“L'Espagne a décidé d'être européenne en expulsant l'islam”

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Le national-populisme espagnol a le vent dans les voiles et ne s'embarrasse pas de la langue de bois

Quarante-trois ans, regard perçant et barbe bien taillée, il porte toujours sur lui un Smith & Wesson. Depuis qu'il a créé Vox en 2014, Santiago Abascal en a fait la troisième force politique du pays. Entretien avec celui qui a ressuscité la droite espagnole.


Valeurs actuelles. Emmanuel Macron défend, notamment sur la question migratoire, la nécessité de l’Union européenne. Vous revendiquez au contraire la souveraineté nationale et le contrôle de vos frontières, spécialement à Gibraltar et dans les enclaves espagnoles au Maroc. L’échelon national est-il le bon pour gérer le problème de l’immigration ?

Santiago Abascal. Le premier pas pour résoudre la question migratoire, c'est de respecter la souveraineté nationale et, par conséquent, les frontières. L'Union européenne impose depuis des décennies des politiques migratoires déconnectées de la réalité et des besoins des pays membres. Toute nation a l'autorité pour décider qui entre sur son territoire.

Les courants mondialistes ont promu une société multiculturelle qui a échoué et appauvri la vie des citoyens dans tous les domaines : social, culturel et économique. Aujourd'hui, les femmes européennes ne peuvent pas marcher librement dans des quartiers de capitales comme Paris, Londres, Bruxelles, etc. En Espagne, nous ne sommes pas encore arrivés à une situation aussi dramatique, mais ce n'est qu'une question de temps si nous n'adoptons pas les mesures adéquates.

Chez Vox, nous défendons donc une immigration légale, ordonnée et assimilable. Exactement le contraire de ce que font depuis des décennies les élites mondialistes.


Vous avez critiqué par le passé Emmanuel Macron, « président mondialiste », et défendez l'identité espagnole. Pourquoi faire ce choix à l'heure de la mondialisation ?

Le mondialisme poursuit la dissolution des États nations afin de renforcer les bases d'un nouvel ordre mondial dans lequel les décisions sont prises en dépit des intérêts nationaux, c'est-à-dire d'une manière antidémocratique qui ignore la souveraineté. C'est aux Espagnols de choisir le futur de l'Espagne, comme c'est aux Français de décider du futur de la France. Nous nous opposerons toujours aux projets totalitaires qui obligent les citoyens à penser d'une certaine manière, qui les contraint à détruire leurs racines et leur culture. Les Espagnols ne nous ont pas choisis pour que nous nous occupions des intérêts des pays voisins, mais pour que nous apportions des solutions à nos propres problèmes. Certains dirigeants s'en sortiraient beaucoup mieux s'ils défendaient leurs citoyens au lieu des intérêts des oligarques.


On a recensé en France plus de 1000 actes antichrétiens durant l'année 2018, dégradations ou profanations d'églises. La défense de la civilisation chrétienne est-elle une priorité pour l'Europe occidentale ?

Sans aucun doute, ça devrait l'être. L'Europe ne peut être comprise sans ses racines chrétiennes. Le début du déclin de l'Union européenne, en 2002, coïncide avec l'exclusion et la marginalisation du christianisme dans la Constitution européenne ratée, qui fut ensuite introduite dans le traité de Lisbonne. Comme l'a dit Jean-Paul II, « le christianisme […] a contribué à la formation d'une conscience commune des peuples européens et a offert une importante contribution à l'élaboration de leur civilisation ». Aujourd'hui, la religion chrétienne est la plus persécutée au monde, cela dans le silence des oligarchies.


« L'Espagne s'est construite contre l'islam, par la Reconquista », répétez-vous...


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