ULSTER

L’Irlande du Nord replonge dans les années de l’IRA

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Le douloureux poids de l'histoire

Les commentaires se faisaient rares jeudi en Grande-Bretagne, sur l’arrestation du leader républicain, Gerry Adams,.

L’Irlande du Nord a en effet replongé dans l’un des épisodes les plus atroces de ses 30 années de conflit interconfessionnel, avec d’Adams dans l’enquête sur l’exécution par l’IRA d’une présumée informatrice de l’armée britannique, en 1972.

Les politiciens à Londres, Belfast et Dublin, anxieux de consolider l’accord de paix scellé dans la province en 1998, se sont gardés dans l’immédiat de tout commentaire sur l’affaire impliquant un acteur politique clef, aujourd’hui député, et Jean McConville, l’une des 3000 victimes les plus emblématiques des « troubles », la référence pudique usuelle à l’un des pires conflits récents en Europe.

Le silence officiel exprime aussi le souci de ne pas compliquer le lent processus de réconciliation dans la province britannique où des radicaux freinent la normalisation : qu’il s’agisse de catholiques partisans d’un rattachement de l’Ulster à la république d’Irlande, ou de protestants déterminés à garantir son maintien dans le giron de la couronne.

Gerry Adams, 65 ans, président du Sinn Féin, qui fut longtemps l’aile politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), a déclaré s’être volontairement rendu mercredi soir dans un commissariat du comté d’Antrim, ex-fief de la guérilla, pour se « disculper ».

L’homme de grande stature à la barbe poivre et sel et à l’accent rocailleux, placé en garde à vue, compte parmi les principaux acteurs du conflit et artisans du processus de paix. Mercredi soir, il a démenti toute implication dans le meurtre de Jean McConville.

McConville faisait partie des 16 « disparus » dont l’IRA n’a admis le meurtre, d’une balle dans la nuque.

L’affaire McConville a refait surface après que la police nord-irlandaise eut gagné en justice le droit d’accéder aux enregistrements de chercheurs de l’Université américaine de Boston. Dans le cadre du Belfast project, ils ont interviewé des paramilitaires catholiques républicains, à la condition express de ne divulguer leurs propos qu’à titre posthume.


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