Le Grand Dé-Globalisateur

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Trump : « un véritable processus de dé-globalisation »

Dans un texte sur le site du Saker-US, le 22 juillet 2018, Peter Koenig écrit un article sur l’évolution de l’économie mondiale, essentiellement avec et grâce à l’intrusion de Trump avec ses initiatives brutales et déstabilisantes. Koenig prend la chose sous l’aspect essentiellement économique, appuyé sur une solide expérience : ancien expert-économiste de la Banque Mondiale et de l’Organisation Mondiale de la Santé, passé depuis à la dissidence-Résistance (Saker, RT, Press-TVGlobal Research) et auteur ou co-auteur de livres hérétiques (“Implosion – An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed”, “The World Order and Revolution! – Essays from the Resistance”).


Koenig décrit un monde où toutes les dynamiques jusqu’alors cadrées pour évoluer dans le sens de la globalisation sont brusquement entrées dans un processus accéléré de blocage ou d’inversion, nous redirigeant souvent vers ce qui semble apparaître comme des ensembles économiques régionaux ou locaux. C’est-à-dire un véritable processus de dé-globalisation. Bien entendu, ce sont les initiatives politiques et économiques de Trump, autant que sa puissance de communication, qui constituent la cause conjoncturelle de ce renversement. Le phénomène affecte manifestement une “structure globalisée” considérablement affaiblie par une situation de tourbillon crisique générant des désordres incontrôlables et donnant l’occasion à des poussées jusqu’alors contenues, – souvent identitaires et populistes, – de s’exprimer.


Koenig analyse aussi les conséquences de la “politique des sanctions” US qui accélère, – paradoxalement jugeront certaines, – cette dé-globalisation en favorisant le développement d’économies locales alternatives, d’économies nationales, le développement aussi de canaux d’échanges complexes voire parfois clandestins, qui compliquent et diversifient énormément l’économie en produisant par conséquent des effets de fracturation et d’atomisation de la globalisation. A cette aune où les considérations stratégiques et politiques qui évoluent dans un très grand désordre où réapparaissent les grandes forces principielles conduisent l’économie et non le contraire, on est orienté vers un monde évoluant dans le sens contraire à celui qu’ont imposé depuis des décennies les “globalistes”.


... Cela n’est d’ailleurs pas nécessairement pour déplaire aux vœux affichés de Trump qui veut redynamiser la production nationale aux USA, dans la plus belle logique protectionniste et isolationniste. Autre chose est de savoir s’il y parviendra, compte tenu de l’état terrifiant de la “situation profonde” des USA (pendant de vérité-de-situation de l’“État profond”), – et alors, dans la négative, son action conduirait à une fragmentation et à une atomisation des USA, ce qui conclurait victorieusement la dé-globalisation par la destruction de la source même, puissance inspiratrice de la globalisation comme moyen d’hégémonie par supériorité économique effective, écrasante, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.


Nous-mêmes, nous avions développé cette thèse, mais selon un jugement général de grande politique et selon des éléments de collapsologie (déstructuration, dissolution, etc.) plutôt que selon des constats économiques précis, le 6 juillet 2018. Nous rappelons ici un des passages de cette Analyse :


« Déstructuration de la déstructuration du monde


» ... Ce qui est remarquable, c’est que l’offensive protectionniste US devrait être selon la logique théorique et symbolique des choses, la chose la plus inattendue et la plus improbable dans la mesure où elle attaque directement cette globalisation qui est le grand’œuvre des États-Unis depuis 1945. Nous laissons ici de côté les causes et arguments des uns et des autres, les jugements sur Trump et sa singulière façon de gouverner, les appréciations sur les comportements d’affolement, de surprise terrorisée, de colère furieuse, essentiellement de la part des “alliés” des USA. C’est que, justement, il n’y a plus d’“alliés”...


» Ce n’est pas pour dire seulement, ce qui est discutable, que ce chambardement aboutit à du “chacun du soi”, puisqu’on voit bien, par exemple avec le cas asiatique, qu’il y a des regroupements accélérés qui se font. C’est pour dire surtout que toutes les lignes classiques d’alliances, d’influences, de servilité, d’intérêts plus ou moins bien compris, toutes ces lignes sont brusquement rompues, tordues, privées de toute signification. Les mesures frappent aveuglément malgré qu’elles soient au départ exactement ajustées, parce que la globalisation est une dynamique d’aveugle. L’on vise un pays, une puissance, que l’on touchera effectivement, mais l’on en touche dix, vingt autres, jusqu’à se toucher soi-même, puisque la globalisation est une dynamique extraordinairement puissante mais fluide et aveugle justement, qui essaime sans autre référence que le “profit” avec tout ce que ce terme a d’insaisissable et de complètement instructuré, et un “profit” qui par définition n’a pas de frontières, pas d’alliances, et surtout pas de références principielles. La globalisation est par sa nature même, sa philosophie, un processus complet de déstructuration de l’ordre du monde, lorsque l’ordre répond à des principes et aux logiques qui en découlent.


» De là le constat que nous nous trouvons avec la globalisation dans une situation complète de déstructuration (ou ce qu’on pourrait nommer une “structuration informe”) et que l’attaque lancée par les USA, qui est partout dénoncée comme une attaque de déstructuration, conduit en réalité à un processus de déstructuration de la situation de déstructuration qu’est la globalisation. “Déstructurons la déstructuration”, voilà le mot d’ordre de cette guerre singulière...


» Toutes les simili-structures de la globalisation vont en sentir le contrecoup, et bien entendu dans tous les domaines et pas seulement au niveau commercial. Ainsi découvrira-t-on que tous les grands réseaux d’alliances, les proximités “au nom des valeurs”, et toutes ces sortes de choses qui caractérisent l’état catastrophique et la situation de simulacre où nous nous trouvons, sont eux aussi gravement menacés par cette attaque, – et qu’ils ne sont au fond et en vérité, que des simulacres dédiés au dieu-Globalisation.


» On va donc finir par croire que Trump est en train de nous faire un sans-faute et qu’à défaut d’un Prix Nobel de la Paix qui fait assez commun et qui est en général décerné à des individus douteux et à des organisations de type mafieux, on ferait bien d’inventer pour lui, qui est l’homme des tours, quelque chose d’assez chic, comme le Prix Nobel 9/11. Le véritable déconstructeur des tours de la globalisation, c’est bien lui... »



Il n’est pas question de revenir ici sur ce que nous avons toujours affirmé, savoir que Donald Trump est avant tout un homme de désordre, qui possède moins une stratégie que des idées simples (c’est-à-dire “démagogiques”, traduisent les intellectuels) proclamées avec force par un maniement exceptionnel des moyens technologiques et psychologiques du système de la communication. Il n’empêche que le constat est de plus en plus fort, et de plus en plus rapidement renforcé, selon lequel l’effet fondamental obtenu de cette dynamique de désordre est assez logiquement la destruction de l’ordre en place, savoir la globalisation. Jamais un facteur aussi fondamentalement désordonné, aussi rétif au conformisme courant, aussi incontrôlable dans son comportement que confus dans son esprit lui-même qu’est le président Trump lui-même, aura suscité un effet général très puissant d’une netteté incomparable, et d’une identification qui, lorsqu’elle est faite, supplante toutes les autres pour apparaître comme une évidence écrasante. Trump n’est ni un révolutionnaire, ni un grand homme d’État habilement dissimulé, mais un de ces étonnants accidents dynamiques que le raison ne peut ni prévoir ni comprendre,ni expliquer par conséquent, que la métahistoire suscite et provoque à la fois pour modifier son destin.


dedefensa.org


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Trump – the De-Globalizer?


Looks like Trump is running amok with his “trading policies”. Not only has he upset the European Union – which doesn’t deserve any better, frankly, for having been and still being submissive vassals against the will of by now 90% of Europeans; but he has also managed to get China into a fury. Well, for China it is really not that important, because China has plenty of other markets, including basically all of Asia and probably increasingly also Europe, as Europe increasingly feel the need for detaching from the US.


What is striking, though, is that even at the outset of the G20 Summit now ongoing in Buenos Aires, Argentina, Trumps Ministers have made it clear that unless Europe cancels all subsidies – referring primarily to agricultural subsidies – and eliminates the newly imposed retaliatory import duties, new trade deals are not going to be discussed. Never mind that the US has the world’s highest farm subsidies.


From afar this looks like the most wicket and non-sensical trade war the US via Trump, is waging against the rest of the world – à la “Make America Great Again”. Will it work? Maybe. One can never predict dynamics, especially not in a neoliberal western world that is used to live on linearism, which by definition is always wrong. Knowingly and deliberately the west and it’s financial key institutions, IMF, World Bank, FED, European Central Bank – trick the public at large into believing their statistics and predictions – which, if one goes back in history, have always been off, way off.


All life is dynamic. But to understand this it takes independent thinking – which the west has long given up, unfortunately. So, in response to the latest Trump-promoted trade fiasco at the G20 in Argentina, the IMF is up in arms, saying this might lower world GDP by at least 0.5%. – Even if true, so what?


In reality, there is a totally different scenario that nobody dares talk about. Namely, what renewed local production and monetary sovereignty can bring to the world economy; precisely what Mr. Trump says he wants to propagate for the US of A – local production for local markets and for trade with countries that respect mutual benefits. The latter is of course a question not easily achieved by any trade deal with the US. But the former is an enormous economic power keg. The stimulation of local economies through internal credit, is the most commanding means to boost local employment and GDP.


Then there is the sanctions game. It’s getting ever more aggressive. New sanctions on Russia, new sanctions on Venezuela – and new heavy-heavy sanctions on Iran. And the European puppets still follow suit, although they are the ones that most suffer from US sanctions imposed on others, especially because out of ‘stupidity’ or fear, they cannot let go of the destructive empire, hobbling away on its last breath. Or is it perhaps, that those fake leaders of the Brussels construct are bought? – Yes, I mean bought with money or with favors? – It’s not out of this world, since those of the European Commission who call the shots are not elected, thus, responsible to no one.


Take the case of Iran, Trump and his peons, Bolton and Pompeo, have threatened every oil company around the globe with heavy sanctions if they keep buying hydrocarbons from Iran beyond November 2018. Particularly concerned are the European Petrol giants, like Total, ENI, Repsol and others. – As a consequence, they have canceled their literally of billions of euros worth of contracts with Iran to protect themselves – and, of course, their shareholders. Just recently I talked to a high executive from Total. He said, we have no choice, as we cannot trust our people in Brussels to shield us from Washington’s sanctions. So, we have to look elsewhere to fulfill our contractual obligations vis-à-vis our clients. But, he added, we did not buy the American fracking stuff; we are negotiating with Russia. – There you go.


The European market for Iran’s hydrocarbon is estimated at about 20% of Iran’s total production. An amount, easily taken over by China and others which are too big (and too bold) to be sanctioned by the empire. Some may actually resell Iranian hydrocarbons through their backdoor to the otherwise sanctioned European oil corporations.


Iran has another strong weapon which they already made clear, they will use, if the US attempts seriously to block anyone from buying Iranian oil and gas. Iran can block the Gulf of Hormuz, where daily about 30% of all hydrocarbon used by the world is being shipped, including about half to the United states. This might increase the price of petrol exponentially and ruining many countries’ economies. However, higher prices would also benefit Russia, China and Venezuela, precisely the countries that Washington wants to punish.


Would such a move by Iran provoke a direct US aggression? – One never knows with the war profiteers of the US. What’s for sure, such an intervention would not pass without a commensurate response from China and Russia.


On the other side of the scenario – imagine – countries mired in this global mess, made in the US of A, start looking for their own internal interests again, seeking their own sovereignty, independence from the globalist dependency. They are embarking on economic policies furthering self-sufficiency, self-reliance; first foodwise, then focusing on their scientific research to build their own cutting-edge technology industrial parks. A vivid example is Russia. Since sanctions were imposed, Russia has moved from a totally import-dependent country since the collapse of the Soviet Union, to a food and industry self-sufficient nation. According to Mr. Putin, the sanctions were the best thing that happened to Russia since the fall of the Soviet Union. Russia has been the world’s largest wheat exporter for the last two years.


Europeans have started quietly to reorient their business activities towards the east. Europeans may finally have noticed – not the elitist puppets from Brussels, but Big Business and the public at large – that the transatlantic partner cannot be trusted, nor their self-imposed EU central administration of Brussels. They are seeking their own ways, each one of these nations are seeking gradually to detach from the fangs of Washington, eventually detaching from the dollar dominion, because they notice businesswise the dollar-based economy is a losing proposition.


There is BREXIT, the most open move away from the ‘freedom limiting’ European dictate which is nothing else but a carbon copy of the economic dictate of the dollar, as practiced in the United States and everywhere the dollar is still the main international contract and reserve currency.


The Five Star Movement in Italy was created on similar premises – breaking out from Brussels, from the Euro-policy handcuffs. In a first attempt towards sidelining the Euro, they received a spanking from the euro-friendly Italian President, Sergio Mattarella, when he refused to accept the 5-Stars coalition partner’s, Lega Norte, proposed Eurosceptic Minister of Finance, Paolo Savona, who called Italy’s entry into the eurozone a “historic mistake”. This thrive by Italy to regain monetary sovereignty has by no means ended. To the contrary, it has taken strength and more determination. Germany moves in the same direction – quietly opening doors to Moscow and Beijing.


Unfortunately, these moves have little to do with a new more human and peace-loving consciousness, but rather with business interests. But perhaps conscious awareness – the reconnecting with the original spark of a humanity solidified in solidarity is a step-by-step process.


What if, considering the motion towards peoples’ new self-determination, Trump’s amok run, his jumping from chaos to more chaos, to the sanction game no end – punishing, or threatening friends and foes alike, will lead to a genuine de-globalization of the world? – If this were to happen then, we the 90% of the globe’s population, should be very grateful to Mr. Trump who has shown and created the path to enlightening – the enlightening of de-globalization.