Cette réflexion m'est inspirée par le beau texte de Mr Réjean
Labrie du 9 juin [« Qui devrait avoir droit de vote lors d'un éventuel
référendum »->http://www.vigile.net/Qui-devrait-avoir-droit-de-vote].
Le « pays » nous habite, c'est louable. Mais, ... il y a toujours un « mais
», des « mais » et des « si... », que je trouve parfois évitables. Un
conducteur qui fixe dans son esprit la destination et garde ses yeux rivés
sur les rétroviseurs, ne reculera pas mais n'arrivera pas non plus. Au
contraire, il fera inévitablement des accidents. Qu'en est-il des passagers
qui font de même ? Ils ne l'aideront pas.
Restreindre le droit référendaire ? Il est dans mon esprit totalement
légitime de poser des questions et d'orienter sa réflexion dans un sens
comme dans un autre. Et, contrairement aux aveugles qui crient au scandale
à l'évocation « du vote ethnique » référendaire, je trouve très utile et
indispensable de débattre librement et sincérement de cet autre aspect du
destin québécois.
Moi, je suis de ceux que Monsieur Labrie voit dans le miroir de droite de
son véhicule, soit les immigrants. Je suis Québécois (et donc Canadien), je
connais le Québec depuis 22 ans. Selon l'esprit de lois, je suis citoyen à
part entière, comme vous et sans lieu possible d'une quelconque
hierarchisation. Il ne peut y a avoir, de principe, plus québecois que
Québécois. C'est donc dire que toute considération basée sur la
discrimination des générations migratoires fait erreur d'évaluation tel le
miroir de droite.
Revenons au référendum du pays. Je préfère parler de « pays » que
d'indépendance ou de souveraité. On peut être souverain et indépendant tout
en demeurant Canadien. Et alors du pays et de la participation
référendaire. Je trouve, avec tous mes respects à Monsieur Parizeau,
simpliste et superficielle l'indexation de l'immigration récente. Pour au
moins quatre raisons : 1- ce ne sont pas seulement les nouveaux immigrants
qui voteraient contre le pays Québec. Et chaque vote compte. 2- Il y a des
« immigrants » du miroir de droite qui votent avec les immigrants des
anciennes générations de « nous ». Chaque vote comptant toujours, indexer
l'immigration dans cette lutte leur porte préjudice. Soyons donc conscients
de ça, et évitons les marchettes du mépris inutile. 3- Ceux qui votent oui,
non ou rien sont également Québécois. Et c'est avec cette diversité de
vues, de sensibilités que se font, se construisent des pays. 4- Le pays du
rêve de nombreux Québécois n'est pas un pays « mort » ou « statique ».
C'est, un pays vivant, un pays d'avenir. Qu'est-ce que l'avenir des nations
? Il ne faut pas se leurrer, la mondialisation économique aura précédé une
autre plus intelligente et plus intégrée, la mondialisation humaine.
L'immigration n'est plus un ruisseau qu'on peu dévier ou condamner, c'est
un fleuve navigable. C'est ca l'avenir des nations. Et chaque molécule
d'eau de ce fleuve compte. C'est fou d'y penser.
Et notre Québec dans cet autre « Saint-Laurent » ? Inutile et
contreproductif de vouloir séparer les eaux du fleuve aux
Iles-de-la-madeleine, entre celles de la Saint-maurice, de la
Saint-Francois, de la Richelieu, de la rivière des Ouataouais, etc.
Ensemble nous dessinerons le destin commun, et nos divergences de croyances
constituent une police de surveillance contre les inutiles et dangereux
excès de vitesse. Et c'est au fond un renforcement de conviction. Ce serait
plate si à Québec on n'attendait, évidemment dans un tout autre contexte,
que Charest.
Le pays d'un rêve, le Québec
La conduite dangereuse sur l'autoroute de la Souveraineté
Le vote ethnique dans le rétroviseur
Tribune libre 2010
François Munyabagisha79 articles
Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,
depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 juin 2010Même sophisme que le PQ et le Bloc qui ont dénaturé notre combat national en combat territorial. Comme si nous étions des sionistes qui désirent s'accaparer le territoire d'un autre.
Les Québécois ont défriché et construit ce pays, en 400 ans, et il leur appartient de droit si toutefois ils veulent bien SE donner LEUR souveraineté.
La NATION QUÉBÉCOISE doit se donner SA souveraineté.
Son territoire vient avec.
Archives de Vigile Répondre
13 juin 2010Nous ne sommes pas des immigrants; nous sommes ici depuis au moins 1608; nous ne devons rien à la couronne d'Angleterre et encore moins au Canada; nous avons refusé de prêter le serment du test; nous avons toujours refusé de prêter serment à la reine, sauf nos députés... et les nouveaux arrivants; et nous n'avons pas signé la constitution de 1982; nous sommes libres; en 1840, nous avons payé la dette du Haut-Canada (Ontario); nous payons amplement pour les services que nous recevons du fédéral parce que nous avons subventionné le blé de l'Ouest (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) pendant des décennies, ainsi que les chemins de fer dont nous n'avons pas profité; nous sommes les uniques fondateurs de ce pays quoi qu'en disent les tenants des deux peuples fondateurs.
Les Canadiens français, les Québécois de souche, les Inuits, les Indiens et les Métis sont les seuls peuples propriétaires du sol et qu'on a privé de leur liberté et de leurs droits. Tous les autres ne sont que des squatters, des locataires à qui nous faisons l'honneur d'habiter notre territoire.
Qu'on se le dise !
Archives de Vigile Répondre
13 juin 2010@Gilles Bousquet
On pourrait par exemple exiger d'être né au Québec. Ca excluerait de facto tous les immigrants et une partie des Anglos. Mais ca serait inclusif puisque ça comprendrait les Indiens et la majorité des Anglos nés ici. Au niveau international, ça tiendrait la route sans problème.
Évidemment, les Feds seraient contre et évoqueraient les deux autres référendums où tout le monde a voté, même les illégaux!
La réponse c'est que le portrait a beaucoup changé depuis 1980 où les immigrants ne faisaient que 5% du Québec. A 13% aujourd'hui, et peut-être 15% au prochain référendum, le vote immigrant pèse maintenant trop lourd pour lui laisser décider de l'avenir de notre peuple
Évidemment, pour tenir pareil discours, faut un minimum de couilles. J'en vois ni au PQ, ni au Bloc.
Gilles Bousquet Répondre
12 juin 2010M. Robert Chevalier de Beauchesne écrit : «Puis est advenu le PQ, qui a graduellement, par étapes, par défaites successives, tué la jeune assurance des années 1960. Il nous a replacés dans une logique d’aliénation coloniale, une aliénation plus grande encore où ne pouvons plus espérer disposer du Québec qu’à la condition expresse d’obtenir le concours et l’accord des Anglophones ou de vous-mêmes et ce, pour tout, pas seulement en ce qui concerne la souveraineté.»
Comment-est-ce qu on peut faire la souveraineté du Québec en excluant le vote des Anglophones et des immigrés ? Par des tests de connaissance du français ? Et ceux qui ont un père francophone et une mère anglophone et les immigrés depuis 3 générations qui parlent le français, bien, mal et moyennement mal ? etc.
Archives de Vigile Répondre
12 juin 2010Monsieur Munyabagisha,
Vous ne saisissez pas la réalité historique et sociale de votre pays d’adoption. Les Canadiens-Français n’y sont pas des «immigrants des anciennes générations», ils en sont les fondateurs, les natifs, le principe premier, la raison d’être. Ils forment une nation à part, mais une nation encore dépourvue d’un État national. Du fait de la Conquête et de leur relative faiblesse numérique, ils ont cru longtemps qu’ils ne pouvaient espérer avoir un État à eux seuls, et ils se sont investis dans une quête d’indépendance pour un Canada uni mais bilingue et binational. Lorsqu’ils se sont rendus compte que, malgré tous leurs efforts, cela les menait à leur perte, ils se sont tournés plus résolument vers le Québec. Faire d’un Québec indépendant, l’État national des Canadiens-Français était le but des Laurentiens, du RIN, du PR, des RN; faire reconnaître le Québec, indépendant ou non, l’État national des Canadiens-Français était aussi le but de l’Union nationale de Daniel Johnson père. C’est-là l’idée qui domine les années 1960 et qui en explique la ferveur et l’enthousiasme populaire. Puis est advenu le PQ, qui a graduellement, par étapes, par défaites successives, tué la jeune assurance des années 1960. Il nous a replacés dans une logique d’aliénation coloniale, une aliénation plus grande encore où ne pouvons plus espérer disposer du Québec qu’à la condition expresse d’obtenir le concours et l’accord des Anglophones ou de vous-mêmes et ce, pour tout, pas seulement en ce qui concerne la souveraineté. C’est ça le Québec actuel, pluraliste par essence. Vous êtes donc, en ce sens, plus Québécois que je puis l’être, car désormais c’est vous et tous les immigrants de première génération qui constituez le fondement de ce Québec pluraliste. Pouvez-vous comprendre que cela puisse être pour moi un incroyable non-sens, une injustice manifeste faite à l’égard des Canadiens-Français?
RCdB
Archives de Vigile Répondre
12 juin 2010Laissons faire les mirroirs de gauche ou de droite ou le rétroviseur qui voit en arrière.
Regardons plutôt au travers du pare-brise qui nous montre davantage ce qui s'en vient.
En fait, la majorité des immigrants en ont rien à foutre du Québec, car ce n'est pas leur culture et ils ont parfaitement raison.
La grande majorité des immigrants sont en premier "Canadian" et ensuite "Poisson" dans l'horoscope ou "Poule" ascendant "Canard" dans l'horoscope chinois et finalement, s'il reste de la place, ils seront peut-être "Québécois", non pas pour défendre la langue et la culture français, mais bien pour profiter des services gratuits partout sur cette belle terre d'accueil insignifiante qu'est le Québec de plus en plus pauvre et incapable de gérer lui-même son taux de natalité.
Ça me fait rirer de voir des gens qui ne connaissent rien à l'identité québécoise, sa langue, sa culture, son histoire et d'essayer de nous convaicre de la beauté du multiculturalisme qui est une stratégie parfaitement antinationale contre le Québec.
Pour n'importe quel immigrant, ses intérêts sont avant tout monétaires et il esaiera donc de caonvaincre les Québécois d'être de pauvre petits soumis à la doctrine régressive de la tolérance à tout ce qui le détruit et l'assimile en douceur pour en faire de lui aussi, éventuellement, un simple immigrant sur son propre territoire!
Il ne faut surtout pas accuser les minorités du présent qui seront les majorités du futur...
Il n'y a qu'un responsable de ce désastre et vous savez qui?
Archives de Vigile Répondre
12 juin 2010« L’immigration n’est plus un ruisseau qu’on peu dévier ou condamner, c’est un fleuve navigable. C’est ca l’avenir des nations. »
Vous préférez parler de « pays » plutôt que d’indépendance et de souveraineté ? Fort bien.
Le pays c’est Nous. Vous en faites partie. Ce sont les gens, le pays, le monde ordinaire. Le « pays », ce n’est pas une idée. Nous ne sommes pas une idée. Ni vous non plus vous n’êtes pas une idée.
Mais penser qu’un peuple aussi peu nombreux que Nous, vous inclus, pourrait naviguer sur un fleuve à propos duquel il n’a rien à dire, ce n’est pas la meilleure idée que Nous pourrions avoir.
Nous n’avons pas besoin—BESOIN—d’immigration. D’ailleurs, nul peuple nulle part n’a ce « besoin ».
Ceux qui proclament un tel « besoin », se réclament bien davantage d’une idée que de la réalité, fut-elle citoyenne et à la manière de Q.S. C’est de ça en partie dont on parle à propos de la déréalisation et de la dénationalisation du Québec.
Il y a sans doute très peu de pays, au sens d’état, qui ont des programmes d’immigration. Certains pourraient même avoir des quasi-politiques d’émigration, le Mexique par exemple. On pourra me corriger. Mais tous les pays souverains ont des politiques quant à la citoyenneté de leurs ressortissants.
Il se trouve qu’ici, au Québec, parmi Nous, vous inclus dans le Nous si vous le voulez, Nous n’avons pas de politique sur la citoyenneté québécoise, mais on Nous afflige d’une politique d’immigration que Nous payons, et dont pourtant Nous n’avons pas plus besoin qu’aucun autre peuple. Nous ne sommes pas nombreux. Wake up.
Archives de Vigile Répondre
12 juin 2010Nous vivons une période inusitée de l'histoire. Le remplacement ethnique. Les Québécois vivent une mise en minorité programmée sur leur territoire par une immigration massive impossible à intégrer. La population invitée à venir nous remplacer est multi ethnique, accorde massivement son allégeance au Canada et prête serment à Reine.
Je pense que toute personne qui a prêté serment à la Reine ne devrait pas avoir droit de vote au Québec et encore moins au cours d'un éventuel référendum. Les immigrants ne peuvent être objectifs dans cette lutte de 250 ans car ils ont obtenu des avantages personnels en échange d'un serment à la Reine.
GV
Archives de Vigile Répondre
11 juin 2010Heureux de voir que vous voulez parler de vote ethnique parce que bien des péquistes ne veulent rien savoir. Question taboue (après 22 ans vous devez connaitre tous nos tabous?)
J'ignore de quel pays vous venez, mais imaginons que vous venez du Rwuanda. Imaginons que vous êtes Hutu, fortement majoritaires sur votre territoire, mais historiquement dominés par la minorité Tutsie depuis 250 ans.
Imaginons qu'au cours des 50 ans dernières années, vous avez entrepris un long et démocratique processus de libération nationale pour donner enfin un pays au peuple hutu. Après tout, vous habitez le territoire depuis 400 ans et vous formez 80% de la population du pays.
Un jour, en 1995, 60% des Hutus votent pour l'indépendance nationale. Mais votre majorité est renversée de justesse parce non seulement que presque tous les Tutsies ont voté contre, mais aussi parce que des gens, venus des 4 coins du monde (pour votre bien-être qu'on vous raconte sans cesse), du Vietnam au Salvador, et de la Russie au Chili, ont voté contre vous à 92% au point de faire la différence au final.
Des Blancs, des Asiatiques, des gens de partout, sans gêne aucune, ont voté contre vous. Des gens, que vous croisez tous les jours, des voisins, des collègues de travail, voire des parents et des amis, que vous croyez de votre bord, vous ont poignardé dans le dos. Vous réagiriez comment?
Vous allez me répondre la classique: oui mais 40% des Québécois ont voté contre, pourquoi toujours blâmer les immigrants?
C'est vrai que 40% des Québécois nous ont fait dans les mains, mais c'est pas pareil. Le débat existe ici depuis 50 ans et une partie de notre peuple sera toujours contre. Sont contre parce qu'ils ont la chienne. Sont contre parce qu'ils sont colonisés. Sont contre parce que leur fille travaille à Ottawa et ils ont peur qu'elle perdre sa job. Sont contre qu'ils sont vieux, sous-scolarisés et pensent qu'ils vont perdre leur pension de vieillesse qui vient d'Ottawa. Sont contre parce qu'ils aiment le Canada et les Rocheuses. Sont contre parce qu'ils n'aiment pas Lucien ou Pauline. Sont contre parce qu'ils n'aiment pas les syndicats. Sont contre pour 56 raisons. Rien à voir avec 92% des immigrants qui ont choisi librement de venir vivre ici et qui nous ont poignardés à 92%.
Alors vous réagiriez comment, vous?
Archives de Vigile Répondre
11 juin 2010Citoyen canadien, pas québécois. Vous êtes assujeti à la constitution canadienne.
Il y a forcément une hierarchisation puisqu'il y en a une entre cette constitution et le pouvoir de l'État québécois.
La nation québécoise est, pour le moment, strictement ethnique.