Je tiens à réagir aux propos de [André Pratte->1931] et de Michael Ignatieff parus dans La Presse d'aujourd'hui.
Je voudrais m'adresser à Monsieur Pratte en premier. Vos propos politiques partisans d'obédience fédéraliste font de vous un agent ou un relationniste du gouvernement fédéral, ainsi que de certains partis politiques qui y sont impliqués. Vous n'êtes surtout pas un éditorialiste qui présente les phénomènes sociaux et économiques du Québec d'une manière équilibrée et objective.
Vos railleries insipides au sujet de la réaction des indépendantistes aux «nouveaux » propos de M. Ignatieff en sont un bel exemple. Pour appuyer mes dires un peu plus, je vous renvoie à votre carrière littéraire en dehors de La Presse, par exemple, ce livre que vous avez titré «Énigme Charest», qui n'en est surtout pas un.
En bref, vous êtes déraciné de votre communauté, vous gérez l'information en général comme une maison de marketing bien graissée et bien alignée sur la philosophie néolibérale de vos patrons.
En passant, j'ai remarqué un procédé qui semble devenir une tradition à La Presse. Avant le référendum de 1995, un certain Pierre Pettigrew écrivait sur les «sombres» perspectives internationales d'un Québec indépendant dans une série de textes «bénévoles». Alain Dubuc reprenait tout aussi «bénévolement» ces thèmes dans ses éditoriaux.
Exactement comme ce qui a été fait aujourd'hui dans les pages de votre journal.
Aussi, on se demande où vous allez chercher ça quand vous dites savoir que «l'équilibre fiscal» - sur ma planète on parle de déséquilibre fiscal - est en voie d'être «rétabli, si ce n'est déjà fait».
Également, vous semblez obnubilés, ou peut-être incapables, de voir que, historiquement, le parti que vous défendez est le plus corrompu que la «canadian federation» n'ait jamais produit. Pour votre édification, je vous soumets, comme exemples récents, le scandale des commandites et le cas d'abus de justice en regard d'Alain Richard, vous savez, cet ami de Gougoux et de Parisella.
Est-ce que ces deux derniers font partie de votre équipe actuelle M. Ignatieff?
Suite à la loi des mesures de guerre de 1970, la nuit des longs couteaux, le coup de force de Trudeau en 1982 et le référendum volé de 1995, les Québécois savent maintenant la définition du mot «fourberie».
C'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand M. Ignatieff nous propose son concept de «nation» et de «pays». M. Ignatieff verse dans un cloaque inspiré de la fameuse déclaration de Calgary, ce document que quelques belles provinces - "égales entre elles" - avaient concocté avec l'approbation de cet autre «great canadian democrat», le p'tit gars de Shawinigan, ce spécialiste en marketing du Canada à grande échelle, celui qui habite maintenant une banlieue cossue d'Ottawa et qui travaille pour la même firme que feu PET.
M. Ignatieff nous démontre sa méconnaissance ou il délire tout simplement quand il nous dit «qu'il s'agit de la seule ancienne colonie française à s'être jointe à la fédération...». Les canadiens-français ont été consultés avant de se joindre à cet ensemble merveilleux?
Aussi, vous dérapez lamentablement quand vous lancez que le Québec a «l'autorité nécessaire» dans son «domaine» d'immigration. On se rappelle de l'autorité de l'État Québécois en ce domaine avant et lors du dernier référendum. Franchement M. Ignatieff, on voit surtout un contrôle absolu canadian en cette matière et ce, depuis toujours.
Est-ce que vous saviez, M. Ignatieff, que quand on s'est «joint» en 1760, toutes proportions gardées, il y a eu un pourcentage plus élevé de morts chez les Canadiens-Français - civils et militaires confondus - que celles subies par les Russes lors de la seconde guerre mondiale?
Beau projet «d'unité nationale» que ce «Love in» de 1760. Belle façon de «joindre» un pays.
Voilà quelques jours, M. Ignatieff nous expliquait qu'il pourrait y avoir une guerre civile si l'on ne suivait pas ses sages conseils. M. Pratte a repris les mêmes idées par la suite. On voit poindre en M. Ignatieff un «grand démocrate» à l'image de notre géôlier national, Lord Elliot.
Une autre question M. Ignatieff. Lors du prochain référendum sur l'indépendance, allez-vous respecter les lois du Québec sur les élections et les référendums et ce droit fondamental qu'est le droit de disposer d'eux-mêmes qu'ont les peuples?
Récemment, M. Ignatieff nous a expliqué qu'il est horripilé à l'idée de voir les sépultures canadians de ses parents - située dans les Cantons de l'Est - devenir partie d'un Québéc indépendant.
Pour vous calmer M. Ignatieff, dans l'éventualité d'un Québec indépendant et démocratique, on pourrait peut-être envisager de décréter que toutes les sépultures Québécoises loyales envers le Canada pourraient le demeurer ainsi à perpétuité. On ne les forcerait surtout pas à devenir Québécoises. Ça rejoint un petit peu cet autre grand idéal démocratique de «partition» si bien articulé par votre parti et son fameux journal.
Daniel Sénéchal
_ Montréal
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé