Bien peu ont été étonnés de l’hostilité manifestée contre le Québec dans les médias canadiens-anglais à l’annonce par le premier ministre Legault de son intention de doter le Québec d’une constitution québécoise. Cela donne à plusieurs un prétexte pour manifester une fois de plus leur hostilité au Québec et aux Québécois sans trop avoir à se soucier des faits.
S’ils s’étaient donné la peine de vérifier, ils auraient appris facilement que la Colombie-Britannique a une telle constitution depuis déjà 25 ans : la Constitution Act, RSBC 1996, c. 66. (Bien entendu, cette loi constitutionnelle n’est pas bilingue et elle n’a pas de titre officiel en français.)
Et Justin Trudeau, à l’annonce du projet de M. Legault, s’est empressé de déclarer qu’il allait protéger les droits traditionnels de la minorité anglophone. Il voudra sans doute avoir le même empressement pour les droits des francophones de Colombie-Britannique dont ni l’existence ni la langue ne sont même mentionnées dans la loi constitutionnelle de la Colombie-Britannique.
Cela n’empêche pas cette loi constitutionnelle de détailler tout le fonctionnement de l’administration provinciale jusques et y compris l’utilisation des voitures de fonction par les ministres. Mais
les droits des francophones de « BC », nenni. M. Trudeau voudra sans doute s’en occuper dans un noble souci de justice et d’égalité et afin de s’assurer quelques votes de ces nouveaux amis.
Et les contempteurs de François Legault dans les médias anglophones voudront sans doute se procurer un exemplaire de cette loi vieille d’un quart de siècle qu’ils pourront lire d’autant plus facilement qu’il n’existe pas de version française.