Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, M. Laurent Lessard, est présentement à Whistler, en Colombie-Britannique, où se déroule jusqu'au 29 juin la Conférence annuelle des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l'Agriculture.
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Depuis ma nomination à titre de ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, j'ai pu constater à quel point les produits que les Québécois mettent sur leur table sont importants pour eux et leurs familles. Si cette préoccupation nous unit tous, il m'apparaît évident que cette même table doit également rassembler tous les acteurs du secteur bioalimentaire québécois autour d'un même objectif : nourrir nos familles québécoises avec des produits de chez nous!
À cet égard, l'état actuel des négociations qui se tiennent à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) comporte des risques pour les secteurs soumis à la gestion de l'offre, qui est le mécanisme par lequel les producteurs de lait, de volailles et d'oeufs du Québec et du Canada ajustent leur production de manière à répondre aux besoins des consommateurs d'ici. Ce système, faut-il le rappeler, permet d'approvisionner nos marchés, d'assurer un revenu stable aux producteurs et d'innover au moyen de nouveaux produits. Il s'agit en réalité d'une excellente façon de garnir nos assiettes avec des produits d'ici qui mettent à profit le savoir-faire de nos agriculteurs et de nos entreprises de transformation. En conséquence, si la gestion de l'offre est ébranlée, les conséquences seront sérieuses.
Aussi le gouvernement fédéral doit-il manifester un leadership et une présence accrus au cours des présentes négociations à l'OMC. Il s'est engagé tout au début des négociations à atteindre un résultat équilibré, qui respecte à la fois les intérêts des exploitants visés par la gestion de l'offre et ceux des producteurs agricoles canadiens tournés vers les marchés d'exportation. Les propositions qui ressortent présentement de l'OMC ne vont pas du tout dans le sens de cette position équilibrée.
Convaincu du bien-fondé de la gestion de l'offre, le gouvernement du Québec a soutenu et soutiendra toujours les producteurs agricoles du Québec dans le dossier des négociations commerciales de l'OMC. Dès juin 2004, l'Assemblée nationale a adopté unanimement une motion d'appui à ce «modèle équitable pour les consommateurs, les contribuables, les transformateurs et l'économie québécoise». Nous avons accompagné les représentants des secteurs qui sont sous la gestion de l'offre dès le début de ce cycle de négociations, appelé «ronde de Doha».
Récemment, en compagnie de représentants de l'Union des producteurs agricoles et des fédérations touchées par cette question, nous nous sommes de nouveau exprimés d'une seule voix afin d'insister sur l'importance que revêt pour nous la gestion de l'offre. Nous avons ainsi signifié notre appui au ministre fédéral de l'Agriculture, l'honorable Chuck Strahl, dans ses démarches en vue d'obtenir un résultat final positif pour les productions soumises à la gestion de l'offre au Canada. D'autres provinces canadiennes ont, depuis, fait un geste similaire. Ainsi, nous démontrons aux autres pays membres de l'OMC qu'il s'agit d'un sujet capital pour le Canada au regard des négociations actuelles.
L'enjeu principal de ces négociations pour le Québec est le maintien de la gestion de l'offre dans les secteurs du lait, des oeufs et de la volaille. Les produits de ces secteurs sont principalement destinés au marché intérieur canadien. Ces denrées alimentaires représentent des recettes monétaires de 2,5 milliards de dollars pour les producteurs agricoles du Québec, soit près de 40 % du total québécois.
La gestion de l'offre est un système essentiel pour assurer la vitalité des régions du Québec et elle doit le demeurer. Elle permet à 75 000 personnes de vivre de leur passion. Le gouvernement fédéral doit prendre toutes les mesures à sa disposition pour promouvoir et défendre la gestion de l'offre, élément fondamental de notre secteur agricole.
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Laurent Lessard
Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
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