Le «nationalisme» de la CAQ

On nage en pleine utopie...

Tribune libre

Stigmatisée en position centriste entre la droite du PLQ et la gauche du PQ, la CAQ de François Legault se cherche désespérément une voie qui pourrait rallier l’électorat québécois. Il n’est donc pas surprenant qu’elle opte pour une stratégie « nationaliste », celle-là même qui avait permis à la défunte ADQ de devenir l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale pour un certain temps.

Aux yeux de François Legault, ce nationalisme «plus pragmatique et rassembleur», comprenant des rapatriements de pouvoirs, se construira à l'intérieur du cadre fédéral. Une recette, admettons-le, qui est loin d’être nouvelle et sur laquelle de nombreux gouvernements provinciaux se sont échoués au cours des dernières décennies. Et je ne crois pas que ce soit l’arrivée de Justin Trudeau à la tête du gouvernement canadien qui changera la donne, le chef du PLC étant déjà inhibé depuis son jeune âge par son père de l’importance d’un gouvernement centralisateur fort à Ottawa.

À mon sens, l’ère d’une position mi-chair mi-poisson est passée date. Les Québécois ne veulent plus être assis entre deux chaises. La débâcle de la CAQ lors du dernier scrutin en fait foi. L’appel au « nationalisme caquiste » de François Legault résonnera comme une voix dans le désert…Un retour vers le futur raté!

Quelques demandes de Legault

Langue et culture
Rapatriement des budgets fédéraux en culture et application de la loi 101 aux entreprises fédérales

Immigration
Québec sélectionne près de 70 % des immigrants. La CAQ vise 100 %, à l’exception des réfugiés

Autonomie fiscale
Transfert de points d’impôt du gouvernement fédéral au Québec, déclaration de revenus unique et encadrement du pouvoir fédéral de dépenser

Environnement
Politique unique du Québec sur le développement durable

Infrastructure
Transfert en bloc des budgets provenant du Fonds Chantiers Canada pour que le Québec soit maître d’œuvre dans le choix des priorités en matière d’infrastructure

Reconnaissance du Québec
Sélection des trois juges de la Cour suprême issus du Québec.

On nage en pleine utopie...

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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • James A. Wilkins Répondre

    11 novembre 2015

    Avec sa nouvelle position constitutionelle Francois Legault entretien une grande utopie qui, faut'il bien l'avouer, plaît à une bonne partie de l'électorat. Ceci dit je mets tous ces bien pensants qui ont oublié Victoria, Meech et Charletown de me prouver qu'ils ne sont pas de grands naìfs. Ce ballon adéquiste va se dégonfler rapidement si le Parti Québécois a la sagesse de confronter le prochain référendum à un choix entre deux constitutions. Faudra bien arrêter de tourner en rond et penser que l'on peut avoir les attribut d'une nation avec des pouvoirs provinciaux.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2015

    Dans un colloque organisé par le Bloc, des constitutionnalistes ont montré que les conditions à respecter pour obtenir un changement sont telles selon la Constitution du 1982 de PET que tout changement constitutionnel est impossible, techniquement et politiquement. Un exemple: les fédéralistes sont pris avec le Sénat, impossible à réformer.
    Est-ce que François Legault est au courant? S'il ne le sait pas, il est incompétent. Et s'il le sait, c'est un marchand d'illusion. Je penche vers la deuxième hypothèse. Les nécessités électoralistes de la CAQ ne correspondent pas avec les intérêts du peuple québécois. Satiriste, Remi Trudel du club des Ex parlait «d'un retour à l'autonomie de Duplessis en 1936...»
    Revenons à la notion de rapport de forces qui marque avec justesse les analyses de JC Pomerleau. Quel est le rapport de forces du Québec actuellement devant le Canada anglais? C'est la question à poser. Le paradoxe, c'est que seule la peur inspirée par PKP pourrait faire bouger le Canada anglais. Sans que l'impossibilité technique cesse d'exister. C'est ce qui se dégageait récemment d'une entrevue avec Sheila Copps après l'élection de Justin Trudeau. Elle était livide en parlant de la menace PKP. Elle devint blanche comme un drap blanc en rappelant que même si Trudeau a été élu, ce qui était une bonne nouvelle pour elle, le danger pour le Canada était encore là avec PKP à la tête du Parti québécois. Comme si Justin était une sorte de viagra incapable de pallier à l'impuissance canadienne devant le problème québécois qui demeure non résolu. J'emprunte cette métaphore du viagra à Andrée Ferretti. (Voir sur independantes.org: «sans complaisance: Viagra» (6 novembre 2015)
    Sans un mouvement indépendantiste fort et dynamique, les propositions de la CAQ n'ont aucune chance d'avoir une pertinence politique réelle.
    N'est-ce pas la stratégie des René Lévesque, Claude Morin ou Lucien Bouchard d'utiliser la menace séparatiste (comme dit «The Gazette») pour améliorer la place du Québec dans le Canada?
    M. Legault, on a déjà joué dans ce film-là. D'où la pertinence de l'analyse d'Henri Marineau.
    Robert Barberis-Gervais, 11 novembre 2105

  • Marcel Haché Répondre

    11 novembre 2015

    Sans doute que les propositions de la C.A.Q. sont utopiques, et vous avez raison Henri Marineau. L’électorat ne bougera pas beaucoup autour de ces propositions.
    Il n’en reste pas moins que Legault s’adresse au bon électorat. Car, quoi que vous en pensiez, les indépendantistes n’ont pas le monopole du patriotisme. Loin s’en faut.
    Utopie pour utopie, quelle est la plus grande : envahir les terres péquistes et libérales au nom du patriotisme, comme l’espère la C.A.Q., ou envahir les terres minuscules d’O.N. et les terres les plus arides qui soient, celles de Q.S., au moyen d’un autre nationalisme, l’abominable et très minable nationalisme civique qui, soit dit, n’a à ce jour jamais-jamais servi le P.Q. comme il n’a jamais servi le Bloc non plus ? Où sont donc les véritables utopistes ?
    La vérité que nous n’aimons pas, Henri Marineau, c’est que, pendant que Legault bavasse contre cette maudite conjoncture qui favorise la gang à Couillard, sur ce point précis, hélas, hélas, P.K.P. se tait.