GRAND ENTRETIEN - Chargé de la restauration de la cathédrale depuis 2013, Philippe Villeneuve estime qu’il faudrait laisser parler ceux qui savent.
Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, a vécu l’incendie comme un drame personnel. Depuis sept semaines, il travaille d’arrache-pied avec 150 personnes.
LE FIGARO. - On ne vous a pas beaucoup entendu depuis l’incendie. Comment avez-vous vécu ce drame?
Philippe VILLENEUVE. - À 18 heures, j’étais en Charente-Maritime, je revenais d’une réunion de chantier sur la restauration de l’hôtel de ville de La Rochelle. J’ai reçu un premier SMS qui m’avertissait que les lieux avaient été évacués. Je ne me suis d’abord pas inquiété outre mesure, avant de réaliser le drame. J’ai alors attrapé le dernier train en direction de Paris, dans un état de sidération. Heureusement, en un sens, qu’il n’y avait pas de réseau dans le train, car j’étais impuissant. Je suis arrivé à 23 heures sur le parvis, la voûte n’était pas encore tombée mais je savais que cela allait arriver. Le 15 avril au soir, une partie de moi s’est effondrée, en même temps que les ...