Le discours de politique étrangère de Donald Trump
Les lecteurs et les organisations de presse étrangères me demandent le sens du discours de politique étrangère de Donald Trump.
En surface, son discours est contradictoire. Trump dit qu’il va reconstruire la puissance militaire pour que l’Amérique soit toujours en tête. Pourtant Trump souligne que « nous voulons vivre en paix et en amitié avec la Russie et la Chine ».
Dans un monde multipolaire, il n’y a pas de premier pays.
Peut-être que son slogan « L’Amérique d’abord » n’est là que pour repousser les attaques des néo-conservateurs sur sa politique de paix. Peut-être Trump signifie-t-il que les États-Unis vont continuer à être un des cadors, mais qu’ils vont cesser d’utiliser les muscles pour imposer leur volonté aux autres.
Trump dit qu’il va mettre en place une nouvelle équipe d’experts en politique étrangère, en supposant que les USA en aient une. La plupart des Américains sont imbus d’eux-mêmes, et après deux décennies d’hybris néoconservatrice, trouver une nouvelle équipe ne sera pas facile.
Les présidents héritent d’un bordel qui ne leur laisse pas le temps de s’organiser. Les personnes nommées par un président doivent être confirmées par le Sénat, une entité contrôlée par de puissants intérêts privés. Trump sera informé que telle ou telle personne ne sera pas confirmée et qu’il doit envoyer un candidat de compromis pour sa confirmation par le Sénat.
En outre, les présidents ne sont souvent pas informés des opérations secrètes. Un événement sous faux drapeau pourrait être fomenté pour envoyer Trump dans la direction souhaitée par le complexe militaro-industriel ou Israël.
À mon avis, si Trump devait être élu, l’important sera que l’électorat aura déclaré son manque de confiance dans l’establishment politique. À moins que Trump ne puisse mettre cet establishment dans la poubelle de l’Histoire, il ne sera pas en mesure d’accomplir ce qu’il a promis.
Et une défaillance de Trump pourrait démoraliser un électorat qui abandonnerait la lutte.
Paul Craig Robert
– Le 27 avril 2016
– Source :
Paul Craig Roberts
Institute for Political Economy
Traduction : le Saker Francophone
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