En politique, on passe assez vite de l’engagement à l’obligation pure et simple. On s’oblige par sens de l'honneur ou par réflexe, ou encore, sous la pression des critiques, on abdique en se disant conséquent...
Les médias rappellent d’ailleurs sans cesse aux politiciens qu’ils doivent «respecter leurs engagements»...
De là, la nécessaire prudence des politiciens, du moins les plus intelligents, devant quelque engagement que ce soit. Un doigt, une main, un bras sont vite perdus...
Mais Justin Trudeau, le 13e Apôtre, n’est pas un adepte de la retenue, surtout en matière d’immigration.
Il ne s’emmerde pas de réserves ou des appréhensions d'autrui, dédié qu’il est à la mise en œuvre d’un monde où les nations ont un seul et même poids théorique, se percutant les unes aux autres comme dans un sac de billes. Au pays sur demande, est Canadien celui qui le dit... Qu'il soit arrivé aujourd'hui ou ici depuis toujours...
C’est presque en cachette, du moins sans tambours ni trompettes, que le Canada a signé, fin 2018, le Pacte mondial sur les migrants, une initiative de l’ONU dont la population canadienne n’a été informée que superficiellement, une fois séchée l’encre de sa signature...
On aurait signé ça parce que ce n’est «pas contraignant». Ce qui est tout de même contradictoire. Signe-t-on des documents qui n’engagent à rien ? Appose-t-on sa signature sur des insignifiances ? Les intentions ne finissent pas toujours lettres mortes...
Plusieurs pays dont l’Australie, l’Autriche et la Suisse n’ont pas voulu le faire. On n’a osé les traiter de racistes, de fascistes ou de populistes de crainte peut-être qu’ils ne répliquent. Qu’ils expliquent leur réticence à mettre un doigt dans l’engrenage...
Ce pacte n’est qu’un engagement, a répété aux médias la représentante du Canada à l’ONU, Louise Arbour, une dame éminemment respectable mais que l’on devine être au diapason du Plus Grand Penseur du Canada... Les éditorialistes fédéralisants ont abondé dans le sens du vent subventionnaire...
Pourtant, quiconque lit ce fameux pacte ne peut qu'admettre qu’il est à tout le moins orienté. Les migrations y sont pour ainsi dire normalisées. Ce qui arrangera sans aucun doute les dictateurs du monde entier : ils pourront vaquer à leurs petites horreurs, tuer, torturer, commettre toutes les exactions imaginables entre deux visites chez Louis Vuitton, leurs population auront désormais le choix d’une fuite ordonnée...
Au fond, ce pacte consacrera le statu quo dans plusieurs des plus atroces pays du monde, là où abondent pétrole, uranium et autres terres rares. Là où on tue sans gêne aucune, au nez et à la barbe des grandes puissances, et souvent avec leur concours...
C’est le pacte des naïfs et des vertueux. Certains y verront la première étape du Grand Remplacement, celui des populations vieillissantes, des sociétés en perte de tonus; ce phénomène est craint depuis des lustes en Europe. En France, cette théorie est associée à l'extrême-droite mais elle fait des adeptes ailleurs maintenant...
Il faut le lire, ce fameux pacte, pour comprendre ce qu’il sous-tend : migration, intégration, normalisation. Des millions de désespérés comprendront qu’ils sont attendus ailleurs...
Il n’est pas totalement limpide, évidemment, les échappatoires foisonnent et sans doute a-ton pensé à des politicos comme Trudeau qui pourrait dire une chose et son contraire sans mentir pour autant. L’essentiel est pourtant clair, vertueux à souhait et servi dans un jargon bureaucratique typiquement onusien. Il s’agit de faciliter les migrations, et si on signe au bas de la page, c’est qu’on est d’accord avec ça... Prétendre le contraire, c’est être de mauvaise foi ou aveuglément libéral...
Cet extrait porte-t-il vraiment à confusion ? «Nous nous efforçons de créer des conditions favorables qui permettent à tous les migrants d’enrichir nos sociétés grâce à leurs capacités humaines, économiques et sociales, et facilitent ainsi leur contribution au développement durable aux niveaux local, national, régional et mondial».
Et celui-ci : «Nous comptons faciliter des migrations sûres, ordonnées et régulières, tout en réduisant l’incidence et les répercussions négatives de la migration irrégulière grâce à la coopération internationale et à l’ensemble de mesures proposé dans le présent Pacte mondial».
Et encore celui-ci :«(Le Pacte) vise à réduire les risques et les vulnérabilités auxquels sont exposés les migrants aux différentes étapes de la migration en promouvant le respect, la protection et la réalisation de leurs droits de l’homme et en prévoyant la fourniture d’une assistance et de soins».
L’Europe n’en a donc pas fini avec les migrants qui, arrivant d’Afrique ou du Moyen-Orient, sont déjà visibles dans toutes les grandes villes. Inutile de rappeler les crimes commis en Suède, en Allemagne ou ailleurs; les civilités exigent apprentissage...
Chez nous, rien de tel, évidemment. Mais on ne fermera pas de sitôt le Chemin Roxham, le trou dans la clôture du Québec, l’entrée principale des réfugiés illégaux au Canada. Ce n'est d'ailleurs pas parce qu'on n'en parle plus qu'il n'y a plus personne... Et rien ne dit que Trump ne nous en enverra pas une nouvelle cohorte...
Ottawa sait de quoi il en retourne... Deux jours après le Jour de l’An, le gouvernement Trudeau a annoncé, avec une discrétion obligée par les élections, qu’il dépensera 113 millions pour la «pré-arrivée» des immigrants. On leur expliquera ce qui les attend. L'hiver et le régime de pension du Canada...
Peut-être leur dira-t-on aussi qu'il y a ici un vieux peuple parlant français, des Gaulois fêtards pas encore laminés par le temps, mais ne vaut-il pas mieux ne pas se faire d'illusions; l'idée de peuple fondateur n'a plus aucun sens dans le multiculturalisme canadian...
Mais ils viendront, les migrants, c'est sûr, comme ils viennent déjà, soulageant les bonnes consciences et les tyrans de ce monde...