Le choc Landry-Mourani

Le mépris de Mourani

Tribune libre

Comme des milliers de téléspectateurs, j’ai suivi avec beaucoup d’attention le débat « non-planifié » entre Maria Mourani et Bernard Landry sur le revirement de la députée indépendante concernant son option souverainiste sur les ondes de RDI à l’émission 24 heures en 60 minutes diffusée le 18 décembre.
Abstraction faite des belle paroles de civilité échangées entre les deux participants en guise d’entrée en matière, nous avons pu assister à une démonstration articulée de Bernard Landry sur la position paradoxale de Maria Mourani plaidant sa « nouvelle foi » dans la Charte canadienne des droits et libertés qui «nous protège en tant que Québécois […] de partis populistes, de ce genre de façon de faire de la politique», et ses antécédents politiques en tant que militante « acharnée » de la cause souverainiste québécoise.
Toutefois, c’est lorsque Bernard Landry a qualifié sa décision de « mépris » envers la société québécoise que le débat a atteint son degré d’émotivité le plus sensible, l’ancien premier ministre touchant du doigt le multiculturalisme perfide de Pierre-Elliot Trudeau, ce à quoi Maria Mourani a martelé son attachement aux valeurs d’égalité entre tous les Canadiens.
Comme disait M. Landry au début de cette confrontation, tout politicien a le droit de changer d’allégeance, invoquant le passage de René Lévesque du PLQ à la création du PQ. Néanmoins, encore faut-il que les arguments motivant une tel revirement puissent s’asseoir sur des bases démocratiques reconnues par l’État, ce qui, dans le cas présent, s’appuie sur une Constitution qui a été imposée au Québec contre son gré, un croc-en-jambe pernicieux à la protection de l’identité québécoise.
Dans un article paru dans Le Devoir du 19 décembre, Gilles Duceppe évoque une Maria Mourani « intelligente » avec « beaucoup de talent, pas beaucoup de jugement ». « L’abandon des principes, ça la dérangeait pas beaucoup » Du côté des bloquistes, on prédit que « Mme Mourani se magasinera, dans les mois qui viennent, une place chez les libéraux — qui selon la nouvelle carte l’emporteraient dans sa circonscription d’Ahuntsic — ou encore chez les néodémocrates. »
http://www.ledevoir.com/politique/canada/395609/maria-mourani-tourne-le-dos-a-la-souverainete
Enfin, je laisse la parole à Mario Beaulieu, le président de la Société Sant-Jean-Batiste : « Elle a mérité son prix pour ses actions passées [Patriote de l’année 2012], mais de prétendre que la Charte canadienne protège l’identité québécoise, on aimerait bien savoir où et comment ».

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Henri Marineau2036 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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