ANGLADE CHEZ LES LIBÉRAUX

L’opportuniste

C1e48052c54db8ad7a6d9f2e71df460a

Odeurs nauséabondes






Les vire-capot inspirent rarement les meilleurs sentiments. En 2008, indigné par la décision de deux de ses collègues de passer chez les libéraux, l’adéquiste Simon-Pierre Diamond avait lancé : « Les gens qui se donnent aux plus offrants, on en voit souvent au centre-ville tard le soir, mais au Parlement, des gens qui font le trottoir, nous en voyons très rarement. » En 2010 toutefois, c’est M. Diamond qui devenait candidat libéral, se faisait traiter de péripatéticien et perdait l’élection. Il est aujourd’hui lobbyiste après avoir travaillé dans des cabinets libéraux.



S’ils ont semblé sonnés par la défection de Dominique Anglade, ancienne présidente et candidate de leur parti qui a finalement décidé de porter les couleurs libérales dans Saint-Henri–Sainte-Anne, François Legault et les caquistes n’ont pas osé tenir des propos acrimonieux à la Diamond. Tout au plus a-t-on, serrant les dents de colère, souligné le manque de « loyauté » de la nouvelle libérale. Ce n’est pas l’envie qui a manqué, mais après tout, la CAQ est essentiellement composée de gens qui ont changé d’allégeance.



Mme Anglade est depuis longtemps une adepte de l’opportunisme. Septembre 2005, le journal Les Affaires pose cette question à plusieurs jeunes personnalités : « Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ? » Réponse de Mme Anglade ? « Lorsqu’une occasion se présente, si on l’analyse trop, elle finit par passer. Il faut la saisir et après se demander comment on va faire pour que ça fonctionne. » 



La semaine dernière, elle saisit si vite l’occasion qu’elle ne prit même pas le temps d’en avertir M. Legault. Ce dernier en fut blessé. Il conclut que son ancienne comparse était devenue libérale parce que Philippe Couillard lui avait promis un ministère. Elle-même fille de ministre (son père fut responsable des Travaux publics sous Jean-Bertrand Aristide), Mme Anglade, vendredi à LCN, nia de manière vigoureuse, mais bien peu crédible, qu’il y ait une entente à ce sujet entre elle et M. Couillard.



L’opportunisme n’explique toutefois pas tout. Mme Anglade a indiqué — cette fois de manière crédible — que son départ était motivé par le rejet du virage nationaliste de M. Legault ; notamment ce pacte bancal avec les immigrants proposé en mars, qui comprenait un test d’identité. Et cela nous ramène à un problème fondamental : en 2011, M. Legault a fondé sa Coalition en décrétant la fin de la question nationale. Depuis, constamment assis entre deux chaises, il s’est trouvé contraint de se positionner un peu d’un côté (nationaliste), un peu de l’autre (fédéraliste). Mais cela semble provoquer une dé-coalition sans avenir.







Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->