L’enquête de l’UPAC sur le PLQ entre dans une nouvelle phase

Une deuxième perquisition a été menée à la permanence du parti

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Ça devient une habitude !

Le PLQ a joué la carte de la transparence mardi en rendant publique une partie d’un nouveau mandat de perquisition obtenu par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans son enquête sur le financement illégal de la formation.

Pour la deuxième fois en moins d’un an, les policiers ont mené une perquisition à la permanence du parti, rue Waverly, à Montréal. Ils voulaient mettre la main sur « tout ce qui concerne le financement sectoriel et/ou le comté 127 et/ou 127-51 ». Il s’agit d’une nouvelle phase de la vaste enquête sur le financement illégal du PLQ à l’époque de Jean Charest.

Le Devoir et d’autres médias ont déjà révélé que les policiers s’intéressaient à « un système de corruption et de collusion » qui aurait permis au Parti libéral de faire le plein de contributions illégales auprès des firmes de génie-conseil et d’entrepreneurs qui utilisaient des prête-noms. Les dons auraient été comptabilisés dans une circonscription fantôme, surnommée le « comté 127 ».

Cette fois, l’UPAC enquête plus précisément sur trois types d’allégations de nature criminelle : fraude envers le gouvernement ; entrepreneur qui souscrit à une caisse électorale et abus de confiance par un fonctionnaire public.

Les policiers ont mis la main sur les données informatiques de l’ancien directeur général, Joël Gauthier, et d’un ex-organisateur en chef, Bruno Savard. Ordinateurs, téléphones portables, messageries vocales et tout type de dispositif de stockage des données sont visés par la perquisition.

Les policiers ont également saisi des données informatiques de la directrice générale, Marie-Ève Ringuette. Celle-ci ne serait pas visée par l’enquête, affirme le PLQ dans un communiqué. De 2009 à 2013, Mme Ringuette était directrice des finances chez les libéraux.

« Dans un souci de transparence, le Parti libéral du Québec tenait à rendre publique cette information. Cependant, afin de ne pas nuire au travail des policiers, aucun commentaire ne sera fait à ce sujet », affirme le PLQ dans son communiqué.

Joël Gauthier a été directeur du PLQ de 1999 à 2003. Par la suite, il a été nommé p.-d.g. de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) de 2003 à 2012.

À la suite d’une dénonciation de l’actuel p.-d.g. de l’AMT, Nicolas Girard, l’UPAC a élargi son enquête à la conduite de M. Gauthier. Il aurait entretenu des relations de proximité malsaines avec des entrepreneurs et des ingénieurs qui ont obtenu des contrats de l’Agence.

M. Gauthier aurait notamment trempé dans le financement du « comté 127 ». Il aurait été impliqué dans le financement sectoriel autant à la direction du PLQ qu’à celle de l’AMT.

M. Gauthier a déjà fait des déclarations à la police, pour confirmer l’existence du financement sectoriel au PLQ. Ces révélations, en avril dernier, l’avaient forcé à se retirer provisoirement de la direction du Groupe Hexagone (regroupant les anciennes sociétés de Tony Accurso).

Depuis que les détails sur la perquisition à l’AMT ont été rendus publics, la semaine dernière, M. Gauthier a rompu définitivement les ponts avec Hexagone.

Les informations contenues dans les déclarations assermentées des policiers ne constituent pas des preuves. Elles font état de leurs soupçons. Aucune accusation n’a été portée à ce jour dans ces dossiers.

À Québec, ni le PQ ni la CAQ n’ont voulu commenter l’affaire.


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