L’Arménie compte seulement 0,3 % de francophones et c’est pourtant un État membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) [1]. Pareil pour l’Albanie, qui en compte 1 % [2], et la Bulgarie, qui en compte 2 % [3].

     Le Canada compte dix provinces. Les six provinces canadiennes anglaises qui n’ont pas encore demandé le statut d’observateur à l’OIF comptent au moins chacune plus de 0,3 % de leur population parlant français (la province la plus faiblement peuplée de francophones, Terre-Neuve–et–Labrador, en compte 0,5 % [4]). Si elles s’exécutent, je présume que leur admission ne sera qu’une formalité. Les langues officielles de la Nouvelle-Écosse (où mon ancêtre Daniel Le Blanc s’est installé en 1645 [5] et d’où ses descendants ont été déportés en 1755 [6]) sont l’anglais et le micmac, et cela n’a pas empêché la province maritime de l’obtenir, malgré le fait que le français y est considéré comme une langue étrangère [7] et qu’elle n’est parlée que par 2,9 % des Néo-Écossais [8].

     Vous imaginez l’ensemble des provinces du Rest of Canada (ROC) faire partie de l’OIF, d’une manière ou d’une autre, alors qu’elles traitent si mal leurs francophones ? Vous les imaginez œuvrer à la défense et à la promotion de la langue française alors que depuis toujours elles veulent la voir disparaître ? Le ROC dans l’OIF, c’est le loup dans la bergerie.

     Quand le Québec était la seule province à faire partie de l’OIF, cela avait de la gueule, mais maintenant…

     Pour finir, l’OIF précise sur son site Web que le Canada (officiellement bilingue, mais dont la gouverneure générale ne parle pas français [9]) compte 29 % de francophones [10], le Québec 93 % [11], le Nouveau-Brunswick (officiellement bilingue, mais dont la lieutenante-gouverneure ne parle pas français [12]) 42 % [13] et l’Ontario 11 % [14]. M’est avis que ces chiffres sont gonflés, tout comme le nombre de francophones dans le monde (321 millions [15]).

Sylvio Le Blanc