Le mirage de la dette

Les dettes souveraines européennes sont de véritables mirages qui nous masquent la réalité depuis que nous avons fait la stupidité de céder un pouvoir régalien fait pour s'exercer dans le sens de l'intérêt général, à des banquiers privés qui non seulement ne l'exercent que dans leur propre intérêt, mais qui de plus, font payer leurs pertes au contribuable européen: celui de la création monétaire.

Crise mondiale — crise financière

27 Juin 2011 Par MARIE CAROLINE PORTEU
Les dettes souveraines européennes sont de véritables mirages qui nous masquent la réalité depuis que nous avons fait la stupidité de céder un pouvoir régalien fait pour s'exercer dans le sens de l'intérêt général, à des banquiers privés qui non seulement ne l'exercent que dans leur propre intérêt, mais qui de plus, font payer leurs pertes au contribuable européen: celui de la création monétaire.

En agissant ainsi, nous avons donné tous les pouvoirs aux financiers .

En France , cette trahison a eu lieu le 3 janvier 1973 par la loi de finances 73-7 :
"« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France. »
Cet article est également repris dans l'article 104 du Traité de Maastricht et l'article 123 du Traité de Lisbonne .
C'est cette privation de souveraineté monétaire européenne qui fait que l'euro ne peut être viable dans son statut actuel , et qui rend le problème grec insoluble si nous continuons dans ce modèle démentiel , totalement destructeur pour l'économie réelle .
La charge d'intérêts actuelle du déficit grec est de 70% du déficit total . Ce chiffre en lui-même résume l'impossibilité de l'équation et montre que toute solution qui ne passe pas par une refonte totale du modèle monétaire européen est vouée à l'échec .
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/05/18/alleger-la-dette-grecque-les-3-scenarios/


La principale différence entre un sauvetage grec dans le modèle actuel et un sauvetage par une Europe souveraine monétairement parlant, est que ce sauvetage pourrait se faire SANS INTERETS . Aujourd'hui , tout sauvetage fait par le système bancaire ou la BCE qui ne dispose d'aucune souveraineté , ne fera qu'empirer le principal problème qui est bien celui des intérêts de la dette , en alourdissant encore plus la charge des déficits futurs et les faisant porter par tous les contribuables européens en plus de l'insensé plan d'austérité Grec .

Les principaux arguments qui s'inscrivent contre une restructuration de la dette grecque , avec abandon de créances du secteur privé, s'inspirent du fait que nos banques ne résisteraient pas à cette formule . De toutes les manières , même sans abandon des intérêts dûs par la Grèce elles ne sont déjà pas en adéquation avec les ratios de solvabilité exigés par les accords de Bale III . Donc on parle de sauver des banques qui sont déjà littéralement en état de cessation de paiement . Et pour les sauver , les institutions européennes n'ont rien trouvé de plus intelligent que d'étendre le terrain de jeu de ces banquiers aux assurances vies qui leur sont confiées .. au lieu de sécuriser les dépôts des particuliers comme ils prétendent vouloir le faire depuis plus de deux ans ..
Projet de directive européenne sur l'assouplissement des critères de ratios de sovabilité de Bale III :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201402...

Et si au lieu de remplir le tonneau des Danaides , nous sortions du modèle infernal : dette intérêts de la dette ?
Cette solution entrainerait des défauts de paiement bancaires ?? Et alors ?
La nationalisation de certaines banques européennes serait contrairement à ce que vous entendez dans les médias , une véritable bouffée d'oxygène pour les états endettés . En effet , pour beaucoup de pays , Grèce ou France , une proportion importante des dettes est autoportée par les banques nationales : en Grèce cette proportion est supérieure à 50%.

En nationalisant les banques grecques en cessation de paiements , la partie auto portée des dettes grecques et surtout la charge d'intérêts à courir se verrait purement et simplement annulée par simple jeu d'écritures (l'état ne pouvant se devoir d'argent à lui même) .
L'état pourrait revendre les activités non essentielles , comme le trading , comme l'a fait l'état Néerlandais lorsqu'il a sauvé ABN AMRO.

Ce serait en fait un véritable allégement des déficits et du poids de ces déficits.
Cerise sur le gâteau : on les empêcherait de nuire .. Car aujourd'hui , il est avéré que par leurs jeux malsains , les banques détruisent l'économie réelle au lieu de la soutenir , en particulier par l'excès de la création monétaire à laquelle elles se livrent , ce qui entraine une spéculation accrue sur les matières premières et sur les marchés financiers .
De plus , les mesures d'austérité entrainées par leurs erreurs puisque nous avons transféré les pertes bancaires sur les dettes des Etats affaiblissent les économies européennes au lieu de les relancer .

Il est plus que temps de faire cesser ce cirque .. Et pour rappel , en France , les banques ont déjà été nationalisées , et cela n'a pas entraîné mort d'homme pour autant !!!!
***
A lire : l'article de AJ Holbecq publié sur le site de Debout la République et sur le site de Paul Jorion sur "l'arnaque de la dette" .
http://bit.ly/lLPCzp

Le prochain billet sera sur les origines du mal et sur l'influence américaine dans ce modèle démentiel .
Essayons simplement de réfléchir "autrement" de manière cartésienne .
Descartes était français .. faut-il le rappeler ??


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