Harper, Uribe, Netanyahu: même combat

L'effet domino de la realpolitik

D'un certain aveuglement

Tribune libre 2010



La cooptation d'Uribe, ancien président controversé de Colombie, sur le groupe mandaté par l'ONU pour enquêter sur l'attaque israélienne de la flottille de la liberté semble symptomatique de la relaxe appréhendée des ancrages étasuniens au Sud.
Il n'a suffi que de quelques années après la chute de l'Apartheid en Afrique du Sud pour que le parallèle se fasse avec l'attitude d'Israël envers la Palestine. À la suite de l'érection du Mur, on s'est mis à parler, dans les milieux militants, de l'Apartheid israélien. Et la comparaison entre Israël, comme tête de pont des USA au Moyen-Orient, s'est tout à coup appliquée à la Colombie pour l'Amérique du Sud.
Une espèce de panique solidaire s'est emparée de la réaction mondiale. Et ne sachant trop où donner de la tête, l'OTAN ne voit plus d'où pleuvent les coups dans son acharnement à traquer les responsables du 11 septembre en Afghanistan. L'indocile Iran menace. La Chine, le Brésil et l'Inde se développent grâce aux heureuses indépendances acquises des luttes anticoloniales. Le Venezuela rejette l'offre d'Obama de conciliation avec la Colombie voisine.
Que restera-t-il de l'hégémonie du Nord d'ici quelques années ? Il en faudra des coopérants compétents et pacifiques pour remplacer les soldats d'occupation et réparer les torts que la guerre actuelle fait subir à la hiérarchie mondiale des puissants. À moins que nous nous retrouvions au cœur d'un monde profondément transformé par les forces politiques qui le taraudent de l'intérieur au nom de l'économie de marché.
De ce nouveau cadre mondial, est-il réaliste de penser que le Québec acceptera de couler, ruiné et disqualifié, avec un Canada militarisé par les Conservateurs dont les Libéraux ne savent plus se démarquer ?
À moins que les précautions de Harper n'aillent jusqu'à accepter l'installation de bases militaires des États-Unis dans son pays comme son allié Uribe l'a fait en Colombie ? Qui sait où la realpolitik peut mener ? Ne dit-on pas que les nobles causes attirent les nobles gens ?


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