Où est Radio-Canada?

Le Président légitime et ÉLU du Honduras va possiblement être éliminé.

On attend bien sagement dans nos médias que la dictature élimine le Président Zelaya. On ne dénonce pas ce siège de l’ambassade brésilienne où l’on ne respecte pas les droits les plus élémentaires de cette résidence diplomatique et où l’on met en péril la vie de 62 personnes qui résistent à la dictature.

Tribune libre

Le Honduras… avez-vous déjà entendu parler du Honduras?
Oui, un peu, pas beaucoup.

Bien sûr ce n'est pas l'Iran. En Iran le moindre pet de travers est rapporté.

Le Honduras c'est autre chose.
Ça fait 3 mois, 90 longs jours que la population fait plus que péter de travers. Elle manifeste au risque de sa vie contre une dictature qui se fait appeler poliment par nos médias, «gouvernement de facto».
Ces médias qui aiment pourtant bien utiliser le terme «régime», utilisent, dans le cas de la dictature hondurienne, le terme «gouvernement».

J'aimerais bien comprendre pourquoi?
Le Honduras vit sous LA DICTATURE depuis le 28 juin dernier.

Notre journaliste expert de la question latino américaine, Jean-Michel Leprince, a fait une brève apparition dans cette région, il y a une bonne semaine. Il s'est contenté d'aller nous faire deux reportages pas trop dérangeants, comme s'il avait été en panne d'inspiration pour poser des questions pertinentes et pour nous faire ressortir ce qui se passe vraiment sur place. Il nous a dit que le président Zelaya était "déchu" et que le «gouvernement "de facto"» ainsi que le Président "déchu" étaient intraitable et ne voulaient pas négocier.

Disons, que nous n'avons pas appris grand-chose.
On a bien vu quelques gauchistes avec des banderoles du Che déambuler librement dans les rues et prêts à faire du grabuge que le «gouvernement "de facto" doit, que voulez-vous, réprimer pour éviter qu'ils ne saccagent tout.
On dit qu'ils ont incendié des autos et saccagé des commerces.

De vrais sauvages que le Président bien mis de facto doit tenter de contrôler de son mieux pour sauvegarder la civilité de son pays.
Voilà finalement, le survol complet de la situation fait par nos médias et entre autres par notre Radio-Canada.
J'ai une connaissance au Honduras (un Québécois faisant de l'aide humanitaire sur place depuis le passage de Mitch, il y a dix ans) qui m'écrit et qui ne veut pas que je révèle son nom parce qu'il craint vraiment pour sa vie. Vous pouvez toujours dire que je l'invente et je ne pourrai pas vous contredire, mais peu importe, voilà ce qu'il m'écrit hier:
***
« Depuis lundi dernier, je peux suivre par Radio Globo quoique mercredi ils les ont coupé un bout de temps en direct des milliers de témoignages de ce qui se passe au Honduras, plus spécifiquement a Tegucigalpa, ou règne un chaos total. Il y a des milliers des militaires qui ont evacues les alentours de l´ambassade besilienne pour que les medias ne voient pas ce qui se passe. Il y a quelques jours, les militaires sont arrives avec une machine gigantsque dans une boite de camion, qui emettait des ultras-sons, a quelques pieds de l´ambassade ou est Mel.
Dans les dernieres heures, on a reussis a jeter un gaz a l´interieur de l´ambassade bresilienne. En plus, un camion citerne, identifie , a eu le droit de passer au travers du barrage militaire pour aller arroser a son tour le devant de l´ambassade.
Il y a quelques minutes, c´est un helicopter volant tres bas qui arrosait le dessus de l´ambassade.
Mel a parle en direct pour decrire les effets mais on voudrait identifier de quel type est ce gaz.
Ca va exploser, ca ne peut faire autrement .
Le personnel de l´ambassade a des problèmes d'ouie. La nourriture et l´eau ne peuvent entrer dans l´ambassade depuis quelques jours.
A Radio Globo, je realise que la grande majorite du pays est prtes a se sacrifier si n´interviennent pas les forces exterieures. Les policiers, de faible education, tirent sur toutes sortes de personnes desarmees, ils violent les femmes, volent des cellulaire a leur gout.
Le peuple a surtout peur que Micheletti et ses militaires, agissent d´une facon qui serait dramatique, en entrant de force, comme ils le menacent depuis lundi dernier. Et eliminer Mel avant que qelqu´un agisse. Les prochaines heures seront cruciales, je le sens.
Lundi j´ai ete attrappe quelques heures dans mon vehicule en plein milieu des debuts de la manifestation pres de l´Ambassade bresilienne, et c´etait pelein de personnes avec des drapeaux, des foulards du Che, de toutes les classes, criant de joie le retour de Mel, le seul president a leurs yeux. Dans moins d´une heure, il y avait des centaines de personnes bolquant les rues. Le lendemain, les militaires sont entres en force pour degager les alentours de l´ambassade. On parle de plus de 20 morts dans le pays, et des centaines de blesses.
Hier, un regroupement d´eveques donnait son appui. Un regroupement de deputes anciennement avec Micheletti. Ce matin, on dit qu'on va divulguer une fraude de la part de Micheletti et d´anciens collaborateurs.
Il faut vraiment que la communaute internationale, sion ils vont tout faire pour eliminer le President. Il y a moins d´une heure. l´epouse de Mel etait sur un mur et des militaires ont charges leurs armes en la visant . Elle se dit prete a mourir.
Hasta luego, paz o muerte,
***
C'est ce qu'il me dit du Honduras. Doit-on le croire?
Je lui ai demandé s'il voulait que je donne ses coordonnées à Jean-Michel Leprince.
J'attends sa réponse. Il n'a pas internet chez lui et il m'écrit en changeant constamment d'adresse courriel, car il a peur d'être épié. Nous sommes comme en vrai roman d'espionnage.
Ses messages sont empreints de craintes et souvent il ne sait pas trop ce qui se passe à quelques rues de chez lui. Il n'ose pas trop sortir.
Le Honduras… vous connaissez?

Si la dictature au Honduras n'avait pas ce côté néolibéral, je sens qu'on la connaîtrait beaucoup mieux. Si la dictature n'était pas au service des amis de propriétaires de médias, je sens qu'on ne l'appellerait pas «"gouvernement" de facto» mais plutôt «DICTATURE MICHELETTI».
Radio-Canada semble attendre d'être invitée aux funérailles du Président ÉLU, légitime et reconnu par 191 pays (Israël s'est désisté après qu'on ait découvert de l'équipement de brouillage identifié "made in Israël").
On attend bien sagement dans nos médias que la dictature élimine le Président Zelaya. On ne dénonce pas ce siège de l'ambassade brésilienne où l'on ne respecte pas les droits les plus élémentaires de cette résidence diplomatique et où l'on met en péril la vie de 62 personnes qui résistent à la dictature.
Imaginez le même scénario en Iran!

On constate, une fois de plus la «terrible coloration idéologique des médias».
J'ai honte de ces professionnels qui taisent ces odieux manquements à la démocratie et ces menaces réelles contre la vie de dirigeants politiques élus et en cours de mandat.
Où est Radio-Canada?

Où est donc la belle morale de Radio-Canada qui aime tant défendre la démocratie et dénoncer haut et fort les injustices du monde entier?
Serge Charbonneau

Québec


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 septembre 2009

    il y a plusieurs années que ça sent la putréfaction sur notre chaine Radio-canada, d'ailleurs il y a quelques années j'avais écrit a l'ombudsman (Hé oui il n'y a pas que la FTQ pour se plaindre :)) au sujet de la couverture faite par Radio-Canada au gouvernement Hugo Chavez, on m'avait répondu poliment que Radio-canada n'était pas le petit chien a bush contrairement a ce que je pensais.
    Force est d'admettre qu'ils se comportent comme si c'était le cas et qu'ils camouflent la vérité, quelque fois on aura même pas droit a une nouvelle ou celle=-ci prendra 3 jours avant qu'elle nous arrive. Des exemples .... Les troubles en Bolivie l'année dernière qui nous sont arrivés 3 ou 4 jours après que j'en sois informé par france 24. la même chose au sujet du président déchu en Thailande.... Tous des troubles ou j'ai reçu la nouvelle 3 jours avant que notre société d'état ne daigne donner cette information. Sincèrement je crois que le censeur de Radio-canada exagère et il devrait s'activer a approuver les nouvelles internationale.
    pour ce qui est du Honduras, Si mel est assassiné on aura la nouvelle 4 ou 5 jours après que M Charbonneau l'ait signalé .
    Est-ce qu'on peut prétendre être informé ? non
    Est-ce qu'il y a censure sur cette chaine, Oui
    Les commentaires au sujet des textes sont censurés d'une manière honteuse
    pour ma part je suis automatiquement censuré a 100% au sujet du Honduras, ya rien a faire aucun texte ne passe... Pourquoi cette censure a mon endroit alors que d'autres participants viennent y mettre des commentaires sans queue ni tête?
    Yan Langlois Alias Sandino

  • Svetli Dubeau Répondre

    26 septembre 2009

    Cela reflète bien la qualité abattue qu'est devenue Radio-Canada après le sabrage des Conservateurs dans l'institution publique, et l'importance qu'accorde les médias aux rencontres et réunions, pour la plus part du temps faites à rideaux fermés, et qui débouchent jamais ou presque sur d'importants accords significatifs pour la classe moyenne. Tout se passe comme si l'on ne devait pas en savoir trop pour ne pas qu'il y ait des réactions anticonformes au statu quo qu'entretiennent avec à propos les dirigeants mondiaux, de peur de soulever et remettre en questions d'importants principes sociaux. Pendant qu'on nous montre à satiété des images, sans presque aucun contenu informatif, de barack obama à l'ONU et des dirigeants mondiaux à Pittsburgh déblatérer de belles paroles de leçons d'humilité et d'espoir dans le contexte nébuleux de la crise économique compliquée, on laisse de côté l'essentiel. On n'ose parler des droits humains qui sont encore ouvertement bafoués sans aucune réactions d'indignation de la part des dirigeants des représentants de l'ONU et du G20. L'information est vraiment devenue biaisée par la convergence dont en font les médias génériques.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 septembre 2009

    "Les quelque quatre mille partisans de M. Zelaya, qui avaient passé la nuit devant l’ambassade en ont été très violemment délogés – deux morts et trente blessés – le 22 septembre à l’aube. Alors qu’était annoncée une visite de M. Miguel Insulza, secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), M. Micheletti a ordonné la fermeture de tous les aéroports du pays.
    Les forces de l’ordre cernent l’ambassade du Brésil, privée d’eau courante, d’électricité, de téléphone, et où la nourriture commence à manquer – bien qu’elle ait été ravitaillée en vivres, le 22 septembre, par la représentation de l’Organisation des Nations unies (ONU) à Tegucigalpa.
    Malgré le couvre-feu, la résistance populaire ne fléchit pas. Les médias non inféodés aux putschistes ont été fermés et les forces de l’ordre répriment toute manifestation. Tandis qu’on recense une centaine de blessés dans les hôpitaux de la capitale, plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées dans l’ensemble du pays. A Tegucigalpa, entre deux cents et quatre cents d’entre elles sont regroupées… dans le stade Chochy Sosa.
    Trente-six ans après les stades de Santiago du Chili."
    Maurice Lemoine

  • Archives de Vigile Répondre

    26 septembre 2009

    Comment ne pas ressentir profondément ces drames humains dont nos médias, financés par nos impôts et nos contributions, sont complices par leur silence? Comment ne pas ressentir l'hypocrisie de nos dirigeants politiques qui envoient nos soldats combattre et mourir en Afghanistan pour soi disant défendre la démocratie et qui restent les bras croisés devant cet affront à la démocratie dans ce petit pays de l'Amérique centrale, pays tout près de chez-nous? Merci, M. Charbonneau de secouer quelque peu la cage de nos consciences trop tranquilles et quelque peu chlorophormées par les messages bien pensés de nos médias qui s'infiltrent dans notre subconscient un peu comme ces ultra-sons qui s'infiltre discrètement, mais qui détruise tout entendement.