Pierre JC Allard
Je n’ai rien contre la richesse… En autant qu’elle ne nuise pas trop à la pauvreté. Si Monsieur Depardieu est en colère, je le comprends : il semble que ce soit moins pour l’argent que pour l’ego. On ne déménage pas un ego en Suisse…
Avec tout ce que j’ai accumulé, et froissé de voir autant de gens, de compagnies, de pays, TOUT VOULOIR, je me suis dit qu’en vieillissant, le « surplus de l’armée » de la grande guerre de la vie finit par vous crétiniser jusqu’à la moelle. En vieillissant, on ne peut pas tenir une clef à mollette, une tronçonneuse d’une main, laver son plancher, regarder la télé, et faire l’amour en même temps… À un moment donné, on a peine à tenir sa cuillère et manger ses céréales molles… Et faire l’amour « à la céréale » , ça reste dur à avaler pour un ego empesé…
Il ne me reste qu’à vendre les objets du garage et à déménager dans le garage.
On ne sait pas trop où l’on va après la mort. Alors, il vaudrait sans doute mieux partager avec quelqu’un qui peut aller quelque part ici-bas.
D’après ce que j’ai pu observer de la nature humaine, les riches peuvent vivre ailleurs que dans un pays qui les appauvrit.
Le grand problème est que les pauvres qui n’ont pas les moyens de déménager se font « investir » par des gens qui vont chercher leur richesse.
Ça, c’est la Suisse du 21e siècle… Plus les compagnies ont le pouvoir de déménage plus elles appauvrissent ceux qui sont riches sous leurs pieds, leurs terres, leurs coutumes.
Quand on a faim, on n’a pas les moyens d’avoir un gros ego. Ni de le déménager, si petit soit-il.
Comme le dit le dicton : « Ventre affamé n’a point d’ego ».
Bon! On a la culture, on peut donc l’arranger à sa manière…
Gaëtan Pelletier
18 décembre 2012
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