La réforme de l'éducation au Québec, un «modèle»!

370aae40b4f8ef1da79f651a8f2154db

Le modèle québécois, vraiment ?

(Québec) Souvent décriée, la réforme scolaire québécoise est pourtant source d'inspiration pour la France, qui négocie à son tour le virage «évaluation des compétences». Des directeurs d'école de l'Hexagone sont d'ailleurs de passage à Québec pour prendre des notes.
Qu'est-ce que le Québec peut bien avoir à montrer à la mère patrie? Avec la Finlande, nous sommes des exemples à suivre pour les cousins. Françoise Vargues, principale adjointe du Collège Gaston Couté de la région d'Orléans, au sud de Paris, répond simplement: «Dans les pays francophones, vous êtes le modèle.»
Elle ajoute: les élèves d'ici se classent avantageusement par rapport aux autres élèves des pays évalués par l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques. La France aurait plutôt reculé au classement. Surpris?
Nous sommes donc réunis en ce vendredi pluvieux automnal dans une salle de réunion de l'école Anne-Hébert, dans la haute ville de la capitale. Autour de la table se trouve également Didier Vargues, mari de madame et proviseur du lycée des métiers Jean Lurçat, établissement planté dans la même région de la France. Entre les deux, la directrice Annie Gosselin, l'hôte. Sur la table, tous ces graphiques, tableaux et autres outils arides de gestion scolaire.
Et la troupe d'accepter que nous jouions au jeu des comparaisons. Françoise Vargues se lance: ce qui les intéresse particulièrement avec leur réforme, c'est notamment de rétablir un climat sain dans les établissements, un environnement où les élèves sont moins sous pression, moins stressés. Et où chaque élève bénéficie d'un suivi individuel par l'«équipe-école». Quoi d'autre? Faire entrer la démocratie dans les institutions d'enseignement en offrant aux élèves et à leurs parents de s'exprimer. Aussi, on essaie de rétablir la communication avec les parents, de l'améliorer, de les impliquer dans le cheminement des jeunes.
Le mot qui lui vient : «bienveillance». La veille de notre rencontre, ils étaient à l'école secondaire Vanier. Elle a été frappée par l'individualisation des parcours scolaires: «Qu'est-ce qu'on va faire pour cet enfant-là pour qu'il réussisse?» Quitte à lui permettre de grimper en 4e secondaire, même s'il n'a pas la note de passage en français...
Didier Vargues a pour sa part été frappé au Centre de formation professionnelle de Neufchâtel. En France, même dans les écoles de métiers, les apprentis passent la moitié de leur temps en français, en mathématiques, en histoire, en géographie... «On s'est aperçu qu'il n'y en a pas ici.»
Évaluation
Il observe également que nos enseignants ne sont pas soumis à une évaluation indépendante durant leur carrière. En France, tous les quatre ou cinq ans, un expert dans le domaine d'enseignement du prof (français, mécanique, esthétique, histoire...) se présente et juge son travail. «Il est craint!» lance Mme Vargues.
La Québécoise Annie Gosselin en convient. «[Ici], il n'y a pas d'évaluation obligatoire.» Le directeur ou la directrice doit trouver un moyen d'agir en cas de lacune.
Nous avons fait le tour des différences? Pas du tout! Sans en faire une liste exhaustive, soulignons que les ratios enseignant-élèves qui soulèvent le débat au Québec sont plus élevés outre-Atlantique. En maternelle 5 ans, par exemple, il y a 28 ou 29 bambins par classe; mais la prof est appuyée par une «aide maternelle». Au Québec, le ratio est de 18-19 petits par groupe.
Il semble en outre que notre système d'éducation attire plus la relève. «[En France], il y a une crise des vocations.» Souvent, un enseignant malade n'est pas remplacé... faute de remplaçant disponible, nous renseigne Mme Vargues.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé