Gel des cotisations à l'assurance-emploi

Le sparadrap sur la plaie

Tribune libre

L’annonce du gel des cotisations à l’assurance-emploi pour les employeurs et les employés par le ministre Flaherty donne toutes les apparences d’une décision « politically correct » de la part du gouvernement Harper.
Toutefois, derrière ces « apparences » se cache une réalité toute autre qui démontre les vraies raisons d’un geste aussi « généreux » de la part du fédéral : la bonne performance de l’économie et de l’emploi alliée à la réforme en cours, qui privera des milliers de travailleurs saisonniers, en particulier du Québec, des prestations auxquelles ils avaient droit jusqu’ici.
En effet, la réforme de l'assurance-emploi, entrée en vigueur en janvier 2013, fait partie du projet de loi omnibus C-38 adopté en juin 2012 par le gouvernement Harper dans le but de réduire les coûts pour les entreprises tout en favorisant une plus grande mobilité de la main-d’oeuvre d’un bout à l’autre du pays.
De plus, la réforme introduit maintenant trois catégories de prestataires, pour lesquelles la recherche d'un emploi convenable n'a pas les mêmes caractéristiques, la plus critiquée de ces catégories étant celle du « prestataire fréquent », qui touche en particulier les critères relatifs aux prestations des travailleurs saisonniers, dont 40 % des prestataires de l’assurance-emploi au Canada sont des Québécois.
L'opposition à cette catégorie s'est surtout manifestée dans l'Est du pays, où la proportion de travailleurs saisonniers est plus élevée, ces travailleurs étant plus susceptibles de devenir des prestataires fréquents de l'assurance-emploi. Il s'agit par exemple des travailleurs des pêcheries, de l'agriculture et de la foresterie, mais aussi du tourisme, du transport scolaire, des services de garde en milieu scolaire, de la construction, du cinéma et de la télévision, etc.
À cet effet, le gouvernement du Québec a mis sur pied une Commission nationale d'examen sur l'assurance-emploi, chargée de faire des recommandations sur l'impact de la réforme sur le recrutement, l'embauche et la rétention. La Commission a reçu jusqu'à maintenant plus d'une soixantaine de mémoires, dont 17 en provenance des trois régions de l'Est du Québec, tous défavorables à la réforme. Si la tendance se maintient, la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi viendra confirmer le désaveu des Québécois vis-à-vis la réforme-Harper.
En conclusion, il ne faudrait pas se laisser berner par le sparadrap que vient de placer le ministre fédéral des finances sur la plaie qu’il a causée par sa réforme de l’assurance-emploi sur la précarité d’emploi de milliers de travailleurs québécois qui demandent des programmes de formation de qualité et une aide financière adéquate pour poursuivre leur vie dans la région où ils habitent!

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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