Il n’y a pas que Justin Trudeau qui fait acteur dans son rôle de premier ministre. La ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, est aussi douée dans un rôle de composition.
La ministre a déposé son projet de loi pour moderniser celle sur les langues officielles adoptée en 1969. Elle claironne qu’elle veut lui donner plus de mordant en donnant des pouvoirs supplémentaires au commissaire aux langues.
En examinant le projet, on doute toutefois que sa contribution renforce la place du français dans les institutions fédérales et les entreprises sous cette juridiction.
Difficile de mordre avec des dents de plâtre !
« Show » de boucane
Des moyens costauds, comme l’extension de la loi 101 aux fonctionnaires fédéraux et à toutes les entreprises œuvrant sur le territoire québécois, ne sont pas dans ses cartons.
En réalité, cette modernisation accentue la tendance au bilinguisme pour le Québec. Elle entraînera le déclin du français encore plus crûment avec les nouveaux seuils d’immigration que le gouvernement Trudeau veut imposer.
Dans le Canada du multiculturalisme, le Québec ne peut pas compter sur Ottawa pour préserver et promouvoir le développement de la langue française.
Justin Trudeau ne s’est pas gêné pour nommer une gouverneure générale qui ne peut s’exprimer en français. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, est un unilingue anglophone dans la seule province officiellement bilingue au Canada. On tergiverse encore sur l’obligation du bilinguisme pour les juges à la Cour suprême.
Dans la plupart des pays qui ont plusieurs langues officielles, celle parlée par une majorité de locuteurs du pays est celle qui domine et qui entraîne les transferts linguistiques. C’est le cas au Canada !
Bien que d’origine francophone, la ministre Petitpas Taylor pousse la bouffonnerie jusqu’à placer l’anglais avant le français dans ses langues préférées sur sa page de présentation de la Chambre des communes.
Il serait facile de croire qu’elle a ajouté le nom de son conjoint au sien pour incarner ce bilinguisme à sens unique !
Qui te sauvera
L’usage du français dans la vie de tous les jours est en déclin partout au Canada quoi qu’en disent certains propagandistes du multiculturalisme.
Malgré l’indignation provoquée par quelques évènements survenus dans les derniers mois, la réponse des politiciens pour promouvoir l’usage de la langue française demeure des plus timorées.
On ne saurait compter sur Justin Trudeau ou François Legault pour construire un rempart solide. Encore moins sur un Jean Charest chef du PCC. Ce dernier a fait une croix sur le progressisme conservateur pour rallier la droite de l’Ouest, peu chaleureuse au fait français.
Quant aux partis d’opposition fédéral et provincial, les défenses demeurent fragiles pour freiner l’anglicisation. Le BQ et le PQ restent les meilleurs défenseurs, mais aux pouvoirs limités dans la conjoncture actuelle.
La disparition tranquille de la nation québécoise est programmée depuis longtemps. Claude Gauthier chantait : « Je suis Québec mort ou vivant. » Que choisirons-nous ?