Il y a trois ans, Pauline Marois est devenue chef du Parti québécois. Après des premiers mois difficiles et de nombreux sondages défavorables, Mme Marois maîtrise aujourd'hui de main de maître cette formation politique qu'on a longtemps pensée indomptable.
Sous sa direction, le Parti québécois a mis de côté l'embarrassante obsession du calendrier référendaire. Le projet de programme publié il y a quelques jours, encore très porté sur l'intervention de l'État, a quand même pris un virage favorable à la création de la «richesse», un mot qu'on n'aurait pas imaginé lire dans un document péquiste. La «proposition principale» soumise aux militants aborde de front la nécessité de «débureaucratiser» la machine gouvernementale. Enfin, le parti a exclu des instances le turbulent groupuscule SPQ libre, créé sous Bernard Landry, et qu'André Boisclair n'avait pas osé expulser.
Tous ces changements ont été faits sans déchirements. Même une sortie de Jacques Parizeau, publiée le matin d'un conseil national samedi dernier, n'a pas provoqué de vagues. Comment Mme Marois a-t-elle pu asseoir son autorité tranquille sur le Parti québécois, là où ces prédécesseurs, sauf peut-être M. Parizeau, n'y étaient pas parvenus?
Le contexte aide, évidemment. Les indépendantistes plus pressés ne peuvent faire abstraction du peu d'enthousiasme que suscite l'«option» ces temps-ci. La grande impopularité du gouvernement Charest, et donc la perspective d'une victoire électorale dans trois ans, favorise la discipline.
Toutefois, il y a surtout la manière Marois. Son approche particulière de la politique, on avait déjà pu l'apprécier lorsqu'elle était à la tête des ministères de l'Éducation et de la Santé. Cette façon de faire est fondée sur la consultation authentique. Mme Marois écoute pour vrai, pas pour la forme. Elle s'assure que tout le monde a voix au chapitre, pas seulement les membres de sa garde rapprochée. Les tours de table terminés, elle décide, en prenant bien soin de donner ses raisons et de rallier les gens. Au PQ comme ailleurs, on vante son humanité.
Avec le temps, Mme Marois est devenue plus incisive dans son rôle de chef de l'opposition officielle, allant jusqu'à mettre en cause l'intégrité personnelle du premier ministre. Ce faisant, elle a contribué à la détérioration du climat à l'Assemblée nationale. Dommage... Ce côté d'elle tranche avec le leadership intelligent et respectueux dont elle a fait preuve à l'intérieur de son parti.
Nous continuons bien sûr d'être en profond désaccord avec l'option fondamentale du Parti québécois. La stratégie d'affrontement avec le gouvernement fédéral annoncée dans le projet de programme péquiste nous apparaît être une recette pour d'interminables et stériles chicanes.
Ces réserves faites, il faut reconnaître que Pauline Marois offre depuis quelques mois une performance solide qui lui méritera sans doute le respect d'une part croissante de la population.
La manière Marois
Grossir la menace péquiste contribue à ramener les libéraux au bercail du PLQ, malgré la gang de crapules qui s'y logent. Alors, pour réussir dans cette stratégie, Pratte flatte, Pratte beurre épais, Pratte se dépasse dans la flagornerie... De toutes façons, a-t-il le choix: mieux vaut flatter Marois que défendre Charest!
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
Cliquer ici pour plus d'information
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé