Société

La langue, outil de communication

Tribune libre

 




Selon Descartes, le langage, faculté propre à l’homme, se développe sous la forme de langues diverses, selon les peuples et les civilisations. Une langue permet aux membres d’une même communauté linguistique d’exprimer leurs pensées et les échanger Elle est essentiellement un outil de communication.

Établir le canal de communication

Combien de fois vous-est-il arrivé de parler à quelqu’un et d’avoir l’impression qu’il ne vous écoute pas du tout? Mais que s’est-il donc passé? La réponse est toute simple, vous n’avez pas établi le canal de communication entre vous et votre interlocuteur.

Partons, si vous me le permettez, d’exemples concrets que j’ai été appelé à vivre tout au cours de ma carrière d’enseignant. Lorsque les élèves arrivaient de la récréation pendant laquelle ils avaient complètement décroché du cadre scolaire [et c’est tout à fait normal, voire très sain], je savais très bien que je ne pouvais pas obtenir en un claquement de doigts leur attention sur-le-champ. Il me fallait leur laisser le temps de se reconnecter à mon contenu de cours.

Une situation similaire se produisait régulièrement lors de la dernière période de cours de la journée pendant laquelle il aurait été utopique d’aborder les règles d’accord des participes passés conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». Je choisissais dans ces circonstances de leur offrir notamment une période de lecture ou de libre écriture.

La clarté, pierre angulaire de la communication

Communiquer, c’est l’action, pour un émetteur, d’entrer en relation avec un récepteur de façon verbale ou non-verbale. La langue incarne l’outil privilégié pour communiquer verbalement ses pensées et les échanger.

En conséquence, il est essentiel de faire preuve de clarté au moment d’exprimer ses pensées si on désire être compris par le récepteur, d’où la nécessité de bien connaître les mécanismes syntaxiques qui régissent la structure de la phrase française. Ainsi, si vous débutez votre message par « Il était magnifique… », le récepteur ne pourra savoir à quoi vous référez et, de ce fait, votre intention demeure complètement floue et vous n’atteignez pas votre cible, à savoir lui communiquer un message. En revanche, si vous abordez votre interlocuteur en lui disant que « le spectacle que je suis allé voir hier soir était magnifique », votre objectif, à savoir la communication est atteinte en ajoutant tout simplement des mots qui viennent ajouter de la clarté et de la précision à votre message.

Éviter les termes trop complexes

Il nous arrive parfois de rencontrer des personnes qui excellent dans l’art d’étaler leur « culture » lorsqu’ils s’adressent à vous dans l’intention souvent d’épater la « galerie ». À cet effet, un de mes anciens profs nous faisaient remarquer que pour certaines personnes , la culture était comme de la confiture, moins on en a, plus on l’étend… En réalité, comment voulez-vous échanger avec quelqu’un qui se gargarise de mots alambiqués?

En guise de réflexion sur la beauté dans la simplicité, je vous soumets ce quatrain tiré de la très belle chanson d’Yves Duteil intitulée Les gens sans importance : « Ce sont des gens sans importance/ Et qui parfois ne disent rien/ Mais qui sont là par leur silence/ Quand ils sont loin ».

Le dialogue, véhicule d’enrichissement

Le dialogue, et je vous parle ici du « vrai » dialogue entre deux personnes, et non pas du charabia que l’on retrouve sur les médias sociaux, nous permet de créer une belle complicité entre deux personnes qui débouche sur un échange propice à créer un climat de confiance. Aussi, est-il opportun de le soigner et le peaufiner pour qu’il contribue à créer un véritable enrichissement chez les interlocuteurs.


Henri Marineau, un fidèle fervent de la langue comme outil de communication, Québec

 


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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