Sakher Abou El-Oun - La flottille internationale acheminant des centaines de militants pro-palestiniens et de l'aide pour Gaza a finalement appareillé dimanche pour le territoire palestinien, au risque d'une confrontation avec la marine israélienne, bien déterminée à l'intercepter.
Les bateaux, au nombre de six selon les organisateurs, qui veulent briser le blocus de la bande de Gaza par Israël, sont partis en milieu d'après-midi pour leur destination finale, a déclaré à l'AFP Houwayda Arraf, présidente du mouvement Free Gaza, jointe au téléphone par l'AFP.
«Israël bloque une zone à environ 20 milles nautiques de la côte de Gaza et nous comptons atteindre cette zone en fin de matinée ou en début d'après-midi (lundi)», a ajouté Mme Arraf.
Le convoi naval humanitaire devrait d'abord faire une halte à la limite des eaux internationales avant de tenter de parvenir au but lundi matin, a affirmé à Gaza le président du Comité pour la levée du blocus, le député palestinien indépendant Jamal al-Khoudari.
La traversée se déroulera «en deux étapes: ils s'arrêteront d'abord dans les eaux internationales à 30 milles nautiques des eaux territoriales (de Gaza), puis demain (lundi) à l'aube, ils se dirigeront vers les côtes de Gaza», a-t-il expliqué.
M. Khoudari a exhorté la communauté internationale à protéger la flottille contre les menaces d'interception israéliennes.
Plusieurs navires de guerre israéliens étaient déployés au large de la bande de Gaza, a constaté un photographe de l'AFP.
«Il s'agit d'une provocation visant à délégitimer Israël», a accusé le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon.
La marine israélienne a l'intention d'empêcher, de force si nécessaire, la flottille de s'approcher des côtes de la bande de Gaza, soumise par Israël à un blocus strict --sauf pour les produits de première nécessité-- depuis la prise de contrôle du territoire par le mouvement islamiste Hamas en juin 2007.
Si les bateaux refusent de rebrousser chemin, Israël prévoit de les arraisonner et les diriger vers le port israélien d'Ashdod, dans le sud du pays, avant d'interpeller les militants et de les renvoyer dans leur pays, comme il l'a déjà fait par le passé lors d'opérations similaires.
Selon le site économique israélien Globes, la facture de la confrontation pourrait coûter à Israël des dizaines de millions de dollars notamment en frais de détention et d'expulsion des activistes et d'arraisonnement de la flottille.
Malgré cette menace d'intervention, les préparatifs se poursuivaient à Gaza pour accueillir la «flottille de la liberté», qui transporte 700 militants et sympathisants de la cause palestinienne, dont des parlementaires européens.
Des barques de pêche gazaouies, ornées de drapeaux palestiniens, grecs, irlandais, suédois et turcs - les pays représentés dans la flottille - ont pris la mer pour aller à la rencontre du convoi.
Des manifestants ont lâché de dizaines de ballons auxquels étaient attachés des photos d'enfants tués lors de la dévastatrice offensive israélienne contre la bande de Gaza pendant l'hiver 2008-2009.
L'aide de 10 000 tonnes consiste notamment en 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants électriques ainsi que de l'équipement médical, selon les organisateurs.
Cinq débarquements similaires ont réussi et trois ont échoué depuis la première opération de ce type en août 2008, selon le mouvement Free Gaza, qui n'en avait jamais organisé jusqu'à présent d'une telle ampleur.
Israël, qui a évacué unilatéralement la bande de Gaza en 2005, se réserve le droit d'en contrôler les frontières terrestres, aériennes et maritimes, à l'exclusion de Rafah, dans le sud du territoire, limitrophe de l'Egypte.
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