C’était donc pour rien, ou plutôt rien de précis, ce voyage du maire de Québec en Pologne. À l'évidence, davantage personnel que politique.
Si on distingue l’homme de la fonction, qu’on soustrait Régis du maire Labeaume, la réprimande est obligée.
Pas de festival de la compassion. Pas de sentimentalisme rose bonbon. Pas de bine sur l’épaule...
Dans une société capable de critiquer et d’assumer la critique, on doit pouvoir entendre autre chose que les hululements polis des chouettes et des hiboux.
Force est d'admettre que ce trip du maire en Pologne n’a pas plus de sens que ceux de l’ex pédégé du Salon du Livre de Québec au Bénin.
En Afrique, «pour la littérature ostie!», s’exclamait dans l’oreille des curieux l'éternel fonctionnaire Philippe Sauvageau, 79 ans, remboursé aller-retour, sur la 20 ou la 40, au guichet automatique des bureaucrates...
Pourtant, comme on dit à la télé, au niveau du Bénin, on se souvient moins de lui que de son per diem.
Rien à foutre de la promotion de la «littérature ostie!»; on n’y croit pas une seconde, calvaire!
Pas plus qu’à ce roman municipalo-policier polonais, joué à Cracovie...
Il y avait au départ un faux complot des Autrichiens voulant chaparder un siège social insignifiant, une chaise berçante, une rallonge budgétaire héritée des années L’Allier.
On y a cru au départ, eh oui, on est comme ça, nous : naïfs, bonnasses, épais dans l’plus mince.
Ce n’était malheureusement qu’une «fake news» du plus pur jus. John Le Carré n’aurait pu faire mieux avec George Smiley dans le rôle du premier magistrat...
En passant, la journaliste Stéphanie Martin mérite tout notre respect pour avoir fait la démonstration de cette supercherie de classe affaires. Et avec une telle simplicité. Un appel, deux, trois citations, le chat est sorti du sac...
Le maire Labeaume peut dire : «Sans commentaire», on a tous compris que la Pologne, c’est un trip et que les Air Miles n'iront pas au compte des propriétaires de terrasses...
Vienne ne veut pas de sa glorieuse Organisation des villes du patrimoine mondial, ce petit corps flottant dans la pompeuse diplomatie municipale internationale. Une balançoire pour quatre dans le vide patrimonial, un sofa pour des faire-valoir célèbres pour eux-mêmes.
Vienne en a quarante, des sièges sociaux, et des plus prestigieux. Plusieurs organismes de l’ONU et l’Agence internationale de l’énergie atomique et la Cour internationale de justice, etc. Et des fonctionnaires à profusion pour faire vivre ses restaurants.
Le bidule de Québec, le minibar des fantômes, qui en voudrait?
Le Bénin? Oui, bien sûr, le Bénin, qui porte si bien son nom. Sans doute que le Bénin voudrait de cette valise diplomatique, et qu'elle soit quasiment vide n'a pas d'importance....
Ça ferait peut-être oublier les simagrées du Salon du livre de Québec en Afrique.
Dommage tout de même ce désenchantement polonais du maire Labeaume. Cent mille milles pour pogner un flat en ville...
(AJOUT): Quant au congrès mondial de 2021, pensez-vous que les jeux n'étaient pas déjà faits? Ce genre de truc est ficelé d'avance, les bureaucrates ayant un penchant inné pour la lenteur. Alors, tout ça, n'inspire pas confiance. Mais l'opinion publique a bien peu d'importance...
«C’est don’ dommage», comme disait l'indigeste Rémy Normand à propos des banlieues oubliées dans la comédie du tramway.
Dommage qu'on n'ait plus envie d'applaudir à cette interminable comédie.