La pensée unique

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Le multiculturalisme a triomphé dans la gauche syndicale : c'est la trudeauisation totale des esprits


J’étais sidéré de lire à la une du Devoir que la professeure Nadia El-Mabrouk avait été rayée de la liste des conférenciers d’un colloque organisé par l’Alliance des professeurs de Montréal, suite à la décision du conseil des délégués du syndicat. Il est pour le moins troublant qu’une organisation syndicale s’impose la censure dans un évènement qui a pour but d’élargir la réflexion sur divers sujets professionnels ou sociaux.


La professeure El-Mabrouk s’est fait remarquer pour ses positions sur la laïcité, ses critiques sur le port de signes religieux dans le secteur public et ses objections tranchantes sur le cours éthique et culture religieuse. Partisane d’une laïcité fermée, la professeure est effectivement en collision avec les positions officielles de l’Alliance et de la FAE. Il faut toutefois rappelé qu’au moment de la présentation de la charte sur la laïcité du Parti québécois, les membres de la FAE s’étaient plutôt montré favorables à celle-ci dans une consultation mais que leur point de vue n’avait pas été retenu par les instances nationales ce qui avait mené à l’expression de quelques frustrations dans les médias à l’époque.


À la décharge de la présidente de l’Alliance et de son conseil d’administration, il faut tout de même retenir que ceux-ci souhaitaient la venue de la conférencière et que leur décision fut renversée par les délégués avec une proposition présentée à la dernière minute. Pour avoir déjà subi l’épreuve, je comprends que lorsque le débat dérape, il est bien difficile d’y ramener un peu de bon sens et s’éviter d’avoir l’air de radicaux en contradiction avec les prétentions syndicales sur le droit de s’exprimer. Les syndicats sont généralement d’ardents défenseurs du droit au débat démocratique, mais dans ce cas-ci, les délégués de l’Alliance des professeurs renvoient l’image de l’intolérance aux points de vues qui se distinguent du leur.


Nous entrons un plus chaque jour dans un monde devenu intolérant et où les menaces fourmillent sur les réseaux sociaux jusqu’à souhaiter la mort à certains individus. Le constat devient cependant encore plus troublant quand ce sont des organismes de défense des droits qui manifestent leur intolérance aux idées qui ne cadrent pas avec leur pensée.


Le message lancé par les délégués de l’Alliance ne marque pas une ouverture au dialogue social mais rappelle plutôt notre passé jansénisme où hors de l’Église il n’y avait point de salut. Honnis soient tous ceux qui ne partagent pas leur vérité!