La privatisation camouflée de l'administration publique

Le véritable enjeu à la Ville de Montréal comme au gouvernement du Québec

Tribune libre

La privatisation camouflée de l’administration publique :
Le véritable enjeu à la Ville de Montréal comme au gouvernement du Québec

Le Ministère des Transports du Québec privatise une partie importante de ses fonctions au niveau des services professionnels ouvrant la porte à des conflits d’intérêts puisque ces firmes de génie-conseil peuvent à la fois élaborer les appels d’offres et ensuite aider les entrepreneurs généraux en construction à faire leurs soumissions. C’est ce que rapporte le quotidien Le Devoir dans son édition du 24 octobre.
Les transfuges politiques, particulièrement au niveau d’anciens sous-ministres adjoints, sont nombreux et on les retrouve par la suite dans les conseils d’administration des firmes de génie-conseils comme une histoire d’amour qui se poursuit.
C’est une question de volonté politique: soit une absence de volonté politique pour revaloriser la fonction publique au niveau des professionnel(le)s ou au contraire volonté de privatiser l’administration publique sous couvert de partenariat, d’impartition, etc. La facture finale est plus élevée pour les contribuables, lèse des secteurs prioritaires qui en auraient besoin (santé, éducation, logement social, transports en commun, environnement, etc.) et peut assurer possiblement un retour d’ascenseurs dans les caisses électorales.
L’Association des Ingénieurs-Conseils du Québec affirme que ces firmes ont obtenu des contrats de services professionnels en bonne et due forme suivant des appels d’offres. Cela n’est pas l’enjeu qui est bel et bien plutôt la décision du gouvernement de confier ce rôle au secteur privé plutôt qu’à ces propres fonctionnaires professionnels (ingénieurs, architectes, comptables, avocats, etc.).
Pas besoin d’enquêtes publiques, policières ou administratives pour changer ce mode de procédés qui relève plutôt d’un choix politique de l’équipe au pouvoir qui annonce des changements mineurs sans quitter ce choix de transférer des responsabilités de l’administration publique dans les mains du privé. Alors que le gouvernement de Monsieur Jean Charest, premier ministre du Québec, nous a annoncé 42MM$ de dépenses dans les infrastructures, il y a de quoi s’inquiéter. L’opposition populaire doit se mobiliser.
À force de dévaloriser le rôle de l’État et de l’administration publique au niveau local comme national au profit du secteur privé, on encourage l’apathie, l’abstentionnisme et la désaffection populaire vis-à-vis LE POLITIQUE.
Tout projet politique alternatif implique et suppose obligatoirement une revalorisation du rôle de l’État, de la gestion publique en intégrant, en plus, diverses formes de participation citoyenne. C’est l’unique voie du changement en faveur de la majorité populaire et permettant sa participation substantielle aux urnes!
André Rousseau
4 novembre 2009

Squared

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Membre du Parti Québécois, comté de Mercier

Membre du comité communication et mobilisation du Forum social québécois

Membre de l’Association Québécois de Lutte contre la Pollution
Atmosphérique (AQLPA)

Diplômé en économie appliquée de l’UQAM (certificat)





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2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    13 novembre 2009

    La fonction publique est une swamp impénétrable.
    Depuis que les libéraux sont au pouvoir, c’est très souvent le contenu des tâches des fonctionnaires qui sont exportés auprès du secteur privé, ou de cet autre, plus bâtard encore, du secteur à la périphérie, qui se donne des airs de « communautaires », mais qui est en réalité un repaire de tizamis. Allez voir Emploi Québec.
    L’exportation des contenus (de la job elle-même) se fait au nez des syndicats, bien plus mobilisés par l’égalitarisme go-gauche, tels l’équité et l’égalité des chances, que de la défense de ses membres.
    Ce sont des fonctionnaires qui exportent les jobs. Sous prétexte de « classification »différente, des employés de l’état se croient justifiés et excusés de donner suite aux préjugés du gouvernement libéral.
    Dans cette swamp, ce sont les ouaouarons eux-mêmes qui font monter la température de l’eau…

  • Archives de Vigile Répondre

    12 novembre 2009

    Très pertinent comme texte.
    On sait maintenant ce que voulait dire Charest quand il parlait de la ré-ingénérie de l'État: Donner les clés des coffres de l'État aux sociétés d'ingénieurs-conseils.
    Il y a urgence en la demeure de reprendre le contrôle de notre État squatté par de puissant réseaux d'intérêts. Pas dans 4 ans, mais bien le plus tôt possible.
    JCPomerleau