Le Pape appelle à une «laïcité positive» pour l'Europe

Il est donc «urgent» notamment en ­Europe «de définir une laïcité positive, ouverte, qui, fondée sur une juste autonomie de l'ordre temporel et de l'ordre spirituel, favorise une saine collaboration»

Laïcité — débat québécois



Benoît XVI devant les ambassadeurs, au Vatican, à l'occasion du traditionnel discours au monde diplomatique. Crédits photo : AP
Benoît XVI recevait lundi les 178 ambassadeurs accrédités au Vatican.
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Jean-Marie Guénois - Tout se tient pour Benoît XVI, la crise écologique mondiale comme la crise économique. Elles ont une même source, «une mentalité courante égoïste et matérialiste, oublieuse des limites inhérentes à toute créature».
Il l'a rappelé, lundi, à Rome, devant le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège - 178 États à ce jour - lors d'une cérémonie d'échanges de vœux qui est l'occasion pour l'Église catho­lique d'exprimer sa vision géopolitique.
Cette année, après le récent sommet de Copenhague, le cœur du discours du Pape, prononcé en français (langue diplomatique du Saint-Siège), a porté sur «la sauvegarde de la création». «Je partage la préoccupation majeure, a confié Benoît XVI, que causent les résistances d'ordre économique et politique à la lutte contre la dégradation de l'environnement», pointant en particulier, vingt ans après la chute du mur de ­Berlin, le bilan écologique catastro­phique des «régimes athées et matérialistes».
L'écologie «exigence morale»
En ce sens, l'écologie est une «exigence morale» dont l'enjeu tient en une formule : «Pour cultiver la paix, il faut protéger la création.» Encourageant les chrétiens à s'engager sur cette voie, le Pape regrette de voir «se diffuser parmi les milieux politiques et culturels, ainsi que dans les médias, un sentiment de peu de considération et parfois d'hostilité, pour ne pas dire de mépris, envers la religion, en particulier la religion chrétienne». Il est donc «urgent» notamment en ­Europe «de définir une laïcité positive, ouverte, qui, fondée sur une juste autonomie de l'ordre temporel et de l'ordre spirituel, favorise une saine collaboration» .
Plus classique, la dernière partie de son discours a porté sur des situations concrètes. La Terre sainte, par exemple, où il demande la «sécurité» pour Israël, une «patrie souveraine et indépen­dante» pour les Palestiniens et la protection du «caractère sacré de Jérusalem». Le «respect, la sécurité et la liberté» pour les chrétiens irakiens, et pakistanais.
Déplorant les attentats contre les ­coptes égyptiens, Benoît XVI n'a toutefois pas évoqué la situation en Malaisie, où neuf églises chrétiennes viennent d'être attaquées en une semaine.


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