Martine Ouellet a finalement perdu son pari en ne récoltant que 32 % des votes de confiance des bloquistes qui se sont exprimés dans une proportion de 59 %. Mince consolation, la question portant sur le mandat du Bloc de prioriser la promotion de l’indépendance du Québec sur toutes les tribunes a récolté 65 % d’appui de la part des membres qui se sont prévalus de leur droit de vote.
Je laisse aux médias le soin de dresser le bilan de cette saga qui a opposé Martine Ouellet à une frange importante des militants bloquistes depuis plusieurs semaines. Là n’est pas mon propos. J’aimerais plutôt attirer votre attention sur Martine Ouellet, la souverainiste.
Permettez-moi d’abord cette petite incursion dans le passé, à savoir le leitmotiv de Claude Morin, l’étapisme, lequel nous a conduits aux conditions gagnantes de Lucien Bouchard, des méandres sans fin qui aboutissent aujourd’hui, près de 50 ans plus tard, au report du référendum sur l’indépendance du Québec en 2022 proposé par François Lisée.
Dans une autre ligne de pensée se situe Martine Ouellet pour qui l’indépendance du Québec constitue son fer de lance à la Chambre des communes à Ottawa. Une démarche incessante, sans fioriture, qu’elle martèle sans relâche aux oreilles des députés fédéralistes.
Or, nonobstant son caractère « fougueux » qui, en passant devient nécessaire pour livrer bataille à Ottawa, Martine Ouellet vient de se voir rejetée par une majorité imposante de bloquistes. Le Bloc a parlé…L’avenir nous dira si son choix fut le bon...
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
Gilles Verrier Répondre
8 juin 2018Après avoir commencé sur les chapeaux de roues voici cinquante ans, le souverainisme est en crise. Nous sommes de plus en plus nombreux à reconnaître cette crise profonde. Ce qui vient d'arriver au Bloc arrivera au PQ prochainement. Car un parti perçu dans la population comme chef de file de l'indépendantisme-souverainisme ne peut renoncer à défendre sa cause sans s'exposer à de graves conséquences. D'autant plus qu'il s"agit d'une cause fortement enracinée dans une nation qui a soif de liberté. C'est pourtant ce que fit J-F Lisée. Il se sentait sans doute incapable de relancer la cause. En partie parce qu'aucune réflexion critique et honnête sur les échecs du passé n'a été jusqu'ici autorisée par la faute de l'électoralisme-spectacle. Peut-on s'étonner qu'aucune relance sur des assises solides ne puisse émerger, ne récolte-t-on pas ce qu'on a semé ? On a voulu éviter la douleureuse réflexion de bon gré, elle se fera malgré tout. Qu'on y répugne ou qu'on y résiste !
Gilles Verrier