Rappel

Le carnet mondain

J’ai pour tous ces vendeurs et tous ces vendus, une haine profonde, une haine violente, une haine éternelle.

JJC - chronique d'une chute annoncée


Dans le Devoir, récemment, une bonne femme de Sillery, me rentrait dedans, m’accusant de carburer à la haine dans mon dernier livre. Ça fait toujours plaisir de se voir attaqué par les gens de la Haute de Québec, par ceux de Westmount aussi et par ceux d’Outremont. Ça réchauffe le cœur et ça rassure en même temps. On doit être pas si mal malgré les faiblesses, les manques, les trous dans la pensée. Elle a bien raison la madame et comme le dit si bien le rappeur Holymel ‘J’ai la haine’. La haine des bandits, des crapules, de toute la gang de sales qui nous gouvernent. La haine de tous ces pourris qui nous rient en pleine face et qui nous prennent pour des valises. La haine de tous ces crottés en habit-cravate qui s’engraissent sur notre dos avec notre argent. La haine de tous ces crosseurs, ces menteurs et ces voleurs. La haine de tous ces exploiteurs qui se bourrent la face et s’en mettent plein les poches avec l’argent du pauvre monde. La haine de tous ces patroneux libéraux, de tous ces têteux de subventions, de ces suceux de contrats municipaux. La haine de tous ces éditorialistes-à-gages capables de justifier l’injustifiable. La haine de tous ces professeurs, ces chroniqueurs, ces défenseurs du privé à n’importe quel prix. Surtout le prix d’amis, le prix du gros, le prix qu’on peut pas refuser. J’ai pour tous ces vendeurs et tous ces vendus, une haine profonde, une haine violente, une haine éternelle. Toute cette belle brochette de monsieurs et de madames qui crachait en l’air sur les cols bleus, aujourd’hui ça leur retombe sur le nez.
Et on m’accuse ensuite, moi, d’être vulgaire. La vulgarité elle est au Parlement Canadien, à l’Assemblée Nationale et à l’Hôtel de Ville de Montréal. La vraie vulgarité elle siège au conseil d’administration de la Chambre de Commerce, de Dessau, de Géniau, de la SHDM de LVM-Fondatec, de la Caisse de Dépôt, de BPR, de GGBB, de Fier Ville-Marie, de Fier Boréal 02 et de la FTQ. La vulgarité, c’est les terrains de la Ville donnés au moins offrant. Et je te donne le contrat. Et tu m’engages à ma retraite. Et je te refile le magot. Et tu me fais gérer le projet. Et je te donne un pourcentage. Et tu m’invites sur ton bateau. Et on va se remplir la panse au restaurant avec l’argent des travailleurs. Et tu m’invites à la pêche. Et tu me donnes une prime de départ. Et je te vote une prime de rendement. Et on s’engage chez Power Corporation. Et je te finance et tu recommandes ma proposition au conseil exécutif. Et j’investis l’argent public dans ma propre compagnie en toute légalité. Et tu fais du prêt usuraire et je fournis à la caisse électorale. Et on se partage l’assiette au beurre entre gens du même monde. Du joli monde. Que des gens bien. Des gens de biens.
Ça pue la marde, ça sent le refoulement d’égout, ça empeste la fosse septique et le bozo qui nous sert de maire, l’ancien ministre libéral, avec son air de grand innocent, lui, il sent rien. Absolument rien. Personne est accusé de rien mais ça répand une odeur de corruption , de conflits d’intérêt et de manigances politico-financières. Le grand innocent de maire ne dit tien, ne voit rien et n’entend rien. Il continue à défendre sa gang de libéraux. Et on apprend d’abord que Martial Filion ex-directeur général de la SHDM était chef de cabinet de Tremblay. Et on apprend ensuite que Filion avait été conseiller de Claude Ryan, le président du comité du Non de sinistre mémoire. On découvre aussi qu’un autre ancien du comité du Non, s’autosubventionne avec un donateur libéral dans une gammique d’Investissements Québec. Tout ça supervisé par un conseil d’administration ou siège la charmante Liza Frulla, grande spécialiste de sauce à spaguetti et Jean-Sébastien Lamoureux ancien député libéral. Ça sent le rat mort, la pourriture et le cadavre dans le placard. Pourtant Jean Charest, le conservateur très libéral, trouve que tout cela est parfaitement légal. Et les Québécois, ces caves, sont satisfaits de cet homme invisible à 47%. Incompréhensible!
Pendant ce temps là à Ottawa on continue d’enquêter sur les enveloppes brunes de Bryan Mulroney. Et le prince Ignatieff, chef du Parti des Commandites remonte dans les sondages. On apprend que 85% de l’argent de la Fête du Canada est dépensé au Québec :des millions pour des jobs en Ontario dans l’automobile, des pinottes pour les ballounes, des party, des parades, des gâteaux pis des polices montées au Québec.
En terminant je voudrais rendre hommage à quelques journalistes qui sauvent l’honneur de la profession en fouillant toute cette marde. Moi qui passe son temps à gueuler contre les journaleux, je suis bien forcé de m’excuser aujourd’hui. Toutes mes félicitations à André Noel de la Presse, à Michèle Ouimet aussi. Au Devoir à Kathleen Lévesque et peut-être à certains autres dont j’oublie le nom. Toutes mes félicitations aussi à Alain Gravel et à son assistante de Radio-Cadenas. Bravo pour ces histoires de bateau, et ces histoires de gastronomie. Il y a quelques années, j’avais téléphoné à Gravel pour lui dire que je rêvais de l’écraser avec mon char. Heureusement on s’est jamais croisé dans la rue. Aujourd’hui je regretterais mon geste. Bravo à tout le monde, faudrait élever un monument au journaliste inconnu. Pas si haineux que ça le vieux!

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Pierre Falardeau17 articles

  • 30 071

Je suis un homme d’un autre siècle. Je chauffe au bois. Je n’ai pas d’ordinateur. J’écris à la main, avec un crayon à mine ou une plume. En art, je crois à la simplicité. Je chasse à l’arc. Je me bats pour la liberté, la liberté sous toutes ses formes, la mienne, celle de mon peuple, celles de tous les peuples. Bref, je suis un primitif égaré.





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