Faut-il s’étonner que l’environnement soit la seule cause qui rallie les jeunes ? Ils y croient comme on croyait jadis aux vertus transmises par la foi catholique. C’est la raison de l’engouement des jeunes pour Québec solidaire, qui promet mer et monde pour atténuer la situation actuelle.
Si l’environnement est devenu une obsession d’abord occidentale, c’est que nos pays ont profité de tous nos excès en la matière. L’industrialisation qui a ouvert la porte au progrès s’est faite en massacrant la planète.
L’émergence des classes moyennes, fondement de la démocratie, fut possible par l’exploitation des richesses naturelles. Sans les mines, les barrages, le nucléaire, l’industrie agroalimentaire, l’agriculture intensive, le progrès économique tel qu’on l’a connu n’aurait pu exister.
Cependant, les découvertes scientifiques ont aussi des retombées négatives. L’Homme dans son délire de contrôler la nature sans la respecter a pavé la voie au cataclysme annoncé.
Solution
Or, la solution au massacre environnemental aujourd’hui planétaire exige une conscience planétaire. Et une politique planétaire.
En d’autres termes, aucune solution locale et régionale ne nous met à l’abri. Comment les citoyens peuvent-ils croire qu’à court et moyen terme la Terre va s’améliorer ? Nous sommes condamnés à l’impuissance et c’est bien là notre tragédie.
Que changerait par exemple une politique québécoise obligeant les gens à rouler en voiture électrique ? En Ontario où l’électricité coûte deux fois et demie plus cher qu’au Québec, les gens sont-ils prêts à accepter une telle politique ? D’autant plus que, contrairement au Québec avec son hydroélectricité, les Ontariens sont dépendants du nucléaire pour produire leur électricité.
Croit-on que les émanations de monoxyde de carbone peuvent s’arrêter comme par magie aux frontières ? L’économie canadienne repose en partie sur le pétrole sale de l’Ouest dont on bénéficie.
Qui est prêt à réduire son train de vie et à changer ses habitudes ? Comment réussir à faire voler les avions autrement qu’avec du kérosène ? Comment refuser de prendre l’avion, transport qui a révolutionné profondément notre façon de voyager en atteignant le bout du monde en quelques heures de vol ?
Combat
L’environnement est devenu le combat des nouvelles générations, qui rêvent d’une planète propre à dimension humaine. Dans le contexte actuel où le président des États-Unis ne croit pas à l’explication des environnementalistes sur le changement climatique, où la Chine commence à peine à lutter contre la pollution qui étouffe Pékin et ses mégapoles et cherche avant tout à s’enrichir sans état d’âme pour la nature, où l’Afrique offre contre de l’argent sonnant et trébuchant l’exploitation de ses mines à des intérêts étrangers sans scrupule, chinois au premier chef, où le continent africain va quadrupler sa population d’ici la fin du siècle, comment ne pas être écrasé par ces réalités ?
Comment penser changer les choses au Québec et au Canada alors que nous devrons accueillir tous ces réfugiés climatiques avec les conséquences que l’on imagine ? Nous sommes acculés au dilemme sans pitié : croire au miracle ou nous taire.
Cette chronique sera donc ma dernière sur ce thème, à l’instar de mon confrère Patrick Lagacé.