LE FESTIVAL D'ÉTÉ DE QUÉBEC

Le festival des méga-colonisés

La moitié des chanteurs de Québec ont un nom anglais!

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Tribune libre

Le Festival d'Été de Québec (FEQ) est devenu depuis une dizaine d'années, sous la gouverne de Daniel Gélinas, un festival rock où l'on met en vedette de grands groupes rock internationaux ainsi que des has-been comme, cette année, Neil Young (qui a de la misère à se ternir debout), Jethro Tull (avec sa flute) et Cindi Lauper (oui madame, Girls will have fun avec la sexagénaire aux paquets de nerfs).


La formule fonctionne puisqu'on met 100,000 X-Y-Z chaque soir sur les Plaines de Monsieur Juneau. Le petit maire, les commerçants de la Grande-Allée qui en mènent large en ville au point d'avoir tué dans l'oeuf la nourriture de rue, ainsi que les stations-poubelles qui en mènent encore plus larges au point de bientot de faire élire la CAQ mur à mur, sont aux p'tits oiseaux. C'est leur musique, leur univers culturel qui trône au centre-ville de la capitale nord-américaine de la Francophonie pendant 11 jours. Dans le cul la musique de Félix et des Fransas. Dans le cul la musique des "snobs du Palais Montcalm". Envoye les Foo Fighters, Régis. Et passe-moé le joint à Mini-Pet...


Tout le côté francophone, qui a prédominé de la fondation du FEQ en 1968 (c'est l'un des plus vieux festivals de musique en Amérique du Nord) au 400e de 2008, a été relégué au second plan depuis l'arrivée de Gélinas, puisque, croit-on au FEQ, c'est moins vendeur, donc moins prestigieux, donc moins payant pour les marchands de la Grande-Allée.


Il y a quelques années, la pauvre Lara de La Voix avait attiré à peine 30,000 fans sur les Plaines. Elle en aurait été tellement humiliée que, depuis, on cache le chiffre des assistances au bon peuple (la presse locale, qui a des laisserpassers, ne chiale pas trop).


Ainsi cette année, l'ouverture s'est fait sans vedette francophone comme c'était encore la tradition l'an passé, mais par The Weeknd, un rappeur noir de Toronto qui vient de perdre son pote dans la guerre des gangs qui sévit ces temps-ci dans la Ville-Reine. Pas grave si moins de 10 pourcents des Québécois pourrait reconnaitre le dividu sur la rue, The Weeknd c'est un big pour la gang à Gélinas.


Sur la scène de la Francophonie (Le Pigonnier), c'était Jethro Tull qui n'a pas dit un seul mot en français. Et au Carré D'Youville, un groupe d'Alabama. Bref, sur les trois scènes, c'était full-English pour le premier soir du FEQ.


Pour répondre à la critique qui dit que le FEQ crache sur les artistes québécois, on a eu l'idée cette semaine de photographier sur les Plaines (où ils ne joueront jamais puisque pas assés big) les 78 artistes de Québec qui participeront au FEQ cette année. La photo, mais surtout l'énumération de ces artistes, presque tous inconnus du grand public, nous a fait réaliser un autre volet qu'on n'avait pas vu: le milieu artistique de Québec est encore plus colonisé que le FEQ.


Voici donc le nom de ces artistes. Des noms anglophones une fois sur deux! Des artistes de la Ville du maire Labeaume, je répète:


Slipmat , KenLo Craqnuques, Behind the Revolver , Feels Like Home, Forest Boys, DJ Max E , Go Great Guns , Lockwell, Millimetrik , DJ Shieldie , Bhatt, Rope, The Death Wheelers , Casual Rites , Ponctuation :, DJ Charny , CHX Sound System, Morpheus’ Arms , Watts , The Outborn , Meet the Mailman, Sweet Tooth, Tiger Tea Club , Bessyvolt , Universe Effects , Inner Odyssey , M.I.M. , Funk Connection , The Johans , Princess , Phranco , Endless Rebirth , Com.On.Jazz Twice on Tuesday , Red Sideburns.


Ah oui, y'a le p'tit Hubert Lenoir de Beauport. L'exhibitioniste queer que les Montréalais vont bientot voir en petite tenue dans le métro de Madame Plante. Récipiendaire du Prix des Francofolies, le beau Hubert ne chante ... qu'en anglais! Avec un accent de Beauport....


Gélinas est maintenant rendu au Carnaval de Québec. Avez-vous idée de ce qui va arriver à Bonhomme, les amis?



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