Le retour du gnangnan et du sirupeux à TLMEP: merci, Justin!

La mythologie «trudeauiste» VS la mythologie «harperienne»

Tribune libre

J’avais trouvé pas mal cucul(s) les propos de Céline et de Coderre lors de l’émission «Tout le monde en parle» du dimanche 11 novembre 2012. J’en avais d’ailleurs parlé profusément dans VIGILE et j’en avais causé avec de nombreuses personnes.
Il y a eu persistance des propos sirupeux, enrobés de beaucoup de guimauve, lors de l’émission Tout le monde en parle du dimanche 18 novembre 2012.
On a alors eu droit aux propos positifs et éventuellement rédempteurs de Justin, fils de Pet. La dynastie est en train de s’installer lentement mais sûrement puisque Pet 2 a lui-même des enfants.
En fait, le jeune Justin veut à son tour sauver le Canada, comme son père l’a fait en remettant à leur place les maudits «séparatisses». Il s’agit, cette fois-ci, d’en finir avec le méchant Steven Harper et de redonner le pouvoir au bon vieux Parti libéral, le parti propriétaire du pays, le natural governing Party. D’ailleurs Pet 2 a déjà commencé sa job en plantant, lors d’un combat de boxe, un méchant sénateur conservateur, lequel y a goûté. Et le sang a coulé. Le sang va encore couler si le jeunot, encore un tantinet néophyte, accède au pouvoir en plantant les conservateurs, les néo-démocrates et les bloquistes.
Le programme de Justin, pour le moment : de l’ouverture, du respect, de la compassion et du succès économique pour la classe moyenne. Tout cela est annoncé de manière sirupeuse, «vertuiste» et un peu triomphale.
En fait, lorsque le père Trudeau avait pris le pouvoir, à la fin des années 60, il se fondait sur une mythologie canadienne en quatre actes «hollywoodiens», comme c’est presque toujours le cas dans la plupart des mythologies.
1) Premier acte : il existait, depuis au moins 1867, un pays merveilleux, magnifique et pas piqué des vers. Ce pays de cocagne : le Canada, pays qui, jusque-là, avait presque toujours été gouverné par le seul et unique parti vraiment idoine, le grand Parti libéral du Canada.
2) Deuxième acte : une cassure semble se profiler à l’horizon. De méchants séparatistes veulent commettre un crime immonde et briser le plus beau pays du monde.
3) Un héros, une sorte de John Wayne, doit intervenir : le Parti libéral du Canada, dirigé par Monsieur «Just Watch Me».
4) Quatrième acte : l’ordre «naturel», voulu par Dieu (on ne sait jamais!), a enfin été rétabli. Les goujats ont été mis K.O. (une bonne leçon pour Justin) et ont mordu la poussière, deux ou trois fois plutôt qu’une. Alors, le rédempteur s’est retiré dans ses terres tout en se sentant obligé de revenir à quelques reprises, histoire de garantir la pérennité de son œuvre.
Tout allait donc pour le mieux dans LE MEILLEUR DES MONDES.
Mais une nouvelle menace est venue freiner l’enthousiasme des sauveteurs : après quelques petits scandales sans grande importance, on a assisté à la réorganisation des forces conservatrices et à l’émergence d’un nouveau chef : Stephen Harper.
Cet étrange Monsieur Harper était (et est encore) habité par une autre mythologie en quatre actes.
1) Premier acte : il y a déjà eu un merveilleux pays appelé le Canada.
2) Deuxième acte : au fil de l’histoire, ce pays de cocagne a été usurpé et quasiment néantisé par au moins trois partis socialistes, pour ne pas dire communistes : les libéraux, les Bloquistes et les néo-démocrates. Il s'agit de mécréants sans foi ni loi.
3) Un rédempteur a alors émergé, comme faire se doit dans une «bonne» mythologie, des braises du Parti conservateur : un certain Stephen Harper, le héros chargé de remettre de l’ordre dans ce pays gangrené par le rêve socialiste et athée.
4) Depuis presque une décennie, le Canada est gouverné par les émissaires de Dieu et l’ordre est progressivement rétabli. Un nouveau pays, renouvelé et assaini, est en train de voir le jour, un pays basé sur la foi, sur la méfiance vis-à-vis du darwinisme, sur le néolibéralisme, sur le culte du privé et sur le désir de voir l’État se retirer peu à peu (sauf lorsqu’il s’agit de châtier les méchants et les récalcitrants ou de construire de nouvelles prisons).
Dans un tel contexte, les Libéraux, probablement dirigés par PET JUNIOR, vont remettre de l’ordre et vont reprendre le pouvoir, ce pouvoir qui leur est dû de toute éternité. Le problème, c’est que le vilain Harper veut lui aussi que son parti devienne le sacro-saint parti «naturel» et divin.
Je ne vous raconte pas le fin mot de cette extraordinaire saga. Mais QUI VIVRA VERRA! J'espère vivre encore pendant quelques années
Jean-Serge Baribeau, fasciné par les mythologies


Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 novembre 2012

    Vous écrivez a propos du Canada propriété du PLC.
    Il s’agit, cette fois-ci, d’en finir avec le méchant Steven Harper et de redonner le pouvoir au bon vieux Parti libéral, le parti propriétaire du pays, le natural governing Party.
    Tellement vrai que quand Harper as été élu ,le soir de l'élection Stéphanne Dion as donner le Canada au conservateur en disant :on leur donne un pays en bonne condition... comme si le parti libéral en était le propriétaire.
    Normalement on donne ce qui nous appartient ou ce que l'on croit nous appartenir et cette manière de Dion de donner le Canada comme on donne un char en bonne condition en disait long sur leur prétention d'être les propriétaires du Canadéa le pluss beau ,des pluss beau pays .
    D'ailleur le scandale des commandites as été perçu de maniere différente¸.
    A Québec on y voyait en plus de la malversation ,une attaque politique en règle envers le Québec pour le déposséder des symboles qui identifient notre peuple .
    Dans le roc on accusait plutot les libéraux d'avoir volé le Canada.
    Le crime le plus grave que le roc reprochait a la libérésserie corrompus des commandites n'était pas d'avoir volé les Québécois dans une opération de propagande politique mais d'avoir volé l'argent qui appartenait au Canada par le parti libéral qui s'en croyait devenu le propriétaire pour l'utiliser a des fin d'enrichissement personnel des amis du parti libéral.
    La job de la libérasserie trudoiste de Chrétien as toujours été de mettre le Québec a sa place pour que le roc pense que nous n'existions plus comme peuple .
    Quand le roc as réaliser que non seulement les libéraux ne faisait pas leur job comme il faut,que les résultats étaient décevants mais qu'il volait en plus le Canada dans leur dos c'était fini pour la libérasserie ...ils ont capoter .
    Alors le méchant Harper rejoint la méchante Pauline Marois dans leur propagande.
    La libérasserie Trudoiste as tellement fait de tord a notre nation ,a notre peuple que celui qui prétend aujourd'hui reprendre le combat de son père pour continuer et achever son oeuvre de destruction doit se faire barrer la route a tout prix .
    Un vote stratégique vas s'imposer pour empêcher ce blanc bec trudoiste de nuire au peuple québécois qu'il ne reconnait pas et qu'il méprise avec encore plus de hargne que son père le faisait
    Non a la restauration du Trudoisme


  • Marcel Haché Répondre

    21 novembre 2012

    Vous ne verrez pas de sitôt un gouvernement libéral à Ottawa. Les partis politiques meurent aussi. Seulement leur agonie dure parfois si longtemps, qu’on finit par croire qu’ils gardent toute leur force et leur pertinence.
    Le P.L.C fait partie de ces partis dont l’agonie politique est si longue, qu’elle ne permet plus maintenant qu’aux médiocres de poser, et aux moineaux de poser en aigle.
    Le Canada de P.E.T. c’était la suprématie du West Island, capable un temps de s’allier l’électorat québécois. Cette suprématie est disparue pour toujours. Sans le West Island,en effet, il n’y aurait plus beaucoup de libéraux à la Chambre des Communes. C’est une simple question de temps avant que s’achève l’agonie du P.L.C.

  • Serge Jean Répondre

    21 novembre 2012

    Exact et très savoureux votre texte monsieur Baribeau; même dans l'humour la sombre vérité est fracassante.
    Jean