Course à la mairie de Montréal

L’image au détriment du contenu

Mélanie Joly prend du galon

Tribune libre

À la suite du débat télévisé sur RDI dans le cadre d’une émission spéciale portant sur la course à la mairie de Montréal où participaient les quatre candidats en lice le 9 octobre, il est ressorti clairement que le favori du dernier sondage, Denis Coderre, qui obtient 39 % des intentions de vote, va se contenter de maintenir le cap sur sa destination sans causer de vague sur son parcours.
Dans ce décor de grand calme imposé par l’expérience et la notoriété enveloppées d’une vacuité idéologique effarante de l’ex-député libéral fédéral en quête de pouvoir, le grand perdant est sans nul doute Richard Bergeron qui risque de récolter le sort peu enviable de former l’opposition officielle à la mairie et ce, malgré sa présence à l’Hôtel de Ville depuis 2005.
Et pourtant, le plus surprenant dans tout ça, c’est que Richard Bergeron est l’homme de contenu, de substance, celui qui a su imposer les thèmes centraux de cette campagne, à savoir, l’intégrité et la lutte contre la corruption, le transport collectif, l’exode des familles montréalaises, l’accès aux berges et au fleuve, la plupart de ces idées étant reprises par les autres candidats. Néanmoins, Richard Bergeron et son parti Projet Montréal continuent de plafonner depuis des années à 25 % dans les intentions de vote.
Alors, qu’est-ce qui peut expliquer un tel engouement pour le candidat Coderre au détriment de Bergeron? À mon sens, la réponse réside dans le fait que les Montréalais semblent préférer jeter leur dévolu sur l’image davantage que sur les enjeux et le contenu des idées.
On peut aussi se demander si Denis Coderre ne profite pas de la division du vote envers les deux autres candidats. En effet, il n’en demeure pas moins que 61% de la population sondée ne souhaite pas voir Denis Coderre devenir maire de Montréal. Que serait devenue une course à deux entre Coderre et Bergeron?
Enfin, une chose est sûre, ne nous attendons à aucune déclaration de la part de Denis Coderre qui viendrait jeter de l’ombre sur son aura, il en fera et en dira le moins possible, il ne lancera pas de grandes promesses ou d’idées neuves et originales, il évitera les débats chocs, considérant le fait que le rusé politicien n’a rien à gagner de ce côté et qu’il ne pourrait que se faire du tort s’il s’exposait à la critique et aux questions des journalistes et commentateurs en quête d’audace et de renouveau dans un programme qui n’en contient pas.
Mélanie Joly prend du galon
Même si Mélanie Joly ne deviendra pas mairesse de Montréal le 3 novembre prochain, l’aplomb et la répartie manifestés lors du débat à RDI le 9 octobre témoignent d’un vent de fraîcheur bénéfique dans une campagne ennuagée par les deux « ténors » de la course à la mairie, à savoir Denis Coderre et Marcel Côté.
Pour ceux qui cherchaient de la substance et des idées de la part de Mélanie Joly, ce débat leur a permis de constater que la jeune candidate de 34 ans en avaient, que ce soit en matière d’environnement, de transport et de vie familiale sur l’île, de sécurisation des corridors scolaires et des pistes cyclables, d’atténuation de la circulation dans les zones résidentielles, de protection des vues sur les cours d’eau qui ceinturent Montréal ou de piétonisation de la rue Sainte-Catherine entre Atwater et Bleury.
Par ailleurs, malgré l’absence de véritables échanges, Mme Joly s’est montrée alerte en certaines occasions en y allant de quelques flèches bien aiguisées envers ses adversaires qui ont eu l’heur d’animer un débat plutôt terne. Enfin, Mélanie Joly aura démontré que la vigueur de la jeunesse a maintenant acquis ses lettres de noblesse dans la jungle politique montréalaise…et je ne peux qu’applaudir à une telle percée!

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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