La Grande Pause

Les livres d’Histoire vont sûrement nommer cette période « La Grande Pause », car ce gouvernement se fait champion des non-projets, des non-réalisations.

Corruption libérale - le PLQ en perte de légitimité - cynisme politique croissant

Aujourd’hui, 24 mars, on vient d’annoncer la fin des discussions autour de l’achat, par Hydro-Québec, de NB Power. Qui s’en étonne? Le propos, ici, n’est pas de défendre l’idée ou de la condamner. La question qui se pose est plutôt: «Mais qu’est-ce qu’a réalisé ce gouvernement depuis sa première élection?»
Après la mort de Duplessis, le Québec a connu une période de changements rapides et rafraîchissants. C’était la fin de la Grande Noirceur et La Révolution tranquille qui s’en suivit fit du Québec une nation où tous les espoirs étaient permis. Les grands projets hydro-électriques, l’Expo 67, les Jeux Olympiques de Montréal, quelle époque. Fort de ces réussites, le Québécois se demanda s’il voulait essayer de bâtir une nation souveraine. «Pas prêt» a-t-il répondu.
La Déprime Post-référendaire fut une période plus tranquille que révolutionnaire. Rondes de négociations fédérales, crise d’Oka, etc. On posa la question 2 autres fois, sous deux formes différentes: en 1992, «on reste tu? - NON», en 1995, «on se sépare-tu? - PRESQUE» avec moins de 1% de différence entre les deux options.
Après la défaite crève-coeur du référendum volé de 1995, un grand malaise s’est installé chez le Québécois. Malaise ravivé par nos deux «grands prêtres», Bouchard et Taylor, qui nous ont fait sentir comme des petits tas de fumiers. Et la grande mascarade des médias qui prenaient un malin plaisir à nous mettre le nez dedans, tous les soirs de cette «grosse commission» (dans le sens de...).
Le Québécois, donc, a été blessé dans ses rêves, son identité, ses valeurs, son image, etc. Aller lui parler d’un prochain référendum, d’un Québec souverain et solidaire, n’était pas la meilleure stratégie de la part du PQ. La peur d’un autre échec est encore trop vive. Avant de rêver, il faut se lécher les plaies, prendre le temps de cicatriser, etc.
Voilà peut-être pourquoi le Parti de Jean Charest est élu depuis 3 élections. C’est le parti du NON, du non-rêve, le parti de la platitude, le parti des hommes d’affaires qui, pendant que le bon peuple lèche ses plaies, eux, se graissent les pattes. Des petits projets entre amis du parti. Rentable pour eux, n’offrant rien pour nous. Aucune vision.
Le bon peuple est frappé de stupeur, «stone», hypnotisé, immobile: «Tu dors, tes paupières et tes impôts sont lourds, lourds, lourds...» Il a choisi la pilule rouge, plutôt que la bleue.
Puis, Jean Charest, Patapouf Ier, le maître d’un circus illusionnis (ou le Parti qui tourne en rond) se met à nous faire voir des éléphants roses. Depuis sa première élection, ce gouvernement a proposé de grands projets, sans queue ni tête, disons-le. Qu’on se souvienne de la centrale au gaz du Suroît, du parc du Mont-Orford, du projet de Casino au centre-ville, du CHUM, de la 30, du Plan Grand-Nord, du refus d’une commission d’enquête sur le monde construction, et maintenant, de cette transaction avortée avec le Nouveau-Brunswick. Tous des projets imaginaires, qui n’ont jamais existé que sur papier. Aucun de ces projets n’a eu réellement de chance de se réaliser! Ils ne sont que de la poudre aux yeux. Le Plan Grand Nord......
Et le Circus continue, on envoie même des clowns dans les centres pour personnes âgées, avec, à la boutonnière une Marguerite qui nous lance de l’eau au visage. On fait apparaître de nouveaux impôts sortis de chapeaux comme la SAAQ, Hydro-Québec, etc. Les clowns ne sont pas tous bénévoles...
Les livres d’Histoire vont sûrement nommer cette période «La Grande Pause», car ce gouvernement se fait champion des non-projets, des non-réalisations. À moins qu’on parle de l’ère «Bobby Fisher»... celle des échecs. Reste à savoir si le Québec a fini de regarder ses bobos, s’il est prêt à passer à la prochaine étape, pour paraphraser les Cyniques, s’il est prêt à mettre un «frein à l’immobilisme!»
Un jour, le Québécois va se réveiller, en espérant qu’il n’attende pas celui qui pourrait lui dire «au compte de 3, tu te réveilleras, 1,2,3....»(claquement de doigts).
Jean-Frédéric Frappier

St-Isidore-de-Clifton


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2010

    J'aime bien votre texte. Il est vrai en grande partie. Là où je ne suis pas d'accord c'est quand vous parlez d'immobilisme. En apparence c'est vrai mais en réalité, toutes ses actions se sont faites en catimini, tout est caché. Sous ses apparences inertes politiquement, il ronge, dans les sous-sol, les fondations du Québec. Celui-ci est en voie de tomber sur ses assises, c'est la première fois qu'il fait un coup d'éclat....et quel coup d'éclat que ce budget.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    Nul doute dans mon esprit qu'un homme politique d'aussi petite envergure ne devrait tenir les rênes d'un État aussi important que celui du Québec. Depuis 2003, on ne peut que cesser de se remémorer les épisodes pathétiques du sauveur , de l'envoyé, du messie venu d'Ottawa! Blague à part, les gouvernements successifs de M. Charest ont été tour à tour des administrations qui, comme vous l'énoncez, n'ont pas un palmarès digne de mention. Ceci étant dit et mettant la partisanerie de côté, est-ce que le bilan peu reluisant du PLQ depuis 7 ans étonne vraiment l'électorat moyen? Est-il aussi surprenant de constater que le PLQ soit aussi vide et sans saveur?! À mon avis, le trop grand manque d'intérêt des citoyens pour la chose politique et je dirais même la trop grande ignorance des enjeux touchant à la vie politique de la part d'une grande partie de la population du Québec rende possible l'élection de ce genre de gouvernement. Un gouvernement sans vitalité, sans projet collectif, dirigé par l'argent, qui se fait élire pour la simple raison qu'il ne fait rien de déreangeant, qu'il permet aux Québécois de ne se poser aucune question et qui de ce fait, poursuit le long chemin tranquille de ce petit peuple peureux et sans ambition.