De toute évidence, le projet de François Legault d’instaurer une contribution santé aux non-vaccinés fait couler beaucoup d’encre par les temps qui courent, certains manifestant leur approbation à une telle mesure, d’autres y voyant une entorse flagrante à l’éthique.
En ce qui me concerne, il m’apparaît pertinent de placer cette question dans le contexte des mesures sanitaires. Or, la contribution santé est-elle une mesure sanitaire destinée à freiner la propagation du variant Omicron au même titre que le port du masque, la distanciation physique ou le lavage des mains? De toute évidence, la réponse est non. Et, de surcroît, en instaurant une contribution santé aux non-vaccinés, le premier ministre François Legault ne s’apprête-t-il pas à ouvrir pour une première fois une brèche importante dans la gratuité universelle de notre système de santé ?
Dans cette foulée, à la question d’un journaliste au directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, lors d’un point de presse le 27 janvier sur son opinion concernant le bien-fondé d’une contribution santé aux personnes non-vaccinées, a répondu que cette mesure en était une économique et qu’il n’était donc pas de son ressort d’y répondre, une façon de dire qu’une telle mesure n’est pas du domaine de la santé publique.
Enfin, j’ajouterais qu’une telle contribution financière est porteuse de discrimination envers les personnes à faible revenu par rapport aux mieux nantis qui, sans l’ombre d’un doute, ne souffriraient pas d’une telle contribution financière… Bref, la contribution santé ne tient définitivement pas la route!
Le troisième lien est-il une priorité?
Un sondage réalisé auprès de résidents de la Capitale-Nationale, de la ville de Lévis et de la circonscription de Bellechasse, sur la Rive-Sud par la firme Mainstreet en juin 2021 et commandé par la Coalition avenir Québec (CAQ) conférait 60 % d’appui en faveur d’un 3e lien sous-fluvial entre Québec et Lévis, incluant une voie réservée pour les autobus électriques.
Or, aujourd’hui, certaines voix s’élèvent eu égard à la priorité d’un tel projet, à savoir la pertinence d’être considéré comme plus important que tout autre projet. Force est de constater que certains secteurs de la société, notamment la santé et l’éducation, souffrent de carences qui, selon moi, sont prioritaires à la construction d’un tunnel de quelque 10 milliards $.
On entend depuis des décennies que notre système de santé craque de partout et que plusieurs de nos écoles sont en décrépitude. C’est sans compter la pénurie flagrante de personnel en santé et en éducation à laquelle la pandémie nous a confrontés implacablement depuis presque deux ans.
Avec une somme aussi astronomique, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pourrait, entre autres, améliorer les conditions de travail du personnel infirmier et, de ce fait, attirer davantage de candidats au baccalauréat en sciences infirmières. De plus, il ne fait aucun doute que le projet de « refondation » du MSSS avancé par le gouvernement nécessitera des investissements substantiels.
En ce qui a trait à l’éducation, la construction de nouvelles écoles répondant aux besoins du milieu actuel devrait voir le jour pour le plus grand bien des jeunes du Québec. À court terme, il serait plus que temps que les élèves et les enseignants puissent évoluer dans un milieu où la qualité de l’air répond aux critères de la santé publique.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
Normand Bélair Répondre
31 janvier 2022C'est inacceptable comme mesure!