Le Canada et le Québec aux prochains Jeux de la francophonie

Sélection plutôt étonnante de l'équipe d'athlétisme du Québec !

Tribune libre

Robert Sirois, André Matteau
En vue des Jeux de la Francophonie qui se tiendront du 7 au 15 septembre à Nice, en France, où 53 pays ayant jusqu’ici confirmé leur participation se disputeront les grands honneurs, dont le Québec, le Nouveau-Brunswick et le Canada qui pourront chacun y être représentés, la Fédération Québécoise d’Athlétisme annonce que la composition de l’Équipe du Québec se fera après qu’Athlétisme Canada ait fait la sélection de l’équipe canadienne, soit au terme des Championnats canadiens qui se dérouleront quant à eux, à Moncton, du 20 au 23 juin.
Ce qui ressort de cette décision, qui paraît pourtant à prime abord singulière, est que la Fédération Québécoise d’Athlétisme consens – mais est-ce là intentionnellement ? – à ce que le Canada sélectionne d'entrée les meilleurs athlètes québécois pour ainsi rehausser l’image canadienne aux Jeux de la Francophonie et, en conséquence, faire mal paraître celle du Québec, puisque les seuls athlètes qui subsisteront dans ses propres rangs seront forcément les moins considérés. Qui plus est, afin d’optimiser la participation d’athlètes québécois aux Jeux, les athlètes du Québec sélectionnés par l’équipe canadienne ne pourront plus dès lors opter pour représenter le Québec. La composition de l’Équipe du Québec ne se fera donc plus par nos sélectionneurs québécois, encore moins par le choix des athlètes eux-mêmes, mais forcément, comprendre exclusivement, que par les seuls sélectionneurs du Canada. Mais que peut-on alors en penser ? « Que bien plus d’athlètes francophones participeront de ce fait au Jeux de la Francophonie ! », entendons-nous filtrer de quelques positions discrètes de la Fédération québécoise d’Athlétisme, en ajoutant « qu’en étant sélectionnés par le Canada, nos athlètes obtiendront davantage d’allocations des deux paliers gouvernementaux pour ainsi mieux performer à ces Jeux. ». Mais est-ce là un calcul dans l’intérêt du Québec ou, de toute évidence, nous semble-t-il, davantage, voire exclusivement pour celui du Canada ?
Quoiqu’il en soit, nous suggérons à Sport-Québec et au Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport d’exiger de la Fédération d’Athlétisme du Québec quelques éclaircissements sur leur étonnante décision et ce, afin que les meilleurs de nos athlètes puissent représenter fièrement le Québec à ces Jeux de la Francophonie. Cela nous parait en effet que légitime.
Robert Sirois et André Matteau
Coauteurs du Rapport Sirois-Matteau
Création d’une Équipe nationale du Québec dans chaque discipline sportive lors de championnats internationaux.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2013

    Tout cela est politique..Les jeux olympiques partout dans le monde est une question d`argent et c`est pourquoi je me demande ou iraient les athletes québécois si ils avaient le choix
    En théorie, les athlètes doivent être des amateurs. Donc ce n'est pas une question de salaire. Si le choix est donné aux athlètes, il leur faudrait une fierté nationaliste à l'image des hockeyeurs russes pour choisir le Québec, car les conditions d'entraînement sont assurément meilleures du côté fédéral.
    L'équipe Québécoise sera une équipe de seconde chance. Parmi ceux de nos athlètes qui brilleront, ils finiront repêchés par l'équipe fédérale pour les prochains Jeux.
    À moins que nos champions soient aussi champions de la fibre nationaliste.
    Elle a préféré s'accommoder plutôt que de lutter. C'est sans doute mieux ainsi pour les athlètes.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2013

    Tout cela est politique..Les jeux olympiques partout dans le monde est une question d`argent et c`est pourquoi je me demande ou iraient les athletes québécois si ils avaient le choix.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2013

    C'est justement dans un dossier comme celui-là que le PQMarois devrait être fidèle à sa doctrine de gouvernance dite "souverainiste" en demandant aux fédérations de faire leur propre sélection avec tous leurs meilleurs athlètes sans tenir compte de celle du Canada.
    Il serait intéressant de connaître les règles du jeu au niveau de l'organisation des Jeux de la francophonie.
    Pierre Cloutier