La troisième voie

CAQ - c'est parti




La fusion CAQ-ADQ était inévitable. Au-delà des différences entre leurs programmes, les deux partis ont en commun de proposer aux Québécois une troisième voie, mettant de côté le débat entre fédéralistes et souverainistes pour s'attaquer aux problèmes plus immédiats du Québec. Sans fusion, la CAQ et l'ADQ auraient inutilement divisé le vote favorable à cette option.
Par ailleurs, l'élection complémentaire dans Bonaventure, où le candidat adéquiste a obtenu seulement 2% du vote, a démontré que l'électorat ne considère plus l'ADQ comme une option crédible. Si Gérard Deltell avait refusé de joindre le parti de François Legault, il aurait voué l'ADQ à une défaite dont elle ne se serait pas remise. Au moins, en joignant la CAQ, les adéquistes pourront tenter d'influencer le programme de la nouvelle formation, même s'il est clair que François Legault gardera la main haute sur cet aspect des choses comme sur le reste.
De toute façon, le fossé idéologique entre les deux partis n'est pas aussi large qu'on le dit. Certes, l'ADQ est plus à droite, veut «moins d'État pour mieux gouverner» alors que M. Legault prône un État aussi présent qu'aujourd'hui mais plus efficace. Cependant les deux formations se rejoignent quand elles parlent d'abolir les commissions scolaires et les agences régionales de la santé, de réduire la dette publique, de défendre l'autonomie du Québec. Sur ce dernier point, les deux groupes croient que le meilleur moyen pour le Québec d'accroître son pouvoir de négociation avec le reste du Canada, c'est de devenir plus prospère et, éventuellement, de ne plus dépendre de la péréquation.
Jean Charest a qualifié François Legault de «souverainiste de gauche». Pauline Marois l'a traité de «fédéraliste de droite». Ces attaques laisseront l'électorat de glace; c'est justement de cette chicane qu'ils sont fatigués.
Une fois la fusion confirmée - les membres de l'ADQ doivent se prononcer en janvier - il restera beaucoup à faire pour que la CAQ puisse prétendre à gouverner la province. Il n'est pas dit qu'au cours des prochains mois, l'engouement initial pour le parti de M. Legault se maintiendra. On a pu constater encore hier le peu de charisme du chef de la formation; ce pourrait être un handicap.
Selon le sondage CROP publié dans nos pages ce matin, la moitié des Québécois ne croient pas François Legault lorsqu'il affirme qu'une fois au pouvoir, il ne travaillera pas à faire advenir l'indépendance du Québec. Pour que la Coalition soit crédible aux yeux des Québécois qui croient au Canada, d'autres fédéralistes devront rejoindre Gérard Deltell, de sorte que la formation soit autre chose qu'un rassemblement de souverainistes déçus. Alors on pourra dire que la Coalition Avenir Québec constitue vraiment la troisième voie qu'attendent depuis longtemps de nombreux Québécois.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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