L’ONU salie par l’Oncle Sam

L'illustre organisation doit déménager à Montréal

Tribune libre

     Lors de son premier mandat, le président états-unien Donald Trump avait tenu des propos très durs à l’endroit de l’Organisation des Nations unies (ONU) [1] : « Ils prennent des centaines de millions et même des milliards de dollars et, ensuite, ils votent contre nous. Laissez-les voter contre nous, nous économiserons beaucoup, cela nous est égal. » [2]


     Ne soyons donc pas surpris qu’il ait récemment retiré son pays du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (où il était observateur), qu’il ait suspendu le financement à la MMAS (Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti), qu’il ait prolongé la suspension du financement de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et qu’il ait réclamé une enquête sur l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), qui aurait « démontré un biais anti-états-unien » [3].


     Israël et les États-Unis sont pratiquement les seuls pays au monde à dénigrer sans relâche l'ONU et à lui mettre des bâtons dans les roues. Pourtant, à ce jour, son siège principal se trouve toujours en territoire hostile. C’est un non-sens. L’ONU salie devrait tout mettre en œuvre pour sortir du pays de l’Oncle Sam. Celui-ci menacerait de sortir de celle-là ? Cela durerait le temps du dernier (!) mandat de Trump.


     Le déménagement aurait dû s’effectuer dès 2003, après l’intervention (pour des raisons mensongères) des États-Unis en Irak, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’y était opposé. Le président d’alors, George W. Bush, estimait que si l’ONU n’avalisait pas la guerre, il faudrait repenser son fonctionnement [4]. Quelle arrogance !


     Il n’est pas trop tard pour bien faire. Nous devons choisir une ville de remplacement dans un pays pacifiste, de faible puissance et ne détenant pas l’arme nucléaire. Montréal, véritable tour de Babel se trouvant à quelque 600 kilomètres de la Big Apple, s’avérerait un bon choix pour accueillir l'organisation bientôt octogénaire, plus que jamais nécessaire en cette ère de bouleversements climatiques. En considérant aussi que le Québec et le Canada (dont un ancien premier ministre, Lester B. Pearson, a contribué à la fondation de l’ONU et à sa Force de maintien de la paix [5]) ont à cœur les principes onusiens. Bref, l’ONU y serait traitée aux petits oignons.


     À bien y penser, Trump serait ravi du déménagement. Les terrains de Manhattan, parmi les plus chers au monde, seraient récupérés. De quoi faire saliver le promoteur immobilier, qui a bâti sa fortune à New York. Qui sait, le président criminel pourrait même en tirer profit bien assis dans le bureau Ovale.


Sylvio Le Blanc




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