La « culture du secret » érigée en système par le gouvernement Harper atteint maintenant l'évaluation du nombre de Canadiens morts suite au séisme à Haïti. Le gouvernement conservateur, par son Ministère des Affaires étrangères, donne des informations au compte-gouttes. Ce gouvernement agit comme s'il voulait cacher l'ampleur de la catastrophe. Déjà empêtré dans son refus d’élargir la notion de famille pour accueillir plus d’immigrants, il semble que ce gouvernement refuse sciemment de donner des informations qu'il possède déjà. Alors que la France annonçait dès le 20 janvier, 22 morts et 11 disparus sur un total de 1,400 ressortissants français, le gouvernement canadien se faisait avare de chiffres. Officiellement, le Ministère des Affaires étrangères reconnaît le 23 janvier que le séisme à Haïti a causé la mort de 17 Canadiens et évalue à 236 le nombre de disparus sur un total d'environ 4,000 Canadiens qui se trouvaient dans la région de Port-au-Prince. Comment expliquer que le Canada évalue encore à 236, le nombre de Canadiens disparus alors que la France, trois jours avant, ne dénombre plus que 11 Français disparus ? Est-ce que le gouvernement conservateur cache des chiffres qui pourraient encore plus émouvoir la population québécoise incluant évidemment les Haïtiens ? Se pourrait-il que les liens de proximité entre Haïti et le Québec ont amené le gouvernement Harper à commettre cette grossière manipulation ?
Dans la dernière déclaration ministérielle sur Haïti (communiqué 39) du Ministère canadien des Affaires étrangères publiée le 23 janvier (depuis le 12 janvier, il y a eu 11 déclarations ministérielle sur Haïti), nous pouvons lire, pour la première fois, la phrase suivante : « malheureusement, nous nous attendons à avoir encore plus de confirmation de décès ». Le gouvernement prépare ainsi la population à ce que le nombre de décès monte rapidement. Il faut aussi s’attendre à ce que la majorité des personnes décédées soient des Canadiens d’origine haïtienne. Par cynisme, le gouvernement Harper espère que ce nombre semblera cependant plus supportable par rapport au nombre de disparus annoncé au début du séisme (environ 1,400 disparus). De plus, si le nombre de décès était apparu important dans les premiers jours après le séisme, les pressions de la population seraient devenues plus fortes pour que le gouvernement Harper se montre plus accueillant et plus généreux envers les sinistrés haïtiens. Connaissant la volonté de ce gouvernement de contrôler l'information et ainsi manipuler la population, il me semble que les nombreux journalistes canadiens et québécois qui sont actuellement à Haïti auraient dû et devraient immédiatement se pencher sur ce problème de rétention de l'information.
Haïti
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